Translate

Affichage des articles dont le libellé est pluie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est pluie. Afficher tous les articles

vendredi 8 septembre 2017

Des perles de pluie sur les herbes P.84



Perles de pluie sur les herbes


Août en canicule
beau temps pour les lézards
herbe sèche assoiffée

Dame nature transpire

Septembre en éclairs
s’est amorcé plein d’orages
herbe folle goutte au nez

Dame nature s'enrhume

Rentrée en beauté
Joli clin d’œil du matin
herbe perlée de rosée

Dame nature s'épanouit

Les journées s’en vont, les journées s’en viennent,
l’herbe pousse, sèche, s’emperle.

Dame Nature s’habille de la saison.

ABC




Regarder un nuage
qui flotte sur fond bleu
fouler l'herbe drue



Tapis odorant
offerte et constellée
- folle avoine
Herbe attractive
veloutée sous nos pas
toujours renouvelée


Gazon vivifié
par les gouttes perlées
 -  orteils mouillés

Marine D







"Moi je t'offrirai 
Des perles de pluie 
Venues de pays où il ne pleut pas " chantait Jacques Brel
En implorant "Ne me quitte pas[1]"

Moi, je t'offrirai
Des rimes bleuies
Par un ciel nimbé de soleil
Pour que tu n'aies pas froid

Moi je t'offrirai
Des herbes jaunies
Dont la pluie fera des hirondelles
Parce que je n'aime que toi

Laura Vanel-Coytte





Chronique vespérale.

Le linge est lavé
Le soleil encourageant
Le vent polisson

Le faire sécher sur le fil
comme pour prolonger l'été ...

Un gros nuage vient d'éteindre la lumière. J'implore le ciel de retenir la pluie. Le vent m'a-t-il écouté ? Le soleil fait de nouveau fête. J'aime sa caresse tiède sur ma vieille carcasse. Jusqu'aux prochains nuages. A nouveau un plafond bas. Teinté d'un gris monotone. Le vent frais joue les balançoires. Sur le fil les vêtements dansent.
Ô ciel ! Retiens encore une heure, juste une heure, les larmes de pluie qui s'évaporent de leurs fibres parfumées d'herbes et de liberté.

Instants au présent
Rémanences d'étés d'antan.
Temps de l'insouciance.

Goûter l'instant...
Impossible pourtant d'oublier que là-bas, loin vers l'ouest, un ouragan se déchaîne.
Difficile, dans le silence des jours, de réaliser que là-bas, loin vers l'est, les pluies de la mousson noient tout sur leur passage.

©Jeanne Fadosi, sur les mots de la proposition 84 de l'Herbier de poésie
mercredi  septembre 2017 de 16 à 18 heures





Perles de pluie sur les herbes


J'écoute le vent qui faiblit, les premières gouttes, la vie qui s'y glisse quand la terre frémit.
Promesses de l'aube d'un ciel chamarré, les herbes s'étirent en brins suppliants, leurs lèvres assoiffées par l'été ardent.
Désir de tendresse, besoin de caresses, les tiges fragiles se délectent enfin des baisers mouillés.
Les perles musiciennes allègent leur peine en jouant le chant des instants-bonheur.
Diamants éphémères sur leurs corps ténus, les herbes en fête s'offrent au levant.
La pluie en cadence, une belle danse pour matin farceur.
Que se disent-elles ?
J'aime imaginer les mots désuets d'un matin du monde dans sa pureté .
L'étoffe du temps a gardé le secret des perles de pluie, des perles de vie.

Balaline






Des perles de lumière sur les herbes.

En cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand pas.
Mais les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les Hommes je préfère celle de ce moment fugace et sans fin qui vit désormais aux tréfonds de mes espaces intérieurs.
La Terre connaît trop bien la convoitise humaine, qui porte la lumière doit la protéger des regards avides.
Voici l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.


                                                                                          *et non pas vair, par choix délibéré.
Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Et avec un peu de retard, le texte de Jil, il aurait été dommage de ne pas l'avoir ici :

Nostalgie...

