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jeudi 5 novembre 2020

Pour la page 164 Un petit cheval

 


Coucou les Brins d'Herbier


Rien ne peut confiner la poésie, libre par nature et sans frontière. Je vous propose donc un tableau que j'aime particulièrement du peintre Franz Marc (un de mes chouchous, avec Chagall, c'est vrai il y en a d'autres !)

Publication lundi prochain. En haïbun pour les inconditionnelles.


Franz Marc 


Je vous invite à intégrer mon groupe WhatsApp 

"Poésies et poètes du monde" 


Pour rompre l'isolement, se faire plaisir

et se retrouver le mercredi de 18h30 à 20 h autour de la lecture et de l'écoute de la poésie, la nôtre ou celle de nos poètes favorits. 

La musique ou la chanson sont parfois au rendez-vous, au hasard des échanges. 

Rencontre via zoom -Visio conférence-

(pour télécharger l'application). 


N'hésitez pas, le petit groupe de fidèles (créé lors du précédent confinement) sera très heureux de vous accueillir. 





jeudi 12 décembre 2019

La page 156 Rosa, les chevaux, un ministre

AjoRosa Bonheur, Le Marché aux chevaux, 1853, huile sur toile, 244 x 506 cm, The Metropolitan Museum of Art, New Yorkuter une légende

Rosa Bonheur



Le pinceau de Rosa c'est ça...
Ca, scène de la vie paysanne
Paysanne et paysan au champ
Et puis le boeuf, l'âne, ou le cheval
Obéissant comme enfant
A l'heure des récoltes sous le brûlant soleil... 

 Si peu d'ombre,
Chapeau noir pour lui
Bonnet de coton pour elle
Le pinceau de Rosa c'est ça,
Encore et encore...

A une femme artiste peintre
On lui commande ça et ça
Mais pas ça, le marché aux chevaux
Sa scène virile...

 Le duc de Morny lui rit au nez
A l'idée, seul un homme en est capable...
Non, pour l'Etat Français
La commande ça sera ça, la fenaison en Auvergne !

Soit, selon votre bon plaisir monsieur le Ministre
Mais... En parallèle
Son envie fait son chemin...

Une année lui sera nécessaire
Pour étudier ce marché musclé, fougueux...

Résultat, une toile immense et triomphale...
Que du bonheur pour Rosa Bonheur

Le duc de Morny se ravise, il la veut !
Il ne pourra que s'en mordre l'index,
Vendus sont les chevaux de ce marché...

Après la tombe son succès retombe,
La tendance ira au modernisme
 Autres génies, autres peintures...

Rosa Bonheur 1822-1899










Le cheval


Le cheval trépigne,
Fulmine.
Le souffle puissant
De ses naseaux
est celui de l’élan qui veut bondir.
Il frappe,
Frappe le sol.
Son sabot
Sonne l’heure du départ,
Son écho (en toi) se déverse.
Cavalier émérite,
Que retiens-tu ?
Ta monture,
Bride au cou,
Tes mains sont des poings !
Bride abattue,
Ta monture
Te réclame cavalier !
Le cheval trépigne,
Fulmine.
Son oeil ne connaît pas l’effroi,
Seul le froid fige.
Il rue devant,
Il rue derrière.
Croire en toi
Croire en quoi
Mais chevaucher Pégase !

Myriam Roux (sans blog)










Qui es-tu Rosa Bonheur ?


Le soleil lentement s'élevait au-dessus de la brume dans cette vallée de l'Epte que j'aimais parcourir. Du sol montait une vapeur nacrée et c'était magique. J'imaginais quelque peintre venu(e) en bottes avec son chevalet et son matériel au temps où des animaux paissaient tranquillement dans les prés. Ils étaient vides maintenant et les travaux s'y faisaient au tracteur, quelquefois même avec des outils à main. La vallée, par sa taille et sa configuration échappait encore au gigantisme des engins agricoles.

Bordée de peupliers
la rivière se devinait
en pointillés

J'aimais cet itinéraire lors des grandes transhumances sur la grand'route et il m'arrivait de la prendre juste pour la beauté du paysage. Plus loin, ce serait Giverny que Monet avait fait connaître dans le monde entier.  Les prés y étaient vides mais je les imaginais naguère avec des charrettes encore tirées par des boeufs ou les terres arables labourées, une araire tirée par quelque robuste cheval du Nivernais ou du Perche. Le paysage avait quelque chose d'irréel. J'étais une intruse motorisée dans un tableau de Jean-François Millet, Jean-Baptiste Corot ou encore François Daubigny ou Gustave Courbet.

