Photo Adamante - Arbre creusois - |
Je le livre à vos haïbuns -si vous en êtes d'accord-
Pour la page de lundi prochain.
Belle fin de semaine, et merci de votre fidélité. AD
Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Aujourd'hui nous souhaitons la bienvenue à Annick.
Un brin de plus pour l'Herbier ? Je l'espère.
Et puis quelques retardataires ont été séduites par la photo.
Voici donc une nouvelle page afin que vous ne ratiez pas ces dernieres œuvres.
Belle semaine à tous les Brins.
Photo Nathalie Manaud |
J'ai découvert votre blog et j'ai donc écrit une poésie sur cette si belle photo des moutons dans la Creuse.
Rep. Bienvenue sur l'Herbier, nous espérons que cette découverte se poursuivra au fil du temps. Merci Annick
L’hiver à admirer…
Des moutons pour de la laine
De la laine en toutes saisons
Saison des flocons comme je t’aime
Cachée dans mon grand lit douillet
Par la fenêtre j’aperçois
Quelques brebis, pas égarées
Elle se réfugient ici
Vers le foin que tu as donné
Des moutons pour de la laine
Un beau châle à crocheter
Le paysage est enchanté
De flocons et de beauté
J’aime l’hiver et la campagne
Que ce soit en Creuse ou ailleurs
Quelle douceur, quelle grandeur
Avons-nous la grâce d’admirer
J'ai immédiatement pensé à "la mamma" d'Aznavour, en voyant cette photo.
Suis-je hors sujet?
Merci, en tous cas, pour ce beau partage.
Rep. Jamais hors sujet lorsqu'une image nous évoque un tableau qui sommeille au fond de nous. Merci Annette.
Atmosphère émouvante
Atmosphère émouvante
au sein du foyer,
le feu dans l'âtre,
le lit,
son édredon, désuet, couleur paille.
Ils sont là,
qui debout,
qui assis auprès du lit.
Ils font semblant ,
ils rient parfois, la voix butant sur un mot, un écho
à leurs souvenirs.
Tapotant l'oreiller,
tirant sur le drap, la couverture,
ils jouent avec leur peur, avec le temps.
Elle est là,
depuis si longtemps.
Elle est le lien, elle est l'amour.
Est-ce un rêve,
un bonheur à conserver,
à l'infini?
Ou le temps qui s'enfuit déjà?
Annette
J'ai aimé écouter cette musique en tentant de dire ce que cette belle photo m'inspirait :
Rep. Alors partageons ce plaisir, Marine, des mots nous viendront peut-être aussi en l'écoutant, qui sait ?
Le berger est venu
Le berger est venu malgré le gel et la neige apporter du foin au troupeau, après une longue marche dans la froidure de l'hiver , inquiet de leur sort, les voir rassemblées le rassure
Au petit matin
groupées et dans l'attente
les brebis patientent
Il entend gratter la petite jument brune mais ne la voit pas, elle se cache derrière la haie, elle aura sa part du ballot que le soigneur a porté sur son épaule avec tout l'amour qui réchauffe ses journées.
Ce paysage hivernal exprime calme et paix biblique , il entre dans l'âme par tous les pores.
Les brebis se pressent
autour de l'odorante pitance
dans leur chaud manteau
Et pour découvrir la première page 169 CLIC ICI
Photo Nathalie Guillon-Manaud© -scène d'hiver en creuse- |
En passant par la Lorraine
Il neige, il neige bergère
Rentre tes blancs moutons
À l'heure où plus de colchique dans les prés
Bergère allons, que fais-tu, dis-nous... ?
La p'tite hirondelle n'est plus,
Monsieur l'ours hiberne,
Même le petit escargot est dans sa coquille !
Mais, j'ai vu le loup, le renard et la belette rôder...
Chut ! Avec le meunier elle dort, au moulin,
Au clair de la lune...
Cadet Rousselle, le petit mari
Celui qui a du bon tabac, cocu,
Ce brave marin revient de guerre !
Avoine, avoine, avoine
Bêlent en choeur les moutons...
Ah ! Ainsi font font font les bergères
Se demande l'apprenti pastouriau... !!
