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vendredi 24 mars 2017

Rêves bleus pour la page 71



Un petit brin de sable blond nostalgique avec un rêve en bleu
(Marcel Amont  - archives Ina)
Rien que du souire !





eMmA MessanA





 
Cris d’enfance
contre encre violette -
pierre ponce







Rage nuageuse
sur bougies de rosée -
candeur interrogative








Loup et agneaux
pourquoi râle-t-il ?
il a un bleu à l’âme

cool le gros
c’est notre nuit de noce !









C'est bleu...


A l'école
On se prend
Des retenues
Des punitions
Des mauvais points
Aussi... Faut pas
Etre dans les nuages
Pauvre cancre !

Maître Jacques a dit
Copie-moi
Le verbe rêvasser...

Alors sur la feuille blanche
Il a barbouillé...

« C'est bleu,
Comme un...
C'est bleu,
Comme une...
C'est bleu,
Comme un...
C'est bleu,
Comme un rêveur
Des ailes dans le dos
Qui allume des bougies
Puisqu'il n'est pas une lumière...

Maître Jacques a souri
Ce p'tit Prévert deviendra grand...




et un second




Il eut...


Il eut
Sa période blanche
Toiles vierges...
Il eut
Sa période noire
Sombres tableaux...
Il eut
Sa période rose
L'alcool et ses éléphants...
Il eut
Sa période verte
Mais sans espoir...
Il eut
Sa période jaune
Rien de neuf...
Il eut
Sa période rouge
A la banque...
Il eut alors
Sa période bleue,
Heureux tel un poisson dans l'eau
Enfin...








 

Je laisse chaque jour "l'ancre" bleue couler en petites pochades
Je laisse chaque jour les poissons bleus remonter à la source
Je laisse chaque jour la folie bleue envahir mes notes
Je veux entretenir cette harmonie bleue qui éclate en moi
Je veux ouvrir grand les fenêtres quand l'heure bleue m'offre  son silence
Je veux faire de la note bleue la note qui rend heureux.









Azul azuleros
des mots arabes au persan
tel un vase de Chine

Lampe d'Aladin au Génie
pour des amours clandestines

L'encre en mélange d'aquarelle s'est libérée pour leur montrer la vie en rose, à l'aune de coeurs à l'unisson. Mais quel est cet oeil dont la vue se brouille de gris bordé de noir ?



accompagnement musical, les mots bleus de Christophe en live :
une version toute en retenue que je préfère de beaucoup à l'enregistrement officiel.






Une île

Là-bas, une île
aux contours d'aquarelle
baigne ses pieds d'opale
dans l'eau céruléenne
Dégradés d'océan
en frissons azurés
le rose délavé
s'égoutte sur la grève
C'est la brise du soir
Les nuages monotones
au goût de myosotis
dérivent
vers le bleu de la nuit







 






Un ouragan d'amour
a soufflé sur nos âmes
il nous a terrassés


&



Le ciel est jaloux
tu refais le monde en bleu
lèvres offertes

jusqu'à demain tu dois
m'aimer au bord des flots











Ciel bleu estival-
Celui de ses yeux
plus profond encore




Toi
Moi
Et l'océan des vacances..




Turquoise, améthyste
Ou saphir
La vague emporte
Petit bateau nuage
Un rêve d'évasion...









Bleu

Le soleil sur les épaules
Je lève les yeux vers le ciel
Et ce bleu du Maroc, éternel
M’en rappelle d’autres

Le bleu des nus de Matisse
Bras croisé derrière la nuque
Jambe repliée devant le buste
Le bleu du Maroc de Matisse

« La porte de la Casbah » bleu-
Lumière de l’Orient, unique
Bleu de la mer ou de l’Atlantique
Bleu de volume et de distance

Comme pour son aîné Cézanne
Qui peignit beaucoup de vases
Bleus : bleu de cobalt, bleu de Prusse
Bleu d’outremer,  noir de pêche

Le bleu de cobalt des faïences
Et des maisons portugaises
Le bleu d’outremer tiré d’une pierre
Le «  Prusse » plus bleu que le bleu pétrole.

