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dimanche 23 mai 2021

P. 178 Nuit d'été, nuit lumière

 




Une nuit d'été...



Nuit d'été à la campagne

Minuit, fenêtre ouverte

Lampions d'intérieur à la bougie

Et leurs ombres chinoises

M'inspirent quelques haïkus...


Murs théâtre

marionnettes de lumière

Projection privée


Il fait chaud,

Je joue à cache-cache avec Morphée

Ne le trouve pas

Mon être perlé de sueur...


Dehors, peu de vent

Pour faire danser le feuillage,

J'entends

Le chant des batraciens amoureux,

Je devine le vol d'une chauve-souris

Tout en arabesques...


Il fait chaud

J'ai soif, mais j'ai la flemme...

Bientôt

Les bougies vont mourir...


Ma campagne s'endort, la faune fait le mort

   Je n'entends plus que le doux silence ;

Juste troublé par un anophèle...


Et s'allument les étoiles

Dans les cieux noir cassis,

J'écris un dernier haïku...


Sur la lune virgule

Pierrot est adossé rêveur

Chut ! Plus un mot...



jill bill











C’était une nuit profonde, 


Pas un souffle, pas une étoile,


la lune boudait la terre,


Je marchais seule, 


Quand une lampe attira mon regard,


Guide inespéré dans l’obscurité,


Je la suivis, longeant un mur,


Mes pas résonnant alentour.





 Comme en plein conte des mille et une nuit,


J’avançais lentement intriguée et curieuse.


Soudain une porte s’ouvrit,


La lampe s’arrêta devant un escalier grimpant en colimaçon,


Dès que je mis le pied sur la première marche,


Le reflet de mon guide projeté sur le mur s’éleva petit à petit.


Aimantée par l’ombre lumineuse


Marche à marche, je montais à mon tour,


Les yeux rivés sur cette lueur enjôleuse …





La montée me sembla interminable,


Jusqu’au moment où la lumière se fit plus nette.


J’avais atteint le sommet d’une tour,


Un halo d’étoiles m’apparut dans le ciel,



Je contemplais le firmament.


Une grande paix intérieure m’envahit.


Calme et détendue,


Je jetai un œil vers le bas,


Je vis mon corps immobile allongé sur le sol.


Marche à marche, je pris le chemin du retour,


Et sortis lentement d’une relaxation bienfaisante


Après une dure journée de labeur.


En fermant les yeux pour entrer en moi-même 


J’avais d’un coup coupé la sono 


En les ouvrant j’entendis de nouveau chanter les grillons.

 

ABC




 



Lumières dans la nuit


C'est l'heure noire d'avant le sommeil, rituel immuable au jardin de la nuit. Le campanile sonne la demie de onze heures. Le vent du nord fait filer les nuages. L'avion de onze heures n'est pas passé ce soir.


L'herbe est trop haute

et beaucoup trop mouillée

le chien veut rentrer.


La lampe de cour du voisin s'éclaire crument balayant l'herbe déserte. Non loin une chouette chevêche affolée lance son cri e crécelle.


Je n'ai pas revu

mon ami le hérisson

A-t-il survécu ?


Chanteront-ils encore les grillons, les criquets, aux soirs tièdes de l'été à venir ? La lune en fin croissant cherche en vain le clocher d'où elle pourrait s'inviter dans l'intimité d'un foyer. Le très vieux bougon solitaire regarde, ou pas, la télé allumée tout le jour.


Pas un moucheron

juste le frisson des feuilles

froissées par le vent


Bientôt les rues du village plongeront dans la nuit noire, immuable horloge automate. Qu'en pense le petit peuple de cette nuit artificielle ? Dans le silence de ma chambre, paupières closes, sommeil absent, je compterai des moutons, ou des étoiles.


Le bambin demande

L'allumeur de réverbère

il servait à quoi ?


Y aura-t-il des grillons cet été ?