« Blanc comme neige
au creux d'un pré en Creuse
Compter les moutons »
(Texte tiré de diverses comptines)
Le chant de l'hiver
De givre et de brumes, de bise et de frimas, l'aurore réveille le chant de l'hiver. Ce décor ouaté farde chaque brin de diamants éphémères sacralisant l'hiver à la beauté profonde.
En robe de laine
En aube de bure
Le troupeau espère l'appel du berger
Des arbres à la plume, des gerbes d'herbes sèches, des odeurs de suint, de doux bêlements, quelques joies se tissent au petit matin.
Parfums d'essentiel
Rêves d'un autre monde
Se blottir au creux des toisons laineuses
Des vies et des hommes, une histoire d'amour, d'émerveillement au plus près des choses, respirer les heures, mêler leurs senteurs et croire aux possibles.
Harmonie blanc beige
Dans une brume glacée
Troupeau de moutons
L’œil du Cyclope saisit
La chaleur des toisons et
Les arbres engivrés
Sur la toile se fixe l’instant volé à l’hiver.
Quatre moutons étonnés
En oublient leur pitance
Et ne trouble le silence
Que ce clic incongru
.............................................
Et en hommage à François Cheng, lui, le grand Poète,
fin Passeur de la poésie du Levant à celle de l’Occident, et vice-versa, qui nous a offert dans
« Enfin le royaume » un recueil de quatrains :
Le centre est là
Où se révèlent
Un Oeil qui voit
Un Cœur qui bat.
Rosa Bonheur
Vous me donniez
De beaux Tableaux
Nathalie vous m’offrez
Une belle photo.
N’ergotons plus sur les « tableaux-qu’on-dirait-des-photos », ou « les-photos-qu’on- dirait-des -tableaux » . L’Art est bien au-dessus de ces « bavassages ».
Merci Dame Manaud !
Françoise , jeudi 21 janvier 2021.
Neige
En flocons légers
tourbillonnait la neige
sur les douces collines
Les brebis transies
se sont toutes regroupées
près de la mangeoire
Où sont les bergers
à l'abri dans leur logis ?
et leurs chiens patous ?
Le manteau de neige
a mis sa dentelle fine
sur les nus côteaux.
©Jeanne Fadosi, dimanche 25 janvier 2021
et en suggestion d'illustration sonore
3 minutes de nostalgie
(Adamo, Tombe la neige, 1963, clip de 1976)
Plénitude
Douceur campagnarde
d’un tableau impressionniste
L’hiver s’expose
***Saison du blanc
boules de laine sur lit de neige
leur mangeoire aimantée
***
Raie de lumière
caressant leur quotidien
Panurge au pré
***
Pose sur image
je vois ce que je regarde
j’aime ce que je vois
je goûte la candeur champêtre
sucre d’orge du jour
Tableau champêtre
Quand l’herbe se raréfie, que le givre craque sous les sabots, le foin s’invite au pré. L’image est idyllique.
quelques bêlements-
succulence d’herbe sèche
la joie du troupeau
Les arbres se floutent. Cette petite coquetterie masque l’absence des feuilles. Quelle joie que de marcher dans cette campagne tissée d’éternité.
Jean-François Millet
aurait aimé la Creuse,
la douceur du lieu
Les brebis sereines regroupées autour de la mangeoire, quel tableau ! Tandis que les unes, l’œil mi-clos de plaisir, mastiquent ce foin à la fois nourriture et litière, d’autres repues s’y reposent. Quelques curieuses fixent l’objectif venu dérober leur image
épaisse toison
manteau gainé de suint
défaite du froid.
Adamante Donsimoni
21 janvier 2021
LES PAGES SUR ROSA BONHEUR DANS L'HERBIER
Photo Nathalie Guillon-Manaud© -scène d'hiver en creuse- |
Quand la photo se fait tableau.
Merci Nathalie d'offrir à l'Herbier cette photo pour quelques poésies de l'instant, en haiku, tanka ou haïbun...Belle semaine à tous.
Je vous invite à visiter la page 168, le coin des retardataires.
Lisière, le texte qui a inspiré tous les autres :
*
* * *
*
Lisière
Marchant sur ce chemin
de flaques et d'ombres
Le froid craque sous les pas
craquelle la peau
Un oiseau siffle quelque part
Je vais puiser loin et profond
des joies anciennes
La glace brille et enjolive
la cime des arbres
À la lisière des arabesques
griffent le ciel
en vagues brunes
Donne-moi ce petit rien
ce sourire si attendu
arc en ciel silencieux
quand rôde le doute
je regarde du côté du levant
Tout viendra un jour.
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères
"Ce petit texte pour accompagner les Brins." Marine
Une rangée de peupliers enchâssés dans la neige
noires sur le blanc deux corneilles grattent le sol gelé
Paix et harmonie
une mélodie étouffée
éveil tamisé
La grâce de l'apesanteur, fusain et sanguine, glissent sous nos regards
nos souvenirs anciens refont surface, des contes et légendes oubliés
Blancheur opaline
retombée en enfance
comme un mirage
Photo 16/01/2021 adamante
Froide solitude
À l'orée du bois, au crépuscule, je marche seule,
Quand l'hiver
Fabrique des arbres nus
À croire voir une biche au travers...
Façonne du miroir glacé
Avec une flaque de pluie
Qu'un pied fendra, tel le destin...
Rend avare en vocalises
L'oiseau tout ébouriffé
Qui siffle deux trois notes monotones...
L'hiver est entré dans ma vie,
Froide solitude...
Je suis cet arbre, cette flaque,
Cet oiseau...
Ciel !
Que l'aube nouvelle se fasse
Étincelle, flamme, feu de bois
À sourire et rire à nouveau...
Qu'elle réchauffe mon coeur
Comme un rayon de soleil
Éclaire une pièce sombre, inhabitée...
Photo ABC |
Symbiose
Aube et crépuscule
Immensité silencieuse
Sur la blancheur cristalline
Hiver des doutes
À l’orée de l’espoir
Quelques pas sur la neige
Regard fixé
Vers la transparence
D’un faible rayon de soleil
Sur les sentiers de la vie
Entendre vibrer les paysages
Au diapason de son jardin secret
©ABC
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères |
Rien n'est perdu
Rien n'est perdu
Ni les images fanées ni les voix assoupies
Ni la trame des souvenirs s'égrenant en sourires
Sur la toile blanchie de l'hiver en chemin
Rien n'est perdu
Ni le silence de l'absence
Si prégnant
Qu'il brise de mille éclats
Les visages les regards embués
Les ombres dispersées
Sur les murs désertés
Rien n'est perdu
Puisque au bout de ce long fil de vie
Vivent de jeunes bourgeons
À la sève impatiente
De perpétuer vos rêves vos dons et nos promesses
Tout en posant leurs doigts sur les traces pérennes
De nos racines profondes
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères |
Soleil transi
À la lisière cuivre de l'espoir effrité,
Là où Hiver goulu vampirise la chaleur,
J'écoute des mots neige essoufflés de gelures
Souvenirs du grand nord où dansent les flocons.
Ciel bleu cristal
Soleil transi
Temps indolent
Mélopée râpeuse évadée des hêtraies
Tout en craquements, fracas brusques et soupirs
L'harmonie sylvicole accompagne mes pas
Recueillis sur l'absence d'un bel éclat de rire
Mésange bleue
Champignon sec
Baies rouge vif
Foulant le cuir terni des feuilles défuntes
Mon regard suit la fuite d'un merle effarouché
Caresse la gravure bourrelée d'une écorce
Boit la sérénité sourdant des ramures
Récréanote Adamante
Un petit nuage facétieux
[... ] Tout viendra un jour.
Mais tout est déjà là,
L’aurai-je oublié ?
Enchantée, Désenchantée, j’erre à la lisière
des arabesques du temps
des vagues brunes submergent le ciel.
Sombrerai-je ?
Un
Facétieux petit Nuage
Venu je ne sais d’où
Sauta dedans la flaque sombre
Ma pluie fit des claquettes
Sur le trottoir
©Françoise , la Vieille Marmotte. 12 janvier 2021.