Le bleu utilisé par Majorelle
Pour peindre sa villa marocaine
Choqua tant de monde
Qu’on l’appela « bleu Majorelle »

C’est un bleu outremer intense
Clair, doux qui tranche
Avec le vert des plantes
Et les fleurs jaunes, oranges …

« Plus bleu que le bleu de tes yeux,
Je ne vois rien de mieux,
Même le bleu des cieux »
Chantait Edith Piaf à son amoureux.
  
Chez moi, il y des palmiers
Dans le ciel dégagé

Chez moi, il y a des nuages
Dans le ciel d'orage

Chez moi, il y a l'océan
Qui joue avec le vent

Chez moi, il y a la pluie
Qui tombe même la nuit

Chez moi, il y a le soleil
Qui rit dès le réveil

Chez moi, le champagne
Pétille dans les verres

Chez moi, le thé somnole
Dans le midi de canicule

Chez moi, c'est ici encore
Chez moi, c'est là-bas si fort

 ©Laura Vanel-Coytte


Projections en bleu

Animal d’azur, en arrêt. Étonné !
Chevelure marine au courant emporté,
Ici et aujourd’hui. Éclat d’eau, vagues…
Deux hémisphères tronqués, papillon asymétrique ?
Deux bougies où tremblent autant de flammèches affolées ?
En fait, deux silhouettes, unies dans la tendresse d’un regard.

 





 
Pourquoi s’en faire ?

Le petit bonhomme du ciel, le petit bonhomme au gros nez, clope au bec façon Prévert et casquette façon Hardellet, a revêtu sa cape de lumière, sa traîne d’eau.  Super héros des nuages, il s’élance au-dessus du fleuve vers deux amoureux-pétales à peine épanouis, deux amoureux contemplatifs, si absorbés l’un par l’autre qu’ils ne voient pas le petit bonhomme. Il s’agite pourtant, se transforme. 


« Eh ! regardez-moi, regardez votre avenir ! Regardez l’enfant, l’ange, prêt à s’envoler et ce personnage nimbé d’une lumière sombre qui s’éloigne doucement sans faire de bruit pour ne pas vous déranger. » 

Mais le silence recouvre tout, comme la brume recouvre le lac de leurs yeux qui se boivent.
Après tout, à chacun son tour. Le un devient deux, le trois se dessine tandis le quatre s’efface. Chacun sait que le carré est un leurre, que seul le cercle est réel, que seul le cercle n’a pas de fin. Alors, pourquoi s’en faire ?


Un petit nouveau qui vient se rajouter au précédent texte de Marine.
 
Une rafale a ramené des bleus sur ma page Adamante


Bleu ultramarin
Ponctué d'un rose céleste
Un soir où le vent s'allie aux esprits des grands fonds
Qui découvrent les espaces infinis
Sur les voies des alizés
Miracle de beauté
Dangereux et perfide
A la surface de l'océan
Les monstres se diluent dans l'espace
L'amour croit en son impermanence...

vendredi 17 mars 2017

vendredi 4 novembre 2016

Découvrez la page 54 de l'Herbier


Chagall est à l'honneur ce vendredi, des rêves bleus surgissent au son du violon tzigane du violoniste bleu et de celui de Nemanja Radulovic.