©Jeanne Fadosi, vendredi 21 mai 2021







La nuit s'est posée sur le dernier rayon

à pas de satin noir

en suaves parfums

Elle nous rassemble autour des photophores

d'où je devine les contours

des visages tant aimés

Des heures douces où tremblent les flammes

où dansent les ombres fauves

où palpitent les derniers souffles crépusculaires

Les senteurs de l'été se mêlent aux souvenirs

comme une petite musique nostalgique

où les papillons de lumière

petites âmes voyageuses

animent la beauté de l'instant

Dans ce cocon soyeux

les heures se sont tues

nos regards se partagent 

l'émouvante soirée de nos retrouvailles inespérées 

 Balaline 







Nuit estivale


Août

Il fait chaud, très chaud.  Volets entrebâillés, fenêtre grande ouverte, un léger souffle d'air agite à peine  les rideaux.

 

Entre deux rêves-

Le merle dans l'olivier

Insomnie aussi ?

 

Je repousse le drap et  décide de descendre à la cuisine.  Un verre d'eau fraîche à peine citronnée à la main  je sors sur la terrasse.

 

Nuit estivale- 

Concert criquets et grillons

Solo d'un oiseau

 

Pas un nuage. La lune règne sans partage. Sous sa lumière éblouissante, tout prend un relief absolu.  Héliotropes et chèvrefeuilles composent une partition lourde et enivrante. Je me laisse envahir par une douce langueur.

 

L'argent astral

Dégouline de feuille en feuille-

Un papillon s'y baigne

 


Martine










Texte N°1


Petite grenouille de lumière 

déguisée en vieux grand chien gardien triste

il ne te manque que la parole

je te prête la mienne un instant 

Saleté de pluie il faut bien le dire qui me donne

une âme d’escargot

bien des fois je suis venue et revenue vers les herbes

Que sont mes amies devenues
Que sont mes amis devenus
Tu vas savoir

j’attendrai

Il fait nuit il fait froid

joli mois de Mai

Saints Pancrace  urbain mamert saints les deux autres

retournez vite au ciel

pour soleil libérer.

J’ai froid.

  - Eh bien tu sais quoi petite grenouille de lumière ?

prière exaucée 

ne sais qui m’a entendue

chaleur revenue

et toi

tu me dis belle princesse que le baiser

qui redonne Vie 

n’est jamais perdu dans la nuit.

Merci je t’aime pardon d’avoir douté.



Françoise, lundi 17 Mai 2021.


Ils sont revenus !  - qui ? - les restaurateurs de ma cantine préférée.


Chante petit grillon !





Texte N°2

Est-ce une église au sein de la nuit ? Sous la clarté de la lune le chant des grillons infatigables repose de la chaleur du jour.


Soutien des reflets

La lanterne magique 

dans le noir chaleur


Françoise, jeudi 20 mai 2021









Torpeur d’un soir d’été


   Le silence de la terrasse, où je goûte un semblant de fraîcheur, griffe les tentures de la nuit que tissent les chants des grillons. Dans la touffeur du soir, le souffle de leurs élytres fait à peine vaciller la flamme des photophores. 

   J’aimerais entendre le son des carillons chinois, pour galvaniser un peu l’atmosphère, mais le vent est trop doux ce soir, il ne craint pas les mauvais esprits, comme tous, assoupis de torpeur. Tout est si calme…

 Mes pensées s’alanguissent, bercées par la danse des ombres qui s’enrubannent sur le mur de la maison. La chaleur fait s’appesantit les corps-Terre écrasés de Ciel. 

   Nul n’échappe à l’abandon et au poids. Troublante saveur d’été, ne plus bouger, regarder sans voir… Dériver.

  L’esprit est parti si loin à chevaucher les anguilles des ombres qui glissent sur le macramé de lumière en soleil couchant, toile arachnéenne où se piègent les papillons fous du mental.