Quand grand-mère paternelle décéda
Je dû dire adieu à ma campagne
Elle était mon paradis de môme, libre...
Père hérita de la maison de ville
Comme il en court tant de par les rues, semblables.
Adieu mon bout du monde, sans lampadaire,
Son chemin de terre en nids de poule.
Adieu les vaches au pré et le pot au lait,
Le maillot troué au fil de fer barbelé,
Le ruisseau aux salamandres et son saule têtard,
L'oisillon tombé du nid, le champignon après l'averse,
Les huttes de foin, nos cabanes de gosse,
La maraude,le poing levé du fermier et ses jurons.
Adieu les copains des 400 coups 
La bicyclette bleue, cheval de fer increvable,
Le short de mes étés sur cuisses de grenouille...
A la ville, à 14 ans, on devient une jeune fille,
De bonne famille, on porte la robe,
On ne fréquente plus les « mauvais » garçons...
On range tout dans l'album du souvenir.

A la ville mon père, à la ville
On s'enferme dans le noir, le dimanche, au cinéma.
Et la ville ma mère, et la ville
M'a vue pleurer un soir, dans le noir...


jill bill
« Les perles de pluie sur les herbes »
                              http://jill-bill.eklablog.com





 Et puis, pour terminer, le poème de Serge qui lui aussi aurait manqué à la page. 

 
Soif !

Ce matin, elles respirent mes herbes ;
Sèches et cassantes, jusque là,
Elles crissaient de soif sous le pas.
Ce matin, elles jubilent,
Abreuvées, enfin !
Le brin plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
Vaillantes, elles ont traversé l’été si sec,
En leur cœur sans vitalité,
Toutes recroquevillées.
Réduites à leur essence,
Elles concentraient jusqu’à leurs odeurs,
Ce matin, elles respirent mes herbes!
Enfin, il pleut à verse.

Samedi 9 septembre 2017
Serge De La Torre

vendredi 1 septembre 2017

Perles de pluie sur les herbes, proposition 84

 

"Perles de pluie sur les herbes"



Aujourd’hui pas de photos, juste ces mots, ce qu’ils vous évoquent…




Alors on se penche sur souvenirs, 
on fait un tour dans le jardin, 
on regarde dans l'allée du parc… 

Où que l’on soit on laisse courir nos idées. 

Comme d’habitude, en prose en haïku en tanka… (voir le règlement)




Où je suis, l'herbe est reine, j'ai personnellement décidé d'écrire chaque jour pendant une semaine pour voir ce qu'elles ont à me dire, ces herbes... Je doute qu’elles se répètent. 

Il n’y aura pas de pluie tous les jours, peut-être du soleil, du vent… mais moi, chaque jour, il me faudra les observer, entrer en contact, comprendre… et ne pas me répéter.

S'il en est parmi vous que cette expérience intéresse, nous pourrons imaginer comment publier ce mini journal des herbes dans l’herbier.
On se donne un mois pour publier ici ?


En attendant rendez-vous vendredi prochain pour lire vos :

"Perles de pluie sur les herbes".
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 26 mai 2017

Herbier 77 une goutte...



Image Adamante



Il pleut...

La pluie
Telle un chagrin d'enfant
Gros sur la pomme,
Larmes qui coulent
Sur la joue
Gouttes qui perlent
Sur la vitre,
Ni la mère ni les dieux
N'y font rien,
Il pleure
Il pleut...

Il pleut, averse
Ballet de pébroc
Sur le pavé flaqué...
La pluie dégringole
Sur la vitre,
Fait son cinéma...

J'y vois un bœuf
Qui rumine
Sa mauvaise humeur...

Ah il pleut, il pleut
En pomme d'arrosoir,
L'heure est au pépin...









Sur une feuille aux lignes pures
dessine quelque chose de joli
quelque chose de simple
ta vie.
Tu le sais
pour grandir et s’épanouir
le vivant a besoin de pluie.
Alors ton travail fini
pose ta feuille sous la pluie
Tu verras
des gouttes vont  illuminer ton dessin
véritables parures de diamants
véritables notes de musique
posées juste là
sur la portée de ta vie.

C’est ainsi que tu n’auras plus jamais besoin de parapluie.