 




Il savait tout faire, le violoniste bleu.
Il savait tout faire, mais c'était un taiseux. Il jouait de l'accordéon comme pas deux
mon violoniste bleu, mais pour causer aux oiseaux, je ne connais pas mieux !
C'était un taiseux.
Il avait un fils, duquel, je te le donne en mille, je tombis amoureux. Plus talentureux que lui, tu meurs !
Bon ... pour la vocabulation, aujourd'hui, c'est pas gagné,
Je sens que je m'en vais
copier,
sur meilleurs que moi .....
<< Dieu, (Dieu ? ) Dieu, chuchote l'homme, Dieu, parle-moi ; un oiseau se met à chanter, mais l'homme ne l'entends pas. L'homme répète : Dieu parle-moi. Une cigale cachée dans l'herbe, lance un trille ; mais l'homme ne l'écoute pas. L'homme regarde autour de lui **..... (et tout ainsi de suite) .... ne voit rien, n'entend rien, ne comprend rien ..... il est triste, il pleure, >> Dieu est aux abonnés absents.
C'était un taiseux, mon violoniste bleu, mais les oiseaux, il les entendait ; les cigales, les écoutait, la lune et les étoiles, les remarquait ... la force de la Vie, il connaissait.
Il pleurait, plus souvent qu'à son tour le violoniste bleu. Mais il n'était jamais seul et triste.
À Vitebsk, Oncle Neuch montait sur les toits pour jouer du violon. Son petit-fils, aujourd'hui fait fi des conventions qui ligotent les étroits d'esprit. Il a résolument adopté le look qui lui plaît. Troué, bleu, violet, jaune, rouge ou vert, sur les mains ou bien en l'air, tout comme les enfants, il joue. Il joue avec les lignes, les formes, les sons et les couleurs.




** Chant, dit-on, inspiré aux Indiens d'Amazonie, par notre aveuglement, certains jours, quand nos yeux et notre cœur sont obscurcis par le découragement.
Texte plus complet sur le Blog de la V.M.   Françoise Isabel 




Il est des rêves bleus
Aux nuits de pleine lune
Qui dansent sur les toits
D’une ville endormie

Il est des rêves bleus
Aux cœurs assoupis
Qui « s’ennotent » violon
D’un musicien nocturne

Il est des rêves bleus
Aux songes féeriques
Que chantent les oiseaux
D’un ciel apprivoisé

Il est des rêves bleus
Aux couronnes fleuries
Qui décorent la lune
D’une tendre harmonie

La ville dort, la nuit s’enchante,
La porte des cœurs s’ouvre
Sur l’onde des rêveries…















Peintre je suis.


Peintre je suis parce que je suis poète
Et mes pinceaux me racontent
Je serais violoniste assis dans le bleu des cieux
Mon violon dialoguerait avec les oiseaux
Et lui mon grand œil bleu ferait rougir ma joue
Et dialoguerait en poésie avec la lune
Cette poésie qui émane de l’immensité bleue
C’est moi Peintre qui l’ai déposé ce bleu
Comme une ode au vague à l’âme ou à la vague outre-mer
Outre mère outre tombe
Pinceaux jouez musette dansez envolez-vous
Tels mille oiseaux
Racontez-moi ce que je ne sais pas dire
Ouvrez la grande mélodie des chants du possible
Ceux qui donnent accès à l’éternité de l’après
Ceux qui montent vers le chemin du rêve
Ceux qui montrent la voie vers l’autre rive
Ce champ immense où le bleu rencontre la lumière
Et devient vert
Vert pâturage
Ces chants qui d’un coup d’archet
Propulsent vers la pure poésie
Rêves en peinture je vous aime.


jamadrou © 30 octobre 2016    (A fleur de pinceau)







Le violoniste bleu...

L'homme du square
Est sans bagage
Arrive de...
On ne sait où...
Il ne dit jamais mot...
Il a pour compagnons
Ses instruments de musique,
Son p'tit gagne-pain...
Non m'sieur dame
Il ne mendie pas
Ne tend pas l'assiette,
Et si il a l'air manchot
Il joue
À tirer la larme
D'une main habile
De l'Albinoni...
On donne à l'artiste
Pas au pauvre infirme...

Un soir d'hiver
Nul ne le revit,
Mais plane encore son violon
Au square des Batignolles...
Il manque aux oiseaux
Et à la p'tite vieille
Qui le nommait gentiment
Le violoniste bleu...











Dans le bleu de ses rêves
Si profond quand il se souvient
De sa mère patrie
Sous la nuit étoilée de ses tableaux
Un petit violoniste aux joues rouges
Joue une valse tzigane
Avec la joie au cœur
Sur son violon doré
Et même les oiseaux
Éprouvent la magie
De la musique slave
Les couleurs qu'il a déployées
Éclairées d'une lune blanche
Brillante comme une lampe
Sont foulards de soie
Pour les filles en fête
Flottant aux rythmes
Des notes acidulées








Dans la nuit de Vitebsk
Les notes bleues s'échappent
D’un violon
Musique ensorcelante
Entraînant le rêveur

Les notes s'envolent
Comme un bouquet de fleurs rouges
Phénix
Sous la lune opale
D'un ciel perdu

Le rêveur est seul
Il joue en équilibre instable
Insensible aux tracas
Offrant sa partition colorée
Aux oiseaux charmés
À Bella
Endormie loin de lui

Pulsion de vie en bleue





Un jardin sur la mer

Matin bleui de rêves
où la vague
en volutes d'écume
soupire
aux sons longs des violons
Un chant d'amour est né
une échancrure
dans le bleu de l'instant
Au premier jour
il joue
il joue la vie les mots et les silences
le maître de musique
le semeur de lumière
Il a chanté la mer la brume du levant
les îles de solitude
les colombes de paix
et maintenant
il joue pour moi
dans mon jardin
mon jardin sur la mer





 
           





La nuit ensorcelée  


 
Il joue du violon
la musique file vers la lune

Dans la nuit bleue
il s’envole
avec les oiseaux
au-dessus des toits bleus
des maisons éteintes
ensorcelées de sommeil

L’amour agite l’archet
l’âme du violon tribal
s’enchante
il fait naître la vie
il fait naître des fleurs
pour Elle
semblable à la lune
pour Elle
qu’on ne voit pas
pour Elle
qui rêve
tout en bas
-dans une maison
bleue
assoupie dans la nuit
bleue
du violoniste
amoureux-
du baiser
rubis
de ses lèvres
sombres
qu’un oiseau-note
messager du désir frémissant
de l’être aimé
déposera
en un souffle
sur ses lèvres
offertes

Un vrai baiser d’amour
qui la réveillera

Mais elle gardera
les yeux clos
pour faire durer un peu
ce sentiment de fête
enivrée dans sa nuit 
au contact
de cette bouche
tant désirée.

©Adamante (sacem)











 
Sous les fusains de mon parrain
la magie opérait,
transportant en la transformant
la salle à manger,
tapissée en mode éphémère
de papier recyclé,
dans les rues de la capitale :
les arcades de la rue de Rivoli,
des devantures enguirlandées ;
sur les trottoirs,
des badauds nonchalants
et des gens pressés ;
dans les jardins du Louvre,
des enfants emmitouflés
avec des moufles et des bonnets,
avec des ballons et des cerceaux ;
et même près de la Tour Eiffel,
le castelet du Guignol du Champ de Mars ;
Le cadran de la pendule
habillé en église Saint-Germain-des prés ;
au-dessus de la ville, les toits de Paris ;
sur la coupole de l'Opéra
un joyeux luron près de l'ange
avec un tout petit violon,
et un traîneau prêt à venir.
C'était une veille de Noël
en 1958.












mardi 1 mars 2016

L'herbier page 35


Installez-vous confortablement, prenez le temps de lire et de vous laisser emporter dans des rêves de pluie. 








La pluie...

Un temps chagrin
Déverse sur la ville
Son humeur chagrine
Il pleut comme pleurent 
Des pleureuses 
Veillant un macchabée... 
Il pleut 
Comme vache qui pisse 
Il pleut des cordes, des hallebardes... 
Il pleut, dans ma maison, 
Ploc, ploc, ploc, note monocorde 
Fait la pluie au seau 
Ploc, ploc, ploc, même ton, 
Ploc, ploc, ploc... 
Par la lucarne du grenier 
Je guette l'éclaircie bleue... 
Ploc... ploc... ploc... et puis plus rien, 
La pluie lugubre se tait 
L'oiseau chante, tchip, tchip, tchip 
Et moi je siffle... 