Le cri d'un charretier
réminiscence ténue
au pays d'enfance

Un panneau indiqua "Collège Rosa Bonheur". Était-ce la première fois que je le voyais ? Un flot d'impressions m'avaient assailli ce jour-là ! Quel beau nom pour donner à des adolescents le goût du bonheur d'apprendre ! Un nom de femme ! Quelle belle idée !
Là, je n'étais pas tout à fait honnête. D'autres femmes avaient été mises au fronton de collèges et même de lycées de mon département avec la triple devise républicaine. Anna de Noailles, Camille Claudel, Eugénie Cotton, Irène Joliot-Curie, …

Qui es-tu Rosa Bonheur,
Inconnue d'mon p'tit Larousse ?

Une recherche sur Internet me transporta par le réalisme de sa peinture dans son univers animalier.
Je n'en sus pas plus alors. Sa vie de femme libre, sans scandaliser, sa notoriété l'acceptant ainsi. Je l'imaginais en vêtements d'homme allant au petit matin sur le terrain des foires et des marchés aux bestiaux, comme il se disait alors. Discrète et forte dans ce milieu d'hommes rudes.

C'était pure beauté
pur mouvement sur la toile
la vie suspendue.

    
Liens complémentaires : 
Inauguration du collège du Vexin Rosa Bonheur
http://vexin.over-blog.com/article-1992745.html










Une journée champêtre



Ce jour-là, le soleil s'en donnait à cœur joie.  Un Juillet, dans toute sa splendeur, dorait les nuques et les bras.  Le Jean de Marie la rousse avait décidé qu'il était temps de faucher les prés. L'herbe grasse était magnifique.  Le Jean avait hâte craignant l'arrivée d'un orage ruineux. Son genou gauche était un excellent baromètre. Aussi ses voisins, amis et parentelle avaient répondu présent à son besoin d'aide.

Sous un ciel d'émail-
Le parfum des foins coupés
Rires et râtelage

Bien que le ciel soit soyeux comme une museau d'agnelle tout le monde s'activait  avec ardeur.  Jeannette, la fille au Léon, rangeait des bottes  sur la charrette. Mine de rien, de là-haut, elle surveillait son promis un peu trop aimable à son goût avec sa cousine Gertrude.

La mouche du coche
Zonzonne autour des bœufs
Et d'un cœur jaloux

Inconscient du petit drame se jouant au dessus de lui, le Jean menait avec douceur et fermeté ses bêtes aussi rousses  que la Marie. Cet hiver, son troupeau aurait de la bonne herbe riche en fleurs de toutes sortes: sauge, salsifis, marguerite, trèfle, bleuets, nivéoles... et tant d'autres dont il ne connaissait pas le nom.

Au pas lent des bêtes
Pensées tournées vers l'hiver
Le paysan calcule

Ce jour-là, le soleil s'en donnait à cœur joie. Celui de  la Jeannette battait fort en surveillant son amoureux. Celui du Jean battait paisiblement, rassuré par cette journée placée sous les meilleures auspices.   Le Temps battait la mesure d'une journée pastorale...















Un monde d'homme


Un monde d’hommes
Ruades et gros bras
Sous un pinceau de femme
Nuances et précision
A la vente aux bestiaux
Un regard d’humanité

Oui Messieurs
Madame est capable
De vous croquer
D’un trait de plume

Applaudissez,
Plus qu’une œuvre, c’est un chef-d’œuvre !









Libres chevaux et femme entière


Et ils vont, fous ; ces chevaux,
Laissés à leur intérieure vitalité,
Forts et libres et puissants, beaux !
De leur nombre, emballés
De leur énergie, grisés !
Des maquignons et des marchands
De toute part et en tous sens, pressés,
Ils vont tous qui léger, qui pesant.
Et toi, Rosa, pleine et entière,
Et toi Rosa Bonheur, à travers eux, tu t’exprimes.
Aujourd’hui, comme tu le fus hier,
Être femme, devrait-il être un crime ?
  







Non ! Décidément non




Non
Décidément non
l’inspiration
n’est pas au rendez-vous
aujourd’hui.

J’admire beaucoup le talent de Rosa Bonheur qui rend formidablement présent son sujet. Mais c’est justement cette réalité qui neutralise mon émotion !
Non
Décidément nonMa muse n’est pas au rendez-vous
Aujourd’hui
Rosa Bonheur je vous admire. Parce que vous avez su tenir tête à des hommes imbus d’eux-mêmes qui qualifiaient votre peinture de,  je cite,  nerveuse -solide - pleine de franchise - une peinture d’homme quoi !