 

Poisson de lune

Ombre fantomatique
De nageoires ailées
De bulles et de remous
De fluides zébrures
Le poisson-lune
Accompagne la musique
En lentes chorégraphies
Entre deux eaux
Poursuit son manège
Sa danse interrompue...

Peut-être une chimère
À tête d'éléphant
Surgira des abysses
Accusant l'homme
Sa prédation
Son aveuglement
Honte à ceux qui ont tout
Et qui prennent encore
La nature a des droits

Elle réclamera








 
Quelques gouttes


Quelques gouttes qui coulent sur ton visage
Gouttes de pluie ou larmes dans le paysage ?
Quelques gouttes qui brouillent le ciel de Baudelaire[1]
Larmes de pluie que j’essuie avec ma tendresse


Quelques gouttes de sang à donner aux autres
Un peu de soi, un peu de temps qui peut faire la différence
Quelques gouttes qui coulent de ton corps moins jeune
Mais qui peut encore servir, aimer, s’ouvrir à l’autre

 
Quelques gouttes de sperme qui lavent mon angoisse
Un peu de toi, de sexe qui régénère à chaque acte
L’amour  comme les mots et les lèvres qui disent
La douceur et la violence d’un désir qui excite et apaise


Quelques gouttes de sueur qui rafraîchissent la douleur
De vieillir, le corps qui étouffe ou respire la souffrance
Quelques gouttes de parfum pour réchauffer mon âme
D’un poème des « Fleurs du Mal[2] » au charme vénéneux.


Laura VANEL-COYTTE










Chants de vie

En gouttes d'ombre
lentement transcendées
par la lumière des aubes,
une vie se dessine:
l'image un peu floutée
aux formes imparfaites
où bat un coeur d'amour.
Le miroir d'eau frissonne
aux sons ténus
de ce chant prénatal.
Dans la quiétude
des matins silencieux
où somnole le rêve,
pas à pas,
mûrit le fruit.











Cette journée avait été ensoleillée et douce.
Un aller à Paris par le RER sans fausse note. Train à l'heure. A l'heure à mon rendez-vous. Déjeuner sympathique et savoureux.
Une visite au musée Guimet à la découverte de merveilleux kimonos.
Avec une interrogation restée sans réponse. Comment était-on dessous (nu ou avec d'autres vêtements et lesquels ?)
Au retour, le train s'est enfoncé dans le mauvais temps.
Aussi vaillant que le petit cheval de Paul Fort, il m'a mené à bon port.
Me laissant juste apercevoir entre les gouttes, le quotidien morose des millions de voyageurs qui subissent ces trajets tous les jours et par tous les temps.




Georges Brassens et Nana Mouskouri Complainte du petit cheval blanc - Paul Fort









 

Derrière la vitre
L’ombre d’un menhir
Le noir souriceau  s’abrite
Des larmes du jour
Les gouttes s’accumulent
En grise mine
Oserais-je encore
Rêver au soleil nouveau
D’un jour sans chagrin









Détestables fumées

Sur la vitre éclaboussée de pluie,
Des gouttes faisaient d’étranges bavures.
Dans l’air vicié de nos hallucinatoires effluves,
Sous un ciel noir, encore, de l’orage enfin  passé
Un dernier grêlon à demi fondu,
Libérait son jus sale et morveux.
Dans une soudaine éblouissante lumière,
Sur fond d’une prairie de hautes herbes,
Deux bêtes diaboliques prenaient chair,
Elles étaient  jetées sur un corps de femme,
L’embrassaient de leurs gueules affalées et voraces.
La pauvresse nue, déjà trépassée,
Levait au ciel un regard sans vouloir.
Alors que ses cheveux ondulés
Se mêlaient à la lande inondée.
Maudit déluge, maudite fumée !
Bad trip !
Pour nous, le cauchemar ne faisait que commencer.




La pluie avait essayé d'effacer sa trace,
Vainement.
L'ombre du chien veillait encore sur la maison vide.











