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vendredi 14 avril 2017

Pays d'Âme pour la page 74








Le pauvre orpailleur...

Il avait picolé
Plus que de raison
Le pauvre orpailleur
Refait le monde
Renversé son verre, saoul,
Sur le zinc du comptoir,
Vidé ses poches de ses quelques sous...

Le cuivre du Cognac
En taches d'or
Cet or tant cherché
Qui rend fou...
Lavé et relavé le sable
Des rivières,
Usé son regard au tamis
Et sa patience,
Ressemblant à un Robinson
Maigre et barbu...

Il avait picolé
Plus que de raison
La pauvre orpailleur...





A fleur de pinceau   

Il est un pays que je dis japonisant
Il est un pays où le champ est estampe
Il est un pays où l’homme a disparu
Il est un pays où la gravure est mémoire
Il est un pays où la matrice est relief du paysage
Il est un pays où les couleurs coulent dans les creux
Il est un pays où les cerisiers ne sont plus en fleurs
Il est un pays où l’arbre n’est gravé que dans le souvenir
Il est un pays que je peux reproduire à l’infini
Ce pays se trouve autour du point de fuite
Là juste au bout de mon pinceau.
  






Paysage d'âme

Quand on me demande d'où je viens, je réponds que je viens de partout et de nulle part
Bien sûr, je suis née quelque part et j'aime ce paysage de mon enfance et de ma jeunesse
Mais je suis avant tout du pays de mon âme qui se trouve entre la littérature et l'art
Mon paysage est un peu là-bas, un peu ici, un peu ailleurs et surtout dans cette œuvre
  
D'art que je regarde à cet instant ou dans ce livre dont je tourne les pages et qui me situe
Partout et nulle part: je suis en Russie avec Kandinsky, en Afrique du Sud avec Couderc
Demain, je repartirais peut-être pour le Maroc (où j'ai vécu) avec Moa Bennani ou Chraïbi.
J'ai choisi un pays qui me convient parce que mon âme s'y est reposée et excitée.







Taches d’encre
Rayons de miel
Au mélange des genres
S’amorce une harmonie

De dilemme en dilemme
Se compose
La mélodie de soi
Au jardin de vie









Ferme les yeux et dans un demi rêve au-delà du réel voici qu’apparaît le matin du monde.
Un désert de sable et un lac de mercure occupe l'espace au-dessus d'un orme pleureur.
Les larmes-feuilles deviennent ruisseau.
Elles s'engouffrent dans une faille sans même atteindre le lac.
Dans cette plaine aux ombres improbables, nul animal, nul humain que cet arbre  insignifiant pour rappeler que la vie peut apparaître.









Voici ce que les "apparentes uniformités" en noir, blanc et orange de Martiros Hakopian  m'ont inspirées. 

Il est toujours difficile de parler de l'âme des autres (et déjà assez difficile de parler de la sienne!). 

Le faire à partir d'une "image", sans plus connaître la personne, même s'il s'agit d'une bonne photographie de sa nature foncière, est plus complexe  encore : sans doute une gageure. 

Et comment trouver des mots qui aient quelque chance d'être juste ? 

Et comment encore ne pas risquer de blesser ?

D'ailleurs peut-être est-ce pour beaucoup ne parler que de ses propres horizons au prétexte de ceux de l'autre. Mais face à l'impossible, il n'y avait finalement qu'un risque, être tenté de ne rien oser.



Au-delà de ce point, est advenu ce qui suit : 



 Rousseurs d'émotions dévoilées 

Âme de contrastes floutés,
Lieu de projections fantasmatiques,
Âme de brouillard, de brumes flottantes et d’horizons lavés,
Âme où les plans se mêlent :
Hiers illisibles, présents  en rupture, et espaces brisés pour des lendemains imprécis.


Âme de roches,
De croûte blessée, où la rocaille cède par pans, et avec lenteur.
Terre nue bordée de forêts érigées en futaies incendiées,
Au loin, en ultime palissade.
Âme égale,
Qui flotte en perspective et pente douce dans un ciel roulé d’ombres et de nuages mêlés.

Âme  de failles profondes,
De crevasses, de fissures en formation, de falaises, enfin, sans pied ni fond.
Âme de coulées sombres,
Où se dessine quelque bête bavante qui souffle et dégouline : misérable, comme  en chacun.

Âme d’encre et de nuit noire
Qui fait un front, une vague passagère
Que suivent de près des teintes automnales,
Celle d’un sentiment presque caché.

Âme finement humaine,
En quête de paix, de douceurs vernaculaires.
Quand derrière l’apparent  tourment général  
Transparaissent les rousseurs d’une émotion masquée.

©Serge De La Torre








Vision d’une beauté
fantastique
fantasmagorique
couleurs chaudes
froides
attirantes
ne pas rester à contempler
se sauver
elle emporte tout
sur son passage
la lave
arbres
hommes
bêtes
charrettes
sont balayés
effacés de la vie






                                                                               





Le monde se rêve

Le demi-dieu du printemps préside au dégel.
Il s’extirpe de la dimension des eaux, réalise l’arbre et la pierre, cristallise l’or d’un soleil venu réchauffer la terre, semer la vie.
Dans ce chaos de glace encore à la dérive, dans ce chaos grinçant livré à la débâcle, des visages surgis du néant expérimentent la forme, leurs traits sont déjà porteurs de l’esprit. Certains, paupières closes, surgis des ténèbres intestines d’un lac sont déjà en quête de sagesse.  L’oiseau noir se prépare à son envol vers la lumière.
De chaque fissure, on pressent le germe d’une connaissance prête à conquérir le monde. Le ciel enfin différencié de cette soupe primordiale, pris d’un insatiable désir d’expansion, a commencé son évasion vers l’infini. Bientôt le premier cri accueillera le souffle et le monde sera, pour l’instant, il se rêve.