J’admire votre puissance, votre véracité, pour avoir su vivre libre et insoumise comme si vous étiez née pour incarner ce Bonheur patronyme, paisiblement - vos peintures bucoliques en attestent, comme ce beau Tableau de la Fenaison en Auvergne. Ou avec fougue - comme en parle le magnifique Marché aux Chevaux qu’il vous tenait à cœur de réaliser.
Vous avez vécu avec diplomatie puisque vous êtes toujours arrivée à vos fins. Jusqu’à cette légion d’honneur remise par une femme. Reconnue du clan des hommes, reconnue par celui des femmes. Merci Marie-Rosalie Bonheur d’avoir œuvré pour ma libération. De Femme.

Mais non,
décidément non,
Ma muse n’est pas au rendez-vous ce matin.
J’ai trop le nez dans le guidon,
Admiration.

Françoise La Vieille Marmotte 11 décembre 2019   









            Les Amazones


   La place est noire de monde. Les chevaux piaffent, se cabrent en hennissant. Altières créatures forçant l’admiration au point qu’en leur rajoutant une corne on les rendit mythiques. Refuseraient-ils cette domination des hommes venus exprès pour jauger la bête de ce regard implacable de marchand ? Les muscles roulent sous la robe, les yeux roulent dans les orbites, et claquent les sabots sur les pavés. La promiscuité énerve les équidés réunis pour être vendus, marchandés.
   Le cheval, ami de l’homme. Ami !
   L’homme a une bien curieuse façon de traiter ses amis. Ne peut-être ami que le soumis, fut-il chien, cheval ou humain. Derrière humain, je vois femme. Elle aussi il la voudrait soumise. Elle le fut et l’est parfois encore, ou en passe de le redevenir sous l’insidieuse pression sociale ou religieuse.
Regard de l’homme sur la femme, tellement persuadé de sa soumission qu’il en oublie sa force, son incroyable force et sa capacité de sacrifice. Ces héroïnes muettes se dressent un jour pour abattre les murs de leur prison. En chaque femme se cache une Amazone.
   Il y eut, de tout temps des femmes en marge de la soumission. Des femmes responsables, fières, les yeux ouverts, le cœur brûlant. Rosa Bonheur, bien entendu, sa force est là émanant des traits fermes de ses dessins. Je pense à cette autre Rosa, Rosa Luxembourg, illuminant le monde à partir de sa prison, comme a pu l’illuminer bien après, un homme, lui aussi rayonnant de sa cellule, Nelson Mandela, porteur de la lumière des opprimés parce qu’ils étaient noirs. Cette force-là, c’est l’amour.
   Tous ces héros, ces héroïnes nous font considérer que nous avons fait de nos différences des inégalités, ainsi que l’a écrit Tahar Ben Jelloun.
   L’humanité n’existera que lorsque chacun de nous comprendra qu’il est un maillon de cette grande tapisserie qu’est le monde, et que nous devons respecter jusqu’à la moindre fourmi si nous voulons nous respecter nous-mêmes.
   Merci aux Rosa, aux Madiba, merci à ces destriers, ces amis d’une autre espèce qui en témoignent, avec ou sans les mots, pour que nous ouvrions enfin les yeux.





Merci de vos participations

Tout sur l'histoire de ce tableau ICI


         

mardi 5 avril 2016

L'herbier de poésie Page 40



Martiros Hakopian a ajouté un nouveau commentaire sur votre article "L'herbier de poésie proposition 40" :

Thanks for your attention Dear Friend.....

Thanks, MarHak, this page for you with life love 




Carrousel...

Chevaux de bois
Dans mes rêves
Reviennent à l'assaut
Quand j'ai froid de l'enfance,
Au son de l'orgue de Barbarie...
Un ticket à dix sous
Pour un tour de manège
Tout en rond, mille et mille fois
Répété...voilà la besogne
Du palefroi de carrousel
Comme l'a dit un jour Verlaine...
Sur ce champ de foire,
P'tite bataille pour le plus beau,
Chevaux à piston
Montent et descendent
De la joyeuse marmaille,
Nés avec un sourire
Sans se plaindre jamais de rien...
Chevaux de bois
Dans mes rêves
Reviennent à l'assaut
Quand j'ai froid dans mon automne
Et que le monde a trop de barbarie...






Symphonie d'amour.

Quand le rouge s'éclate en chantant,  il écrit "in love" dans la mélodie de sa nuit.
Il laisse voler en éclats les œufs de Pâques sur le bleu de la prairie.
Ainsi naîtra le vert tendresse où iront migrer les canards sauvages.
Aucune fausse note dans la symphonie du verbe aimer.