<< Une femme chaque nuit voyage en grand secret >> Paul Eluard.



<< Une femme ....

Elsa, la quarantaine, chausse ses lunettes. Elle est vêtue de son tailleur grenat en laine. Nous sommes au coeur de l'hiver ; la nuit va être froide. Soigneusement maquillée, ses cheveux châtain clair retenus sur la nuque par une large barrette d'écaille brune. Elsa saisit son répertoire téléphonique : sa mémoire lui fait parfois défaut. Il faudra que je mette ce numéro parmi mes privilégiés, se dit-elle, je gagnerai du temps en n'appuyant que sur une seule touche ! A la lueur de la lampe qui éclaire doucement sa modeste pièce de séjour, ses yeux d'un gris-bleu intense parcourent les numéros à la lettre C ... Voilà. Ses doigts experts composent 04 78 69? 58 57 ..... La voix qui coule dans son oreille amène sur ses lèvres un sourire de satisfaction. Elle enfile son manteau, se coiffe de son chapeau de feutre noir "kangoo", et s'emmitoufle dans son châle aux motifs fleuris. Elle enfile ses gants ....

<< Une femme chaque nuit .....

Elle jette un coup d'oeil à la pendule. Non, elle ne sera pas en retard. On ne l'attendra pas trop longtemps. Elle va pouvoir sauter dans le bus de 21h10, comme chaque soir Elsa se prépare à la rencontre quotidienne. Préparer son coeur se dit-elle, être attentive, complètement, oublier la journée et ses tracas. Les flocons de neige qui commencent à virevolter rafraichissent son visage, ses joues rosies par la chaleur intérieure.

<< Une femme chaque nuit voyage .....

L'autobus de 21h10, précis, s'arrête à la station Séverine. Il y a peu de monde à cette heure, et par cette saison. Elsa choisit toujours la même place. A l'avant. Près de la vitre gauche. Derrière le conducteur. Prêter toute son attention aux lumières de la ville lui permet de faire le vide dans sa tête et de mieux se préparer à la rencontre de chaque nuit. Parfois, quelque scène comique se déroule sur le trottoir que longe le véhicule. Un sourire amusé illumine alors ses traits fins. Bientôt, elle sera rendue à destination : la maison cossue, en banlieue. La grille en fer forgé quelle va pousser. Le jardin qu'elle va traverser. La porte éclairée qu'elle va ouvrir après deux coups brefs sur la sonnette, à droite.

<< Une femme chaque nuit voyage en grand secret ...

Personne, dans l'entourage d'Elsa ne connaît ce qu'Elsa va faire dans cette banlieue lointaine et déserte à cette heure. Elle ne souhaite pas en parler. C'est son jardin secret ..... Soudain elle se hâte. Quelques mètres à peine la séparent de l'arrêt où elle est descendue à la maison cossue Son coeur commence à vibrer du plaisir qu'elle éprouve à chaque rencontre. Même au coeur de cette nuit d'hiver rien n'a bougé. Au fil de chacun de ses voyages, seule la nature amène quelques changements qui rythment les déplacements d'Elsa : Il fait plus chaud, les arbres retrouvent leurs feuilles, les fleurs du jardin embaument ..... Elsa va tout à l'heure poser un baiser sur le front de la vieille dame qui l'attend, assise dans son fauteuil, sa couverture à carreaux rouges et verts couvrant ses jambes désormais inutiles. Elsa va lui raconter, par le menu, avec mille détails, la vie du dehors. Ce sera la valse des mots ... Les phrases entrecoupées de longs silences ... Rien ne bouge ...

Ce soir encore, Une femme chaque nuit voyage en grand secret. 