©Adamante Donsimoni


 
Le coin des retardataires :



Dans l'ocre du désert, ses sables tourmentés
Le bleu le gris le mauve d'un ciel toujours fuyant
Les nuages qui font et défont mille figures
J'aime à regarder se dessiner la fin du jour
Lentement voir se diluer
Un poisson, un ourson,
Au dessus des rivières sauvages
Au dessus des arbres de cobalt

S'épanouir la beauté des espaces inviolés
Incroyablement rares,
Occasion invoquée
D'un rêve éveillé
Et même si rien ne nous sourit
Juste pour un instant d'éternité
Juste pour le bonheur


                        Marine Dussarrat





Chemins d'ocre mouvant
Où l'irréel prend vie...

Entre l'azur métal
Et la courbe dunaire
La fuite sinueuse
D'un lézard des sables
Froisse le silence
Englué de sommeil...

Martine
http://martinemrichard.fr/blog/


 
 
 
 
Sous l’œil du cyclone
tous aux abris calfeutrés
Attendre, juste attendre.

On l'avait appelé Cook
son capitaine est le vent

Après l'ouragan
stupeur et désolation
ou soulagement

Courage et réparation
après l'orage tropical









lundi 29 février 2016

Rêve de carton


Rêve de carton... de tapisserie de basse lisse que l'on tisse sur l'envers pour découvrir l'œuvre en toute fin.
Un retour à la source*, un désir de retrouver la danse de la flute entre les fils de trame.


*Aubusson où j'ai fait quelques  études à l'école des arts décoratifs et dont le Directeur à l'époque était Michel Tourlière (peintre cartonnier). 



La femme papillon



À demain pour la nouvelle page de l'Herbier. 



mardi 23 février 2016

L'Herbier page 34





Entre louches et notes, la petite musique des mots illumine la 34ème page pour accompagner la barque de la nuit. Il nous en reste le goût sucré des confitures de grand-maman que l'on rêve de manger à la cuillère.





Comme des notes de musique
Sur la colline le ciel un instant
S'est animé
Montrant six cuillères magiques
Pour faire danser les gnomes 
Autour de La Befana 
Et de son chaudron marabouté.



Marine D






Chelou...  


Chez bonne-maman

La fenêtre de la cuisine

Est restée entrouverte

La nuit est tombée ;
Ouille... Quelque chose de louche
Se passe encore dehors...
Les louches à confiture
Ont repris la clé des champs ! 
Le raconter elle n'ose
À personne
Que va t-on en dire,
Qu'elle les perd...
Louches et esprits !!
Ca fait tout de même
Trois fois qu'elle en rachète
De chez Marc Lévitation...
C'est chelou, nan ?
jill bill







À trop sucer le miel
C’est à pleine louche
Qu’ils dévorent le noir
Une cuillère pour la peur
Une cuillère pour l’horreur
Une cuillère pour les pleurs
Attendant impatiemment
La cuillère de l’espoir…

ABC





Soleil couchant soleil levant bon an mal an 
la barque attend 
mer et nuit confondues 


Françoise Isabelle La Vieille Marmotte







Des notes de musique
s'envolent
des arbres vers le ciel

comme pour les réunir
les lier l'un à l'autre
qui dépend de l'autre 


Pimprenelle

























L'image suggère des notes plutôt monocordes et incite au rythme en effet :


réré dododo
la scie monotone
tambourine

réré dododo
doucement
fébrilement
la transe s'installe

réré dododo
sur les carreaux
la pluie
dans la chambre
la nuit

réré dododo
moite est la couette
Morphée s'invite
je glisse
avec la mélopée
vers le grand sommeil.

Jeanne Fadosi





Comme un rêve monte
à la surface de nos nuits
elles fusent
libres
vers le ciel
les lumières
échappées des réverbères
et leur rire
fait trembler les ombres.

Adamante









Et encore aujourd'hui, le coin des retardataires.


Il fut un soir, il fut un matin où tout s'est arrêté . Les oiseaux n'ont plus eu envie de chanter, la terre a cessé de tourner. Plus de bruit, plus de musique, silence total dans la lueur rouge d'un jour sans fin. Les notes avaient migré dans un pays sans fond et sans histoire. Oui il fut un soir il fut un matin où la musique s'est tue. Les notes avaient toutes pris la clef des champs.

Jamadrou

vendredi 8 janvier 2016

L'herbier de poésie, proposition n° 29


Pour mardi prochain, une œuvre de Arnaud Bouchet. Merci à lui et à Marine qui proposent à nos mots ce beau triptyque.
Je n'en doute pas, il saura vous inspirer des textes plein de fantaisie et de créativité. 
Alors, à votre inspiration !
                                                                                                           





Et puis, pour réviser les règles, rendez-vous sur la page