Adamante Donsimoni - 23 mai 2021





Le coin des retardataires : 



NUIT SINGULIÈRE




Nuit bleue qui pétille

Sous la mélopée des grillons

Mandoline au jardin des cascades

La magie d'une lampe

Qui dessine la broderie des songes

De longues palmes filtrent la lune

Aucune rumeur ne trouble l'instant

Encore une fois l'être s'interroge...



Entendre le chant de l'eau

Qui égrène le silence

Fines perles de cristal

Diffusées dans le drap des mystères

Dans les senteurs brûlées

Des sentes interdites


Marine D




                            






lundi 17 mai 2021

Quelques nouvelles, & pour la page 178

 

Bonjour à tous et à toutes,  brins de l'herbier, 


   Privée durant bien trop longtemps, (panne d'internet sur le quartier) me voici de retour. J'ai retrouvé la civilisation, la télé, internet et tout ce qui désormais nous échappe lorsqu'un incident frappe le réseau. 

   Je vais donc reprendre doucement le fil des parutions.

 J'espère que vous êtes en forme et prêtes pour une prochaine page. 

   Je vous propose donc cette image, photo prise une nuit d'été à la campagne. Avec, en plus, deux vidéos de chant de grillons pour vous bercer en écrivant.

   "On va se dire qu'il fait chaud, qu'il fait beau et que c'est bien agréable. "


   Pour lundi prochain, remise des textes via le mail de l'herbier au plus tard samedi matin.

 

Belle semaine

Adamante
















lundi 3 mai 2021

La page 177 "le Philosophe" Rembrandt


 


 

Le philosophe



Dans un logis sombre comme grotte

A l'escalier qui s'enroule façon serpent

Un vieil homme médite, mains jointes,

Sa vieille au tison

Attise les braises d'un soir d'hiver

Pour chauffer la marmite...


C'est le philosophe, au coin d'une table,

Chercheur de vérité, cultivant la sagesse,

Amoureux de la connaissance...


La vieille, elle, a fait son pain, sa soupe,

Récurer le sol, fait la lessive,

Plus tard, enfin, elle lira sa bible

Priera au chapelet...



jill bill 






  

 La Vieille qui lisait le Philosophe



- « Encore dans tes bouquins Mémé ?

- « Chut ! J’attise le feu de mon Philosophe.

- « Comment ça ´ j’attise le feu de mon philosophe ´. Il est tout calme, assis sur sa chaise et paraît endormi .

- « Que nenni. Qu’apparence. Il pense. Puis il écrit. Et moi, je relis .

Je relis, en fait. Oui, c’est moi qui corrige et suggère. Je fais tout dans cette maison. Tout. C’est bien connu, j’ai un cerveau multitâches. Comme toute femme qui se respecte. Eux, les hommes, on le dit, sont mono tâche, n’est-ce pas ?

Qui fait bouillir la marmite ici et veille au confort de Mon Sieur ?

Tout à l’heure mon Sire se lèvera. Lampera sa soupe. Et de son pas pesant de tout le poids de son âge montera l’escalier en colimaçon jusqu’à se coucher. Je devrais dire : remontera ses pensées aussi, car elles ne le quittent guère . C’est là-haut qu’il écrit.

Quand je le relis , je suis souvent perplexe vois-tu. Intriguée, j’essaie de comprendre. Je tiens fermement son livre entre mes deux grosses mains, quasiment des mains de terrienne qui travaille les champs. Le champ de sa pensée aussi parfois. Pas de ces mains de femmes qui se contentent de broder en tirant l’aiguille acérée de leurs papotages, ou de ces mains voletant sur les touches d’un clavecin, voulant que l’on croit en leur talent.

                       

Non  vois-tu c’est ainsi qu’il m’aime mon Philosophe. Dure à l’ouvrage. Femme forte et compétente. Pour organiser toute la Maisonnée. Une femme à poigne quoi ! (1*) 

.

- Que peut-elle penser la Vieille femme lisant le Philosophe ?


Lui, dans la chaude lumière 

Du Couchant

Elle dans l’ombre

Du feu qui illumine

Son visage

                              


Entre le Yin et le Yang

Chaqu’être et chaque chose 

A sa place.


La vie sereine

Circule

Entre Chaleur et

Froidure.


Que peut-elle penser la Vieille devant ce Tableau du Philosophe 

de Rembrant ? (1*)

 

Françoise, la Vieille Marmotte. Dimanche 25 avril 2021. Lyon.


(1*). Je pense à « la Mère Brazier ». Pour une toute autre découverte ICI.

Pardon pour ce pas de côté. Je n’ai pas pu résister à la gourmandise.






Au creux de sa coquille 

L’ancêtre en son antre

Remontant marche par marche

La spirale des ans


Penser

Sans cesse

Au temps qui passe

Chercher

Au fond de sa mémoire

Ce qui fut

Comprendre 

Ce qui est

Réfléchir 

À ce qui sera

Lumière du jour

Lumières de l’esprit

Attisées par la chaleur d’un feu

Qu’un bras bienveillant attise pour lui 


Mains jointes

Regard perdu

Concentration intense

Bien au-delà de lui-même

Puisant ses hypothèses

En son for intérieur


Comme le Penseur de Rodin

Les yeux fixés au sol

Branché

Sur l’infini

Il s’incarne

Philosophe


ABC






 


Le(s) philosophe(s)


L'un en son pigeonnier se préférait "essayiste" quand avec l'exigence du doute il s'essayait à l'intransigeance de la nuance dans l'humilité de savoir ne pas savoir.


Exercice ardu

contradictions assumées

débuts de chemins


L'autre en sa chambre alité chercha l'absolue vérité, a cru la trouver dans sa spiritualité à l'horizon de ses murs.

C'est dans le domaine des nombres et non des pensées qu'il tendit vers l'excellence.


Par-delà les siècles

huit familles coupées du monde

perpétuent son dogme.


Hors les murs d'autres promènent, du bout de leurs semelles, un pas après l'autre, leurs questionnements, voire leurs certitudes provisoires, ou puisent à la source du spectacle offert les possibilités d'un enracinement éphémère dans l'instant vécu.


de méditations

en rêveuses promenades

ou pensées sauvages.


Une table sortie, des feuilles de notes éparses sur fond blanc, lestées de galets pour ne pas s'envoler. L'apprenti philosophe ordonne sa réflexion sur "Le rire" de Bergson, sous la caresse tiède d'un soleil tamisé par les branches en dentelle d'un prunellier et d'un noisetier.


Une brise légère,

des senteurs de foin coupé,

pensée en mouvement.


Et dans le verger voisin

vaches normandes, traite du soir.


©Jeanne Fadosi, jeudi 29 avril 2021


Évocations :

Les essais, de Montaigne

Le courage de la nuance, de Jean Birnbaum

Les pensées, de Pascal

Rêveries d'un promeneur solitaire, de Rousseau

Malicorne, de Hubert Reeves

Claude Levi-Strauss et jacques Prévert

Mathieu Ricard

et d'autres

 



 

 

La roue du taïchi



Débouchant des ténèbres, l’escalier s’incline doucement vers la lumière que déverse perpétuellement l’œil du poisson yin. 


Là, un philosophe

a pris place sous le soleil -

il cherche à comprendre


La vie, ses mystères, le perpétuel mouvement des forces s’engendrant l’une l’autre depuis le premier jour des jours, peut-être même avant…


le mouvement

règle la cadence des choses

la vie naît du froid


et l’eau engendre le feu…

et le feu engendre l’eau…


Il est écrit ici que l’hiver porte le germe du printemps, puis tout s’élève, monte vers le flamboiement de l’été, mais en automne les graines s’enfouissant portent la vieillesse vers le repos.


Sortis de yin

chacun son tour y retournons

c’est la roue


l’œil de yang nous avale

l’œil de yin nous recrache.


Adamante Donsimoni