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dimanche 9 janvier 2022

La page 189

 

 

 

Photo Adamante

 

Partage :



 

Absent le chat les souris dansent, dans le royaume des rongeurs, au pays creusois comme en diverses campagnes…



Toit sur toit
pour grenier à foin
belle aubaine



Gouttière haute, gouttière basse, pour pluie et neige, couloir ou abreuvoir des quatre pattes et oiseaux de passage…

Porte fermée
réserves bien à l’abri
rongeurs au chaud

Un petit espace, une faille, un nid douillet pour Dame Fouine et ses petits. Monsieur chasse, à la belle étoile, perturbant le somme des habitants du logis. Course sur les tuiles, fuite dans les gouttières, bagarre si le chat s’en mêle, tapage nocturne…

Espace partagé
à chacun son étage
au gré de l’homme

Autrefois le bétail était en bas, l’homme au-dessus profitait de sa chaleur. Ici, aujourd’hui, les bestioles grouillent en haut, en bas l’homme a son confort… Au clair de lune, l’un se repose, l’autre mène sa vie, l’espace, dit-on, appartient au premier habitant…

Style distinctif
de l’habitat campagnard
signature locale

tout le charme de nos régions
leur architecture

ABC







On dit


On ne sait pas, on ne sait plus
Si quelqu'un habite-là,
Cette bâtisse fait la morte...

Alors on dit, on dit, tant de choses,

Un vieil ogre, une sorcière, des fantômes,
Aaah on dit...

Sans doute plus personne,
Mais la rumeur insiste, elle dit...

Porte de bois, lorsqu'on y frappe,
Le tout a l'air à l'abandon, mais, on dit,
Que, parfois...

Les gamins murmurent que, entre ces murs,
Tout comme leurs parents,
Il y aurait... un, une, des...

Alors, on dit que, en se faisant peur...


La mystérieuse
au fin fond du village
avec ses on dit


jill bill






 

 

 

 

 

 

 

La grange aux souvenirs

Un bouquet d'été blond au bleu nonchalant, d'enfance miel vanille, de joyeuses galopades dans les prés rasés de frais où sèchent les andains sous une lumière ardente. Magie des vacances campagnardes où cascadent les rires des cousins, cousines, toute notre appétence pour chaque découverte.

Liberté estivale
à plein poumons, à toutes jambes
roulés-boulés sous le soleil de juin
Le bonheur à tue tête

Derrière le vieux volet où le fenil somnole, sommeillent les souvenirs, les glissades soyeuses sur le foin juste rentré dans son odeur tenace qui entête la grange et enivre nos émois.

La vieille charrette grince
la jument impassible
docile et si câline attend la fenaison

Derrière le volet clos sur une trop longue absence, quelques toiles se balancent constellées de poussière, des images s'entassent en piles de souvenirs, des visages dilués dans leur couleur sépia, des ombres fugitives sur les murs qui ont fermé la porte, et ce merveilleux goût d'une enfance insouciante, ce trésor déposé dans un coin de grenier.

Légèreté des êtres
enfance papillon
cueillant chaque bonheur passant
je te serre très fort pour te choyer encore


Balaline
7 janvier 2022





Bonjour,  Tu me regardes.
Je vais bien. Je suis encore debout.
Je marche.

J'ai calfeutré mes vieilles fenêtres de bric et de broc.
De planches mal équarries seules en ma possession.

Qu'as-tu à me regarder de travers ? Tu ne me reconnais pas ?
Il est vrai. Tu n'étais pas né(e), je vivais déjà.

Et s'enfuit le temps
Demeurent la joie l'espoir
Un deux trois deux un

Je suis la Vieille - Maison encor vaillante. Et j'abrite encor des jeux des rires des soupirs de joie et des tristesses et des mal heurts !

Du matin au soir
Et sans décompter les morts
Ma vie se construit.

Françoise,   8 janvier 2022












 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un vieil original

À l'entrée du village une vieille maison tenait bon vaille que vaille sous le joug des années.  Son toit, ma foi, avait l'air en assez bon état. Par contre,  le crépi des murs partait en larges plaques ici et là. Surtout, côté nord, face à la forêt toute proche.

Au soleil d'hiver-
Une maison solitaire
Et les jeux du vent


Cette bicoque, aux portes et volets toujours clos, était la demeure d'un vieil original. Béret noir, vêtements noirs, mains et visage comme passés au cirage*. Tout le monde l'appelait La Mado. Je le voyais passer, véloce, lorsque je travaillais dans mon jardin. Jamais un mot. Juste un salut bref assorti d'un sourire timide.

Au bord du chemin-
Salut et bouche cousue
Courtoisie champêtre


Il partageait son logis avec deux vaches étiques. Une compagnie qui le réchauffait dans tous les sens du terme.  Parfois, je l’apercevais, au loin, fauchant l'herbe débordant des champs environnants. Puis il repassait, toujours aussi pressé, disparaissant presque sous son fardeau luzerne et sainfoin.

Sourd à l'angélus
Il n'entend que ses vaches-
Vieillesse excentrique


* J’appris plus tard qu’il se passait sur le visage et les mains une espèce de pommade anti-mouches.  Le ou la mouchine.

Martine Madelaine-Richard






VOLETS SCELLES


Mes pas résonnent dans la bourgade endormie, je cherche une porte ouverte, un passant qui vaque à ses occupations, l'ombre d'un chat, un potager bienveillant, l'odeur du feu de bois, vers une fenêtre je lève le regard...

Volets vermoulus
le temps a fait son œuvre
la maison est vide

Depuis longtemps elle est partie la petite mamie, oubliée de tous, la fenêtre est close et les contrevents sont fermés, plus un bruit dans l'étroite ruelle, rien ne reste des bruits familiers, des rires et des jeux d'enfants.

Comme des piafs
ils venaient en vacances
chauds d'amour

Le village entier a perdu son âme, plus de commerce, plus de travail, peu de vie, pourtant on parle de retour à la terre, de familles qui rêvent de vie simple, de calme et de campagne...

Crêpes et merveilles
embaumaient la cuisine
ravissant les petits


La vieille demeure se prend à rêver de renouveau, de courses dans les escaliers, de terrasse fleurie, de balançoires et de poules qui caquettent au jardin....


Jadis la maison
sentait la cire et la lessive
les draps repassés

- Elle se met à espérer
le retour des garnements



                                                                 marine Dussarrat

 

 













La garçonnière

C'était une porte pleine. Donnant sur le vide au-dessus de la cave à cidre. L'oncle y accédait par une échelle solide en fer qui pesait assez lourd à soulever pour décourager la curiosité des enfants. Quand bien même auraient-ils réussi à la hisser, ils n'en avaient pas la clé.

Objet d'hypothèses
farfelues et inquiétantes
la porte mystère.

Quand l'enfant demandait pourquoi la tante n'y allait jamais, elle répondait simplement : c'est la garçonnière. L'oncle y allait quelquefois, y entreposait ses cannes à pêche et en descendait de vieux journaux des années 30 qui finissaient leur vie de papier dans le cabinet du jardin.

La curiosité
y conduisait les enfants.
Autre porte lecture.

La garçonnière n'évoquait à la fillette que le mot garçon. La tante avait fini par lui apprendre que c'est à cette échelle, alors en bois, qu'elle était passée au travers d'un barreau vermoulu. De conversation en conversation, elle lui avait appris son accident, la perte d'un rein, son infertilité. Un jour, après la question naïve et cruelle : dis tante, pourquoi tu n'as pas eu d'enfants ?

Porte meurtrière
avait ôté des promesses
et brisé une vie.

Jamais elle ne lui dit cependant si ce terrible événement avait eu lieu avant ou après son mariage. Dans ses lecture en cachette, l'enfant grandissant avait fini par associer garçonnière à lieu de rendez-vous. Elle avait observé son oncle, entendu les rumeurs. On disait même que les deux derniers enfants de la bonne lui ressemblaient plus qu'au mari.

Porte cachotière
aurait protégé le nid
d'amours adultères ?

La tante malade, l'oncle sénile, l'adolescente accéda à la garçonnière. Elle ouvrait sur une grande pièce sans jour autre que celui  filtrant entre les ardoises. Quelques lits de plume, des édredons, alignés sur un plancher brut et bien poncé. La garçonnière était la chambrée des journaliers du temps de la prospérité de l'entreprise de maçonnerie de l'oncle. Au fond, caché par des sacs de jute, un vieux poste émetteur-récepteur et un parachute.

Porte hospitalière
abrita au temps de guerre
l'aviateur tombé.

©Jeanne Fadosi, dimanche 9 janvier 2022

 


 

 

 

Porte ou volet ?

Je patiente sous le soleil de l’été, il fait trop chaud dans la salle d’attente. Mon esprit musarde au hasard de mon regard, et soudain,

au-dessus du toit
ou plutôt entre deux toits
un drôle de volet

Ce volet n’est-il pas une porte fermée sur un absurde impossible à atteindre ? Quelle Dame se trouve enfermée derrière ces planches mal jointes et brunies par le temps ?

Une sérénade
vient chanter à mon esprit
la nuit, la guitare

La Belle de Cadix a des yeux de velours… Ritournelle en sabots dans la paille piquante, la Belle arbore les joues rouges que confère la campagne aux jeunes délurées.

Et voilà qu’un rire
surgit d’un lointain passé
traverse la rue

« Vient-en sonner à ma fenêtre mon gaillard, escalade le mur et le toit, tire la chevillette et la bobinette cherra - peut-être… ou pas ! »

Rire évanoui
il n’y aura plus de loup-
juste le silence

porte et volet sont fermés
sur la campagne taiseuse.


Adamante Donsimoni - 9 janvier 2022

LE CHANT DU SOUFFLE




samedi 11 septembre 2021

Divagation sur une image... P 179 ?

 



Le 25 août 2021 j'ai reçu de Françoise ce mail. À vous de choisir si vous avez envie de poser quelques mots sur cette image pour en faire une page 179.

Voici les siens :




Divagation sur une image de la Creuse.

 


- " Toi le mort tu n’as qu’à bien te tenir.

 

- " ça va ça va grommelle -t-il. Tu ne me fais pas peur. Tu es plus grosse, oui. Je suis plus droit. ….  Tu n’as rien compris . Juste je voulais te dire …..

 

- " je t’écoute ….. »





https://youtu.be/hMhnOHX69yY 


mardi 26 janvier 2021

Page 169 la suite


Coucou les Brins,


Aujourd'hui nous souhaitons la bienvenue à Annick. 

Un brin de plus pour l'Herbier ?  Je l'espère. 


 

Et puis quelques retardataires ont été séduites par la photo. 

Voici donc une nouvelle page afin que vous ne ratiez pas ces dernieres œuvres. 

Belle semaine à tous les Brins.




Photo Nathalie Manaud


J'ai découvert votre blog et j'ai donc écrit une poésie sur cette si belle photo des moutons dans la Creuse. 

 Rep. Bienvenue sur l'Herbier, nous espérons que cette découverte se poursuivra au fil du temps. Merci Annick


 

L’hiver à admirer…

 

Des moutons pour de la laine 

De la laine en toutes saisons 

Saison des flocons comme je t’aime

Cachée dans mon grand lit douillet 


Par la fenêtre j’aperçois 

Quelques brebis, pas égarées 

Elle se réfugient ici

Vers le foin que tu as donné


Des moutons pour de la laine 

Un beau châle à crocheter

Le paysage est enchanté

De flocons et de beauté 


J’aime l’hiver et la campagne

Que ce soit en Creuse ou ailleurs 

Quelle douceur, quelle grandeur

Avons-nous la grâce d’admirer


Annick SB     janvier 2021 


 

 

J'ai immédiatement pensé à "la mamma" d'Aznavour, en voyant cette photo.

Suis-je hors sujet?

Merci, en tous cas, pour ce beau partage.

Rep. Jamais hors sujet lorsqu'une image nous évoque un tableau qui sommeille au fond de nous. Merci Annette.



 

Atmosphère émouvante 

 

Atmosphère émouvante 

au sein du foyer, 

le feu dans l'âtre,

le lit, 

son édredon, désuet, couleur paille.

Ils sont là, 

qui debout,

qui assis auprès du lit.

Ils font semblant ,

ils rient parfois, la voix butant sur un mot, un écho

à leurs souvenirs.

Tapotant l'oreiller,

tirant sur le drap, la couverture,

ils jouent avec leur peur, avec le temps.

Elle est là, 

depuis si longtemps.

Elle est le lien, elle est l'amour.

Est-ce un rêve,

un bonheur à conserver,

à l'infini?

Ou le temps qui s'enfuit déjà?

Annette




Charles Aznavour La mamma



J'ai aimé écouter cette musique en tentant de dire ce que cette belle photo m'inspirait :

Rep. Alors partageons ce plaisir, Marine, des mots nous viendront peut-être aussi en l'écoutant, qui sait ?

 






Le berger est venu

 

Le berger est venu malgré le gel et la neige  apporter du foin au troupeau, après une longue marche dans la froidure de l'hiver , inquiet de leur sort, les voir rassemblées le rassure


Au petit matin

groupées et dans l'attente

les brebis patientent



Il entend gratter la petite jument brune mais ne la voit pas, elle se cache derrière la haie, elle aura sa part du ballot que le soigneur a porté sur son épaule avec tout l'amour qui  réchauffe ses journées.

Ce paysage hivernal exprime calme et paix biblique , il entre dans l'âme par tous les pores.


Les brebis se pressent

autour de l'odorante pitance

dans leur chaud manteau


Marine D




Et pour découvrir la première page 169 CLIC ICI 


 

 


dimanche 24 janvier 2021

P 169 Scène d'hiver en Creuse

 

Photo Nathalie Guillon-Manaud© -scène d'hiver en creuse-


Moutons en Creuse


En passant par la Lorraine

Il neige, il neige bergère

Rentre tes blancs moutons

À l'heure où plus de colchique dans les prés

Bergère allons, que fais-tu, dis-nous... ?