Un conte de perles d’eau

Apparitions aquatiques sur le bord de l’évier. Un conte de perles d’eau.
Une femme élancée, sorte de rémanence d’une cité interdite, glisse doucement vers l’oubli ; tant oubliée déjà et pourtant si présente. Seule avec les fantômes à peine esquissés de sa solitude, un doigt sur le menton, elle semble méditer. Elle passe. Elle ne fait que passer, elle ne sait que passer.
Dans les plis de sa robe, quelques ébauches de silhouettes hésitent à se montrer, la crainte les contraint bien plus que la lumière, mais elles l’ignorent.
- « Tu ne seras point.»
Il en faut du courage pour bousculer un tel précepte ! C’est écrit si profondément en soi. Comment s’en départir sans perdre ses repères et risquer de se dissoudre dans un néant supposé pire que la prison dont on connaît chaque mur ?
Le profil d’un Moaï, dans la certitude de sa solidité, domine ces chimères. Le poids est sa puissance. Il méprise la force de l’eau, cette patience qui un jour le couchera irrémédiablement.
Ici, tout n’est que silence. Rien pour troubler la paix d’ombre de l’horizon incertain vers lequel les herbes, bercées par le courant, s’inclinent.
Tout se dessine dans l’instant, l’instant qui n’en finit pas d’être et de se transformer.



 


mardi 15 mars 2016

L’herbier Page 37



Merci Jeanne, pour cette photo qui a enfanté de si beaux textes.



Voici la 37 ème page, toute de pluie, de gouttes, de larmes, bref, un temps à ne pas mettre un parapluie dehors.

                               Car dehors...  « la pluie fait des claquettes… »




La complainte du parapluie...

Temps de chien
Par la vitre
À ne pas mettre
...Un parapluie dehors !
Pitié... Pitié,
Ce nordiste se rêve sudiste
Plus besoin de se mouiller
En vacances
À l'année peuchère...
Avec cet écriteau
« Fermé! »
Pour cause de beau temps !
Temps de chien
Par la vitre
Soupir, madame veut sortir,
Il en est tout retourné à l'avance
Mais elle s'en bat l'aine,
Il fait venteux en plus
Ça sent le pépin !
Et comme madame est tête en l'air
Elle va encore l'oublier
Dans un coin... foi de pébroque !
Temps de chien
Par la vitre
Il se replie, se fait tout menu
Espère que s'ouvre...
Une éclaircie !





 





Mémoire

La tendresse des larmes s'étale sur la vitre mouillée de mes souvenirs d'êtres disparus trop tôt. Les pleurs paisibles laissent place à la joie du cœur. Notre mémoire veille à notre sérénité. Elle nous rappelle les heures heureuses partagées avec nos proches, nos amis, nos connaissances. Ils ne sont plus de ce monde, mais ils respirent toujours avec nous.













La goutte d’eau


La pluie cingle le pare-brise. Décor aquatique que racle la musique saccadée des essuie-glaces.

Obligation de m'arrêter, moteur coupé !

Attente patiente...

La colère crépite sur chaque seconde qui passe, charriant l'azote subtil, le rugissement puissant des Océans, l'eau primitive tiède encore du germe originel charnel, les éternels recommencements souvent semés d'embûches et d'horreurs, le monde trompeur.... les chamailleries chagrines des vents....

Turbulences en cascades sur l'effritement du Temps qui enfanteront l'Homme féroce, œuvre sublimée contenant Ciel et Terre, ivre de ses errances, pris dans une trajectoire dont il ignore tout....

J'aimerais cueillir la Beauté sauvage qui vient du fond des Temps en chaque goutte qui coule, source de vérités profondes, espérance de vie enfermée dans la poésie de son âme immortelle.

Multitudes de gouttes qui tutoient le Ciel, se répandent et fécondent la plaie béante de la Terre matricielle méprisée, massacrée par l'Homme.

La goutte d'eau sait d'où elle vient et où elle retournera : une goutte perdue dans l'immensité des eaux... alors que la marche aveugle de l'Homme -poussière dans l'immensité de l'Univers - l'entraîne vers des rivages à jamais perdus.

La goutte d'eau sans cesse défie l'Espace et le Temps.... mais l'Homme traverse des guerres meurtrières, s'égare dans des déserts arides, confie son âme à des tyrans avides qui fanfaronnent...

Larmes de l'Homme enfermé dans le béton et les éternels renoncements qui enfantent l'enfer.... Homme captif des causes vaines, des libertés bafouées.... gangrené par la trahison de ceux qui le sonde sans répit en sa profondeur pour en tirer profit !

L'Orage soudain jette avec rage des trombes d'eau sur la voiture et la campagne.

Je frémis en pensant aux dérèglements climatiques - ouragans, villes englouties, sécheresse.... - prévus par les climatologues... dont nous avons déjà des avant-goûts !

Toute la campagne alentours boit goulûment la colère du ciel ; mais un arbre géant, secoué violemment, fait triste mine sous la cataracte qui lacère son feuillage.

Des diamants se mêlent et s'entremêlent sur la vitre rudoyée, et le tonnerre roule sa Gloire d'apocalypse en d'aveuglantes clartés sur mes nerfs à vif ... Poumon de l'air dilaté à l'extrême qui entonne son chant de soudard au-dessus de la vie liquide ...

Peut-on aimer ce qui cherche à vous détruire ? Terrée dans ma voiture ballottée, je crie des mots qui rebondissent et volent dans l'espace clos... et j'aime tout ce tintamarre, cette furie rebelle et libre...
Mais je n'y vois plus goutte !





 








SPLASH ! ..... splash ... splash

Les gouttes s'écrasent sur l'objectif. Comme des larmes dans les yeux. La vie s'embrouille comme la vue. Zoom avant, les couleurs s'entreclaquent. Zoom arrière, comme je l'aime cet arbre penché sur la rivière. Douce et câline symphonie en bleu-vert ourlé de mauve.

À moins que Nounours, interdit devant cette flaque d'eau in-connue, renonce à s'y noyer.







Non ce n’est pas une vitre où dégoulinent pluie et neige mêlées !
Non ce ne sont pas mes lunettes après ma traversée sous l’orage.
Non ce n’est pas ma dernière aquarelle
Non ce n’est pas mon paysage vu à travers mes larmes de chagrin.

C’est simplement l’état du timbre que je viens de lécher !!!
Je n’ai plus l’habitude de faire travailler ma langue ainsi ; trop mouillé ce timbre.
Pour une fois que je voulais renouer avec ce rituel des vacances. Une carte postale c’est quand même plus sympa qu’un bref texto ou qu’un e-mail envoi groupé. De plus c’est quand même bien agréable de recevoir dans sa boîte aux lettres une jolie carte choisie avec amour.
Mais de nos jours, la carte postale de vacances est tombée en désuétude et moi avec !
Si je veux encore envoyer des cartes postales, de deux choses l’une :
Ou je tempère ma langue
Ou j’achète des timbres autocollants.

Mille baisers bien secs d'un long séjour dans le Sud.









Gouttes gouttelettes de pluie
Ma palette s'abreuve
Gouttes gouttelettes de pluie
Mon pinceau aussi

Je glisse sur la toile
Instant bonheur et charme
Mon tableau se nourrit
Des larmes du paradis

ABC


                             et une seconde version 


Peinture éphémère
Au fil de son eau
Sur la vitre du palais
Pas si laid
Messire Joli
Les larmes du paradis
Décolorent les marches
De son humble cabanon

De là-haut se déverse
Un dernier saut
À l’assaut de sa fenêtre
La vie coule
Sur les carreaux
D’un coup de baguette magique
Son petit bout de royaume
Se « pastellise »

ABC




Coule l’eau du cœur
sur la vitre embuée
flou et attente.








Il pleure sur la vitre
et le jardin devient flou,
tel le vaste monde.

Dans la neige et dans le froid
Les oiseaux ont déserté.










 


À travers le carreau par temps de pluie


Tout est flou. Le carreau pleure et les formes s’estompent.
En code imaginaire, l’œil compose hors du rail, distorsion des formes, libres de toute précision.
C’est peut-être cela la beauté, une idée vague qui musarde passé les limites de ce que l’on nomme le réel.

Le carreau pleure
l’imprécis se dessine
beauté du rêve.






Un petit dernier le 17 mars 2016

Quelques notes tendres...
douce mélancolie
sur mon carreau barbouillé de larmes
j'écris ton nom
en lettres de pluie 


Ballaline



mardi 1 mars 2016

L'herbier page 35


Installez-vous confortablement, prenez le temps de lire et de vous laisser emporter dans des rêves de pluie. 








La pluie...

Un temps chagrin
Déverse sur la ville
Son humeur chagrine
Il pleut comme pleurent 
Des pleureuses 
Veillant un macchabée... 
Il pleut 
Comme vache qui pisse 
Il pleut des cordes, des hallebardes... 
Il pleut, dans ma maison, 
Ploc, ploc, ploc, note monocorde 
Fait la pluie au seau 
Ploc, ploc, ploc, même ton, 
Ploc, ploc, ploc... 
Par la lucarne du grenier 
Je guette l'éclaircie bleue... 
Ploc... ploc... ploc... et puis plus rien, 
La pluie lugubre se tait 
L'oiseau chante, tchip, tchip, tchip 
Et moi je siffle... 







<< Une femme chaque nuit voyage en grand secret >> Paul Eluard.



<< Une femme ....

Elsa, la quarantaine, chausse ses lunettes. Elle est vêtue de son tailleur grenat en laine. Nous sommes au coeur de l'hiver ; la nuit va être froide. Soigneusement maquillée, ses cheveux châtain clair retenus sur la nuque par une large barrette d'écaille brune. Elsa saisit son répertoire téléphonique : sa mémoire lui fait parfois défaut. Il faudra que je mette ce numéro parmi mes privilégiés, se dit-elle, je gagnerai du temps en n'appuyant que sur une seule touche ! A la lueur de la lampe qui éclaire doucement sa modeste pièce de séjour, ses yeux d'un gris-bleu intense parcourent les numéros à la lettre C ... Voilà. Ses doigts experts composent 04 78 69? 58 57 ..... La voix qui coule dans son oreille amène sur ses lèvres un sourire de satisfaction. Elle enfile son manteau, se coiffe de son chapeau de feutre noir "kangoo", et s'emmitoufle dans son châle aux motifs fleuris. Elle enfile ses gants ....

<< Une femme chaque nuit .....

Elle jette un coup d'oeil à la pendule. Non, elle ne sera pas en retard. On ne l'attendra pas trop longtemps. Elle va pouvoir sauter dans le bus de 21h10, comme chaque soir Elsa se prépare à la rencontre quotidienne. Préparer son coeur se dit-elle, être attentive, complètement, oublier la journée et ses tracas. Les flocons de neige qui commencent à virevolter rafraichissent son visage, ses joues rosies par la chaleur intérieure.

<< Une femme chaque nuit voyage .....

L'autobus de 21h10, précis, s'arrête à la station Séverine. Il y a peu de monde à cette heure, et par cette saison. Elsa choisit toujours la même place. A l'avant. Près de la vitre gauche. Derrière le conducteur. Prêter toute son attention aux lumières de la ville lui permet de faire le vide dans sa tête et de mieux se préparer à la rencontre de chaque nuit. Parfois, quelque scène comique se déroule sur le trottoir que longe le véhicule. Un sourire amusé illumine alors ses traits fins. Bientôt, elle sera rendue à destination : la maison cossue, en banlieue. La grille en fer forgé quelle va pousser. Le jardin qu'elle va traverser. La porte éclairée qu'elle va ouvrir après deux coups brefs sur la sonnette, à droite.

<< Une femme chaque nuit voyage en grand secret ...

Personne, dans l'entourage d'Elsa ne connaît ce qu'Elsa va faire dans cette banlieue lointaine et déserte à cette heure. Elle ne souhaite pas en parler. C'est son jardin secret ..... Soudain elle se hâte. Quelques mètres à peine la séparent de l'arrêt où elle est descendue à la maison cossue Son coeur commence à vibrer du plaisir qu'elle éprouve à chaque rencontre. Même au coeur de cette nuit d'hiver rien n'a bougé. Au fil de chacun de ses voyages, seule la nature amène quelques changements qui rythment les déplacements d'Elsa : Il fait plus chaud, les arbres retrouvent leurs feuilles, les fleurs du jardin embaument ..... Elsa va tout à l'heure poser un baiser sur le front de la vieille dame qui l'attend, assise dans son fauteuil, sa couverture à carreaux rouges et verts couvrant ses jambes désormais inutiles. Elsa va lui raconter, par le menu, avec mille détails, la vie du dehors. Ce sera la valse des mots ... Les phrases entrecoupées de longs silences ... Rien ne bouge ...