Première neige - Adamante |
Nous courions dans les flaques,
Emmitouflés
Ou débraillés
Sur la route de l'école.
Il y avait des iris dans le ruisseau,
Des nèfles dans les arbres,
Qui nous faisaient rire.
Les garçons bombardaient les filles,
Nous étions insouciants.
J'ai couru tout à l'heure sur ce chemin.
Ces rires ont soixante ans, je les entends,
Je nous revois.
L'avenir est passé.
Et demain j'y retournerai.
©Annette Gueniffey
1er janvier - Jeanne Fadosi |
1er janvier 2021, 10 heures du matin
Nul chant dans la campagne vide,
le givre a tout figé.
Même la serrure du portillon était bloquée.
Vers l'est, la brume s'effiloche en grands lambeaux
devant le soleil blême, comme un voile usé de mariée.
Au loin vers le nord, sur la ligne d'horizon,
les platanes de la grand route suspendent leurs points flous et réguliers.
Le temps bascule d'une année l'autre,
quelques mois imprévisibles que tous souhaitent archiver au passé,
vers un futur aussi indéchiffrable que le paysage.
Dix heures du matin ! Solitude bienvenue même si je la subis.
La lumière tremble et sublime le réel,
la mare, les champs, les éteules, les haies.
C'est dans la nuit insomniaque
que je convoque les vieux souvenirs,
ceux qui mettent du baume sur les plaies,
quand un cauchemar, aussitôt oublié,
m'ont tiré d'un somme et affole mon coeur.
Au spectacle ici et maintenant, je choisis la contemplation.
Un joggeur, qui m'aurait croisée à deux ou trois mètres,
fait un plus large détour sans décrocher une parole.
Je ravale les mots au bord des lèvres.
Un chien court à côté d'une cycliste qui, elle aussi,
répond à peine à un bonjour.
Mon "bonne année" se perd dans son sillage.
Vers l'orient d'où arrive un autre promeneur,
elle sera bien obligée de mettre pied à terre.
J'ai les doigts gourds sous les gants.
C'est le temps du retour à l'abri de chez soi.
L'air est immobile, suspendu à la lisière
entre deux âges, entre deux mondes.
En cet instant fuyant, sourire, juste sourire.
"Tous les matins du monde sont sans retour"*
©Jeanne Fadosi, jeudi 14 janvier 2021
*aphorisme complet tiré du livre de Pascal Quignard et du film de Alain Corneau « Tous les matins du monde », 1991.
Photo Adamante (creuse sous la neige) |
La solitude
Craque la neige…
À chaque pas
Le souvenir
Un rire
Une parole
Quelques mots
D’enfance
Un oiseau chante :
« Souviens-toi ! »
Oui
Je me souviens
Bien plus encore, l’oiseau
Je vis l’absence en compagnie
Il est là
Frissons de joie glacée
N’est-ce pas son pas
Qui fait écho au mien ?
C’est lui
Chantent les arbres rutilants
Reflets argents
Sous le ciel gris
Accroche cœur de lumière
Sur mon cœur orphelin
Sur l’horizon
Il est inscrit
Bientôt nous serons réunis
Déjà ensemble
Là
Sur ce chemin d’hiver
Tant de fois parcouru.
13 janvier 2021
Le coin des retardataires
Solitude mauve
Les ocres et le mauve du soir
Concluent le jour
D’un ciel,
Aux nuages colorés en son dernier éclat.
De sombres ailes déchirent le ciel :
Qu’y veulent-ils donc trouver encore
Ces ultimes oiseaux ?
Leurs vols s’achèvent – enfin ! -
Aux branches sinistres
De ces arbres charbons,
Qui hantent l’air froid
De leurs lignes filasses.
Au loin,
Les badauds se hâtent
Vers des intérieurs plus chauds
Où fument des odeurs de bois,
De crémeux chocolats tièdes,
Ou d’odorants vins chauds.
Je reste seul,
Dans le vent,
Et le trop humide air du temps.
Serge De La Torre
"la tendresse" huile/toile 46x38 - 2010 Adamante