La p'tite hirondelle n'est plus,

Monsieur l'ours hiberne,

Même le petit escargot est dans sa coquille !


Mais, j'ai vu le loup, le renard et la belette rôder...

 

Chut ! Avec le meunier elle dort, au moulin,

Au clair de la lune...


Cadet Rousselle, le petit mari

Celui qui a du bon tabac, cocu,

Ce brave marin revient de guerre !


Avoine, avoine, avoine

Bêlent en choeur les moutons...


Ah ! Ainsi font font font les bergères

Se demande l'apprenti pastouriau... !!


« Blanc comme neige

au creux d'un pré en Creuse

Compter les moutons »


jill bill




(Texte tiré de diverses comptines)



 






 



Le chant de l'hiver

 


De givre et de brumes, de bise et de frimas, l'aurore réveille le chant de l'hiver. Ce décor ouaté farde chaque brin de diamants éphémères sacralisant l'hiver à la beauté profonde. 

En robe de laine

En aube de bure

Le troupeau espère l'appel du berger

Des arbres à la plume, des gerbes d'herbes sèches, des odeurs de suint, de doux bêlements, quelques joies se tissent au petit matin. 

Parfums d'essentiel

Rêves d'un autre monde

Se blottir au creux des toisons laineuses

Des vies et des hommes, une histoire d'amour, d'émerveillement au plus près des choses, respirer les heures, mêler leurs senteurs et croire aux possibles. 


©Balaline







 





 

Harmonie blanc beige

Dans une brume glacée

Troupeau de moutons


L’œil du Cyclope saisit

La chaleur des toisons et

Les arbres engivrés

Sur la toile se fixe l’instant volé à l’hiver.


Quatre moutons étonnés   

En oublient leur pitance

Et ne trouble le silence   

Que ce clic incongru


.............................................


Et en hommage à François Cheng, lui, le grand Poète, 

fin Passeur de la poésie du Levant à celle de l’Occident, et vice-versa, qui nous a offert dans 

« Enfin le royaume » un recueil de quatrains  :


Le centre est là 

Où se révèlent 

Un Oeil qui voit

Un Cœur qui bat.



                         Rosa Bonheur

                         Vous me donniez

                         De beaux Tableaux

                         Nathalie vous m’offrez

                         Une belle photo.

  

N’ergotons plus sur les « tableaux-qu’on-dirait-des-photos », ou « les-photos-qu’on- dirait-des -tableaux » . L’Art est bien au-dessus de ces « bavassages ».


Merci Dame Manaud  !



Françoise , jeudi 21 janvier 2021.












 



Neige


En flocons légers

tourbillonnait la neige

sur les douces collines


Les brebis transies

se sont toutes regroupées

près de la mangeoire


Où sont les bergers

à l'abri dans leur logis ?

et leurs chiens patous ?


Le manteau de neige

a mis sa dentelle fine

sur les nus côteaux.


©Jeanne Fadosi, dimanche 25 janvier 2021


 

et en suggestion d'illustration sonore 

3 minutes de nostalgie


(Adamo, Tombe la neige, 1963, clip de 1976)


 





Plénitude 


Douceur campagnarde

d’un tableau impressionniste

L’hiver s’expose  


***

Saison du blanc

boules de laine sur lit de neige

leur mangeoire aimantée


***

Raie de lumière

caressant leur quotidien

Panurge au pré


***

Pose sur image

je vois ce que je regarde

j’aime ce que je vois


je goûte la candeur champêtre

sucre d’orge du jour



ABC



 










Tableau champêtre



Quand l’herbe se raréfie, que le givre craque sous les sabots, le foin s’invite au pré. L’image est idyllique.


quelques bêlements-

succulence d’herbe sèche

la joie du troupeau


Les arbres se floutent. Cette petite coquetterie masque l’absence des feuilles. Quelle joie que de marcher dans cette campagne tissée d’éternité. 


Jean-François Millet

aurait aimé la Creuse,

la douceur du lieu


Les brebis sereines regroupées autour de la mangeoire, quel tableau ! Tandis que les unes, l’œil mi-clos de plaisir, mastiquent ce foin à la fois nourriture et litière, d’autres repues s’y reposent. Quelques curieuses fixent l’objectif venu dérober leur image


épaisse toison

manteau gainé de suint

défaite du froid.


Adamante Donsimoni

21 janvier 2021



LES PAGES SUR ROSA BONHEUR DANS L'HERBIER








 




Et pour rire un peu... !