Jamadrou                   





Malgré les derniers flocons de l’hiver
La flamme brouillonne du printemps
Accroche sa chaleur
Dans le tourbillon
De la voie lactée
Derrière la vitre du jour
La saison mélange ses couleurs
Le soleil darde son ocre
Sur les primevères
Fleurissant à leur gré
Portes et fenêtres s’ouvrent
Sur la renaissance







Petit Flocon était perdu ! de sa vie de Flocon jamais il n'avait vu de ... chose aussi bizarre. Chose n'était pas un mot de son vocabulaire. Il venait de l'inventer ce mot. Il fallait bien qu'il se rassure. Ce qui n'a pas de nom fait peur, c'est bien connu !

Chose était tout marron, une couleur qui n'était pas de l'univers de Petit Flocon. On aurait dit qu'il avait un ventre tout rond, ce qui était rassurant de prime abord. Mais il avait aussi une grande gueule ouverte, et une seule dent. Il aurait pu avaler tout rond Petit Flocon ... Peur ! ...

Il vint à l'idée de Petit Flocon que Chose était blessé. On n'a pas peur d'un pauvre Chose blessé se dit-il. Il fit appel à toute la chaleur qu'il avait en lui, et même à la chaleur de ses frères, grands et petits. Ils lui firent un nid douillet et cotonneux. La chaleur se concentra sur le dos de Chose, et se confondant avec la couleur marron de son dos, lui fit une couverture dorée.

Azur bleu mauve et
 Pâquerettes et pissenlits
 Une étoile luit

Rire danse et tourbillons
 Energie




 Dans l'oeuf est la vie
Au centre de tout
D'un côté du mur fragile
Où vacille un espoir
Guettent les crocs du tyran
Prêt à prolonger l'attaque
A son chevet une femme patiente
Madone, piétât, mère universelle
Arcboutée sur l'avenir de cet être
Qu'elle voudrait triomphant

Marine        






Lucarne allumée,

De l'Autre au ciel, de L'Etre à l'objet,
Qu'il soit rêve ou plénitude goûtée
A la fenêtre brumeuse des nuits sans sommeil,
Quand Aimer se fait imaginaire ravi,
L'or illumine l'hiver et la passion brûle l'azur.
Un seul mot pour le plus haut, le même pour le plus bas
Un seul mot pour la Vie, regardée à l'envie,
La lucarne est allumée jusqu'aux firmaments gazeux,
A la merveille nous mène, hébétés, l'Infini.


Serge De La Torre







Le petit cheval rouge

Le cirque de l’univers allume ses étoiles
un petit cheval rouge s’élance sur la piste
émotion de la voie lactée
il caracole parmi les astres en fusion
sa cavalière
habillée de soleil
virevolte
pirouette
partout la fête
explosion de lumières
vibration des couleurs
sur une symphonie Chagallienne
le dragon de l’amour s’enflamme
exprime son génie
Love ! crie la Terre
love ! répond le Ciel
love ! martèlent les sabots

le petit cheval rouge
sème sur son chemin
marguerites et boutons d’or
un Elfe se penche
sa main s’emplie de fleurs.






Le pinceau en liberté
sublime les couleurs
et met le feu à ses ailes.

Le petit cheval
laisse ses sabots de plomb
à ses basses besognes.

Le pinceau l'arrache à la pesanteur parmi les fleurs de la prairie. Il n'était pas fait pour ça. Ce n'était pas du courage, juste de la docilité. Plus jamais, il ne guidera la foule triste des refoulés.







Tu as beau être gros
tout habillé de rouge
à qui veux-tu faire croire
que tu livres des cadeaux aux enfants
en cette belle nuit de Noël
certainement pas
à la petite vieille qui court devant toi
croyant que tu veux lui voler son sac
mais moi, je sais ptéranodon
que ta gueule grande ouverte
est prête à se refermer sur elle
pour la croquer.






mardi 8 mars 2016

L'herbier page 36 - E. Munch

Encore une moisson généreuse d'histoires. Merci, c'est une belle aventure que cet herbier, la neige était au rendez-vous, sur la toile comme un peu partout chez nous.
Merci encore. Belle semaine, il paraît que le printemps revient.






 




La course folle...

Pris de panique
Au milieu de la foule
Comme fou
Cinglé de coups de fouet
Par un cinglé
Peu emballé par la chose
Cheval s'emballe
L'homme s'entête à le voir en tête...

Allez hue bourrin
la victoire ou l'abattoir
-Marcher à la trique-

Sur son passage
Les gens en ont peur
Ils crient, ils hurlent
Et claque le fouet
Et claquent les fers
Sur le pavé romain...