La vieille marmotte










Bleu nuit. 
Il y a des jours, il y a des nuits où la fenêtre de notre cœur pleure. Gouttelettes transparentes qui tracent dans le bleu nuit, des sillons vers le noir. Rides du temps qui plissent et mouillent le bleu ciel. Pastels tendres qui se diluent dans la poussière du temps. Et puis, il y a des jours il y a des nuits où l’horizon s’éclaircit, une lumière si douce si calme attire gouttelettes de pluie et fumées obscures pour lentement, un à un, effacer les barreaux de notre fenêtre, fenêtre qui s’ouvre alors, sur un monde éclairé et serein. 
Jamadrou








La fenêtre est bleue
comme le rideau bleu
je suis au chaud
je vois des bleus
le dehors et le dedans
en fondus enchaînés
la pluie ruisselle au carreau
mon spleen s'en mêle
bleue la chambre
gris le temps
nuances subtiles
combien sont-elles ?

Le peintre a touché les couleurs
et j'admire celui qui oublie
le dehors et le dedans
pour créer une image
d'un gris qu'il cherche
qui n'est qu'en lui
clair dans sa tête
gris de Payne


et aussi : 





Sur la vitre la pluie a tracé
des crapauds griffus
au regard aveugle
derrière les barreaux veillent
des pieuvres flottantes
des vigiles masqués
armés de pieux
harnachés de lames
qui guettent leur proie
dans l'ombre bleutée de l'épouvante



Ciel haché de bleu
- si bien derrière la vitre
quand tu es là.

Josette


Quelques pleurs
sur ses dernières cigarettes -
dehors l'éclaircie

ses cendres fument encore
et se dispersent les ombres
des larmes du désir

laisser derrière soi
le mal qui ronge -
la brume se dissipe

ABC










Seul miroir de sa geôle 
là-bas, dans les douves 
pâle reflet de son ombre, 
les noirs barreaux de malheur 
et ses larmes










Métamorphoses
Il pleut. Dans l’air froid et triste, le quotidien paraît sans saveur. Le regard, indifférent comme fixé au-dedans, retiré dans les profondeurs, accompagne les gouttes qui suivent sagement la loi de la pesanteur, se coller et glisser par la voie la plus rapide. Mais parfois, est-ce à cause du flot qui ralentit la course, une goutte hésite, dévie pour suivre un chemin parallèle, ouvrir une autre voie, explorer l’inconnu. Elle quitte le rail.

Mais déjà, dans l’univers limbique, le ballet hypnotique imprime ses images. Derrière le regard inconscient la vigilance est en éveil. Elle interprète, crée, s’abstrait de la routine, enfante la magie. Alors sur le carreau perlé de pluie, des chevaux d’écume pénètrent le champ visuel. Ce tsunami hippique exprime la métamorphose. Rêve d’une petite couseuse attendant son époux que quelques sirènes informes, à peine esquissées, retiennent par la voix dans l’univers épique d’un mythe. 

Là, la faim se cache, non « dans un champ pierreux » où grincer des mâchoires, mais dans un tourment d’ondes vomissant des démons prêts à dévorer le héros assoupi.

Le char des légendes Ovidiennes surgit, éclaboussant le matin. Il s’effacera au premier rayon du soleil. 
Dans la chambre aveugle « Ulysse » poursuit son rêve, il dort. Il est trop tôt.
Dans la cuisine « Pénélope » attend, tout engluée de nuit. Devant son premier café, elle tente de s’extraire de ses limbes.
 Adamante 





Un commentaire de "la vieille marmotte" que je signale, un lien à ne pas manquer si vous aimez Chopin et Georges Sand :

"À la lecture de cette riche page, à l'écoute de cette chanson de Roger Caussimon (j'aime) je me souviens des "Gouttes de pluie" de Chopin. Permettez-moi de partager un de mes articles rédigé en Juillet 2013. Belle la musique de Chopin. Intéressante la version de George Sand !"