Ce soir encore, Une femme chaque nuit voyage en grand secret. 

La vieille marmotte










Bleu nuit. 
Il y a des jours, il y a des nuits où la fenêtre de notre cœur pleure. Gouttelettes transparentes qui tracent dans le bleu nuit, des sillons vers le noir. Rides du temps qui plissent et mouillent le bleu ciel. Pastels tendres qui se diluent dans la poussière du temps. Et puis, il y a des jours il y a des nuits où l’horizon s’éclaircit, une lumière si douce si calme attire gouttelettes de pluie et fumées obscures pour lentement, un à un, effacer les barreaux de notre fenêtre, fenêtre qui s’ouvre alors, sur un monde éclairé et serein. 
Jamadrou








La fenêtre est bleue
comme le rideau bleu
je suis au chaud
je vois des bleus
le dehors et le dedans
en fondus enchaînés
la pluie ruisselle au carreau
mon spleen s'en mêle
bleue la chambre
gris le temps
nuances subtiles
combien sont-elles ?

Le peintre a touché les couleurs
et j'admire celui qui oublie
le dehors et le dedans
pour créer une image
d'un gris qu'il cherche
qui n'est qu'en lui
clair dans sa tête
gris de Payne


et aussi : 





Sur la vitre la pluie a tracé
des crapauds griffus
au regard aveugle
derrière les barreaux veillent
des pieuvres flottantes
des vigiles masqués
armés de pieux
harnachés de lames
qui guettent leur proie
dans l'ombre bleutée de l'épouvante



Ciel haché de bleu
- si bien derrière la vitre
quand tu es là.

Josette


Quelques pleurs
sur ses dernières cigarettes -
dehors l'éclaircie

ses cendres fument encore
et se dispersent les ombres
des larmes du désir

laisser derrière soi
le mal qui ronge -
la brume se dissipe

ABC










Seul miroir de sa geôle 
là-bas, dans les douves 
pâle reflet de son ombre, 
les noirs barreaux de malheur 
et ses larmes










Métamorphoses
Il pleut. Dans l’air froid et triste, le quotidien paraît sans saveur. Le regard, indifférent comme fixé au-dedans, retiré dans les profondeurs, accompagne les gouttes qui suivent sagement la loi de la pesanteur, se coller et glisser par la voie la plus rapide. Mais parfois, est-ce à cause du flot qui ralentit la course, une goutte hésite, dévie pour suivre un chemin parallèle, ouvrir une autre voie, explorer l’inconnu. Elle quitte le rail.

Mais déjà, dans l’univers limbique, le ballet hypnotique imprime ses images. Derrière le regard inconscient la vigilance est en éveil. Elle interprète, crée, s’abstrait de la routine, enfante la magie. Alors sur le carreau perlé de pluie, des chevaux d’écume pénètrent le champ visuel. Ce tsunami hippique exprime la métamorphose. Rêve d’une petite couseuse attendant son époux que quelques sirènes informes, à peine esquissées, retiennent par la voix dans l’univers épique d’un mythe. 

Là, la faim se cache, non « dans un champ pierreux » où grincer des mâchoires, mais dans un tourment d’ondes vomissant des démons prêts à dévorer le héros assoupi.

Le char des légendes Ovidiennes surgit, éclaboussant le matin. Il s’effacera au premier rayon du soleil. 
Dans la chambre aveugle « Ulysse » poursuit son rêve, il dort. Il est trop tôt.
Dans la cuisine « Pénélope » attend, tout engluée de nuit. Devant son premier café, elle tente de s’extraire de ses limbes.
 Adamante 





Un commentaire de "la vieille marmotte" que je signale, un lien à ne pas manquer si vous aimez Chopin et Georges Sand :

"À la lecture de cette riche page, à l'écoute de cette chanson de Roger Caussimon (j'aime) je me souviens des "Gouttes de pluie" de Chopin. Permettez-moi de partager un de mes articles rédigé en Juillet 2013. Belle la musique de Chopin. Intéressante la version de George Sand !"