En faire baver
Un enfer que ce galop
-A bride abattue-

Abattu mais vainqueur
Lauriers pour le maître
Avoine pour l'esclave,
Des deux qui est le plus animal...

jill bill




La journée semble propice, se dit-il, sur le seuil du chalet. Fougueux, en pleine possession de sa jeunesse, il décida.

La jument sortit
oui l'hiver s'annonçait long
ses naseaux frémirent

Sac à dos, il contourna l'abri. Le traîneau était là. Il s'arrêta un instant. Des stalactites tombaient du toit. Quel froid pensa-t-il.

Soleil aveuglant
sur les sommets enneigés
Beauté du monde

Sa contemplation fut fugitive. Il fallait descendre au village chercher des vivres pour le mois à venir...

Jamais l'attelage ne passait inaperçu, villageois, villageoises et enfants leur faisaient une haie dans la rue principale.De loin on les entendait toujours arriver.

Le traineau glissait
vitesse de la flèche et
tendre admiration.

L'inconnu de passage n'avait plus qu'à bondir sur le côté pour ne pas se faire piétiner par un cheval lui arrivant de face, qui n'obéissait qu'aux injonctions de son maître.

Chacun rentrait chez soi, un sourire intérieur illuminant ses traits.

<< C'est bien notre François !
Toujours aussi vaillant ! >>
Journée illuminée .....

La vieille marmotte








Un cheval aux sabots de vent, fend la bise, il s'est emballé, la neige gicle à chaque foulée, crins en bataille et l'œil fou, il n'entend pas les cris sur son passage, jusqu'où ira sa course ?

Sur la steppe
sous le froid aigre de mars
un bai-brun s'enfuit
Marine D





Jadis au galop
effrayant les paysannes
il sort du village ;


celui-là partit bientôt
à la guerre.



Une foule mutique
si lasse
désespérée
suivent ceux-ci
qui avancent au pas.


Sur le pont de jadis
un cri.
Désespoir ou révolte,
mains sur les oreilles
en rempart dérisoire.


Aujourd'hui
des errants
déracinés
maltraités
sans mots.


Et des bouches cousues.


Jeanne Fadosi





Le retour au village

Ils ont traversé la montagne, un long voyage à travers la neige. Le fouet durci par le gel, les mains raidies de froid, il encourage son cheval pour qu’il aille plus vite.

La neige crisse
le traîneau glisse, vite plus vite
menace du temps

La bête se donne. À son arrivée, le commis commencera par la bouchonner puis il lui offrira sa ration d’avoine. Elle ressent déjà la chaleur de l’abri, la bonne odeur du foin, le réconfort qui clôturera cette longue course hivernale. Alors ses sabots s’endiablent projetant des boulées de neige tout autour d’elle sur son passage.

Rêve de chaleur
malgré les dents de l’hiver
déjà le réconfort

Le souffle fumant du cheval, les crissements du traîneau, annoncent bruyamment leur arrivée au village. On se pousse pour leur laisser le passage. Les hommes et les enfants  les regardent filer. Encore une fois, le facteur aura pris la tempête de vitesse.

Ce soir, à la nuit
le vent furieux hurlera
eux, bien au chaud, dormiront.

Adamante 







Une course folle en traîneau, un cheval fougueux, des passants affolés crient leur angoisse.

Chemin verglacé
Temps compté pour une vie
Naissance d'un bébé

jamadrou  









Et sur l'herbier google, ce texte :



Comme un monstre échappé de l’enfer,  
Kaminheï le facteur arriva aux premières maisons.

Sur sa schlitte infernale,
Il volait sur la glace, ébouriffait la neige de ses patins,
La levait, même, en nuages de fierté.

Il avait franchi la montagne et vaincu la passe maudite. 

Il avait été plus fort, avec son cheval,
 Que la nuit mortelle et glacée ; 
Plus fin et rapide qu’elle,
 Parmi les traîtres rochers ;
Plus puissant même que l’hiver,
 Et plus courageux que la Mort. 

Les femmes lui offrirent des vivats,
Les hommes, haves, en tricornes et pleins de faiblesse, leur respect. 

Cet homme était un Seigneur et sa bête un Lion sans limite.
Dans son sac, brinquebalaient les fioles précieuses : 
Il venait de sauver les cinquante malades du village.

Pourtant, le Brave, ne sut se sauver lui-même.
Il mourut le premier : le lendemain à peine. 

- La guerre, ma mie, la guerre ! 


    Ce n’est pas avec du courage,
    Que l’on arrête... la balle d’un fusil !  




Serge de la Torre