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jeudi 28 janvier 2021

Pour la page 170

Photo Adamante - Arbre creusois -

 

Je le livre à vos haïbuns -si vous en êtes d'accord-

Pour la page de lundi prochain.

Belle fin de semaine, et merci de votre fidélité. AD


mardi 26 janvier 2021

Page 169 la suite


Coucou les Brins,


Aujourd'hui nous souhaitons la bienvenue à Annick. 

Un brin de plus pour l'Herbier ?  Je l'espère. 


 

Et puis quelques retardataires ont été séduites par la photo. 

Voici donc une nouvelle page afin que vous ne ratiez pas ces dernieres œuvres. 

Belle semaine à tous les Brins.




Photo Nathalie Manaud


J'ai découvert votre blog et j'ai donc écrit une poésie sur cette si belle photo des moutons dans la Creuse. 

 Rep. Bienvenue sur l'Herbier, nous espérons que cette découverte se poursuivra au fil du temps. Merci Annick


 

L’hiver à admirer…

 

Des moutons pour de la laine 

De la laine en toutes saisons 

Saison des flocons comme je t’aime

Cachée dans mon grand lit douillet 


Par la fenêtre j’aperçois 

Quelques brebis, pas égarées 

Elle se réfugient ici

Vers le foin que tu as donné


Des moutons pour de la laine 

Un beau châle à crocheter

Le paysage est enchanté

De flocons et de beauté 


J’aime l’hiver et la campagne

Que ce soit en Creuse ou ailleurs 

Quelle douceur, quelle grandeur

Avons-nous la grâce d’admirer


Annick SB     janvier 2021 


 

 

J'ai immédiatement pensé à "la mamma" d'Aznavour, en voyant cette photo.

Suis-je hors sujet?

Merci, en tous cas, pour ce beau partage.

Rep. Jamais hors sujet lorsqu'une image nous évoque un tableau qui sommeille au fond de nous. Merci Annette.



 

Atmosphère émouvante 

 

Atmosphère émouvante 

au sein du foyer, 

le feu dans l'âtre,

le lit, 

son édredon, désuet, couleur paille.

Ils sont là, 

qui debout,

qui assis auprès du lit.

Ils font semblant ,

ils rient parfois, la voix butant sur un mot, un écho

à leurs souvenirs.

Tapotant l'oreiller,

tirant sur le drap, la couverture,

ils jouent avec leur peur, avec le temps.

Elle est là, 

depuis si longtemps.

Elle est le lien, elle est l'amour.

Est-ce un rêve,

un bonheur à conserver,

à l'infini?

Ou le temps qui s'enfuit déjà?

Annette




Charles Aznavour La mamma



J'ai aimé écouter cette musique en tentant de dire ce que cette belle photo m'inspirait :

Rep. Alors partageons ce plaisir, Marine, des mots nous viendront peut-être aussi en l'écoutant, qui sait ?

 






Le berger est venu

 

Le berger est venu malgré le gel et la neige  apporter du foin au troupeau, après une longue marche dans la froidure de l'hiver , inquiet de leur sort, les voir rassemblées le rassure


Au petit matin

groupées et dans l'attente

les brebis patientent



Il entend gratter la petite jument brune mais ne la voit pas, elle se cache derrière la haie, elle aura sa part du ballot que le soigneur a porté sur son épaule avec tout l'amour qui  réchauffe ses journées.

Ce paysage hivernal exprime calme et paix biblique , il entre dans l'âme par tous les pores.


Les brebis se pressent

autour de l'odorante pitance

dans leur chaud manteau


Marine D




Et pour découvrir la première page 169 CLIC ICI 


 

 


dimanche 24 janvier 2021

P 169 Scène d'hiver en Creuse

 

Photo Nathalie Guillon-Manaud© -scène d'hiver en creuse-


Moutons en Creuse


En passant par la Lorraine

Il neige, il neige bergère

Rentre tes blancs moutons

À l'heure où plus de colchique dans les prés

Bergère allons, que fais-tu, dis-nous... ?


La p'tite hirondelle n'est plus,

Monsieur l'ours hiberne,

Même le petit escargot est dans sa coquille !


Mais, j'ai vu le loup, le renard et la belette rôder...

 

Chut ! Avec le meunier elle dort, au moulin,

Au clair de la lune...


Cadet Rousselle, le petit mari

Celui qui a du bon tabac, cocu,

Ce brave marin revient de guerre !


Avoine, avoine, avoine

Bêlent en choeur les moutons...


Ah ! Ainsi font font font les bergères

Se demande l'apprenti pastouriau... !!


« Blanc comme neige

au creux d'un pré en Creuse

Compter les moutons »


jill bill




(Texte tiré de diverses comptines)



 






 



Le chant de l'hiver

 


De givre et de brumes, de bise et de frimas, l'aurore réveille le chant de l'hiver. Ce décor ouaté farde chaque brin de diamants éphémères sacralisant l'hiver à la beauté profonde. 

En robe de laine

En aube de bure

Le troupeau espère l'appel du berger

Des arbres à la plume, des gerbes d'herbes sèches, des odeurs de suint, de doux bêlements, quelques joies se tissent au petit matin. 

Parfums d'essentiel

Rêves d'un autre monde

Se blottir au creux des toisons laineuses

Des vies et des hommes, une histoire d'amour, d'émerveillement au plus près des choses, respirer les heures, mêler leurs senteurs et croire aux possibles. 


©Balaline







 





 

Harmonie blanc beige

Dans une brume glacée

Troupeau de moutons


L’œil du Cyclope saisit

La chaleur des toisons et

Les arbres engivrés

Sur la toile se fixe l’instant volé à l’hiver.


Quatre moutons étonnés   

En oublient leur pitance

Et ne trouble le silence   

Que ce clic incongru


.............................................


Et en hommage à François Cheng, lui, le grand Poète, 

fin Passeur de la poésie du Levant à celle de l’Occident, et vice-versa, qui nous a offert dans 

« Enfin le royaume » un recueil de quatrains  :


Le centre est là 

Où se révèlent 

Un Oeil qui voit

Un Cœur qui bat.



                         Rosa Bonheur

                         Vous me donniez

                         De beaux Tableaux

                         Nathalie vous m’offrez

                         Une belle photo.

  

N’ergotons plus sur les « tableaux-qu’on-dirait-des-photos », ou « les-photos-qu’on- dirait-des -tableaux » . L’Art est bien au-dessus de ces « bavassages ».


Merci Dame Manaud  !



Françoise , jeudi 21 janvier 2021.












 



Neige


En flocons légers

tourbillonnait la neige

sur les douces collines


Les brebis transies

se sont toutes regroupées

près de la mangeoire


Où sont les bergers

à l'abri dans leur logis ?

et leurs chiens patous ?


Le manteau de neige

a mis sa dentelle fine

sur les nus côteaux.


©Jeanne Fadosi, dimanche 25 janvier 2021


 

et en suggestion d'illustration sonore 

3 minutes de nostalgie


(Adamo, Tombe la neige, 1963, clip de 1976)


 





Plénitude 


Douceur campagnarde

d’un tableau impressionniste

L’hiver s’expose  


***

Saison du blanc

boules de laine sur lit de neige

leur mangeoire aimantée


***

Raie de lumière

caressant leur quotidien

Panurge au pré


***

Pose sur image

je vois ce que je regarde

j’aime ce que je vois


je goûte la candeur champêtre

sucre d’orge du jour



ABC



 










Tableau champêtre



Quand l’herbe se raréfie, que le givre craque sous les sabots, le foin s’invite au pré. L’image est idyllique.


quelques bêlements-

succulence d’herbe sèche

la joie du troupeau


Les arbres se floutent. Cette petite coquetterie masque l’absence des feuilles. Quelle joie que de marcher dans cette campagne tissée d’éternité. 


Jean-François Millet

aurait aimé la Creuse,

la douceur du lieu


Les brebis sereines regroupées autour de la mangeoire, quel tableau ! Tandis que les unes, l’œil mi-clos de plaisir, mastiquent ce foin à la fois nourriture et litière, d’autres repues s’y reposent. Quelques curieuses fixent l’objectif venu dérober leur image


épaisse toison

manteau gainé de suint

défaite du froid.


Adamante Donsimoni

21 janvier 2021



LES PAGES SUR ROSA BONHEUR DANS L'HERBIER








 




Et pour rire un peu... !

jeudi 21 janvier 2021

Pour la page 169

 


Photo Nathalie Guillon-Manaud© -scène d'hiver en creuse-


Quand la photo se fait tableau.  
Merci Nathalie d'offrir à l'Herbier cette photo pour quelques poésies de l'instant, en haiku, tanka ou haïbun...

Belle semaine à tous.  
Je vous invite à visiter la page 168, le coin des retardataires.


 



dimanche 17 janvier 2021

Page 168 à partir de la Lisière

Lisière, le texte qui a inspiré tous les autres : 


*

   *   * 

*

 

Lisière


Marchant sur ce chemin

de flaques et d'ombres

Le froid craque sous les pas

craquelle la peau

Un oiseau siffle quelque part

Je vais puiser loin et profond

des joies anciennes

La glace brille et enjolive

la cime des arbres

À la lisière des arabesques

griffent le ciel

en vagues brunes

Donne-moi ce petit rien

ce sourire si attendu

arc en ciel silencieux

quand rôde le doute

je regarde du côté du levant

Tout viendra un jour.


Marine D



Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères

 

"Ce petit texte pour accompagner les Brins." Marine

 


Une rangée de peupliers enchâssés dans la neige

noires sur le blanc deux corneilles grattent le sol gelé


Paix et harmonie

une mélodie étouffée

éveil tamisé


La grâce de l'apesanteur, fusain et sanguine, glissent sous nos regards

nos souvenirs anciens refont surface, des contes et légendes oubliés


Blancheur opaline

retombée en enfance

comme un mirage


 

 ©marine D 


 



Photo 16/01/2021 adamante




Froide solitude



À l'orée du bois, au crépuscule, je marche seule,

Quand l'hiver

 Fabrique des arbres nus

À croire voir une biche au travers...


Façonne du miroir glacé

Avec une flaque de pluie

Qu'un pied fendra, tel le destin...


Rend avare en vocalises

 L'oiseau tout ébouriffé

Qui siffle deux trois notes monotones...


L'hiver est entré dans ma vie,

Froide solitude...

Je suis cet arbre, cette flaque,

Cet oiseau...


Ciel !

Que l'aube nouvelle se fasse

Étincelle, flamme, feu de bois

À sourire et rire à nouveau...

Qu'elle réchauffe mon coeur

Comme un rayon de soleil

Éclaire une pièce sombre, inhabitée...



©jill bill





Photo ABC

 


Symbiose


Aube et crépuscule

Immensité silencieuse

Sur la blancheur cristalline


Hiver des doutes

À l’orée de l’espoir

Quelques pas sur la neige

Regard fixé

Vers la transparence

D’un faible rayon de soleil

Sur les sentiers de la vie

Entendre vibrer les paysages

Au diapason de son jardin secret



©ABC




 

Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères



Rien n'est perdu


 

Rien n'est perdu

Ni les images fanées ni les voix assoupies

Ni la trame des souvenirs s'égrenant en sourires

Sur la toile blanchie de l'hiver en chemin

Rien n'est perdu

Ni le silence de l'absence

Si prégnant

Qu'il brise de mille éclats

Les visages les regards embués

Les ombres dispersées

Sur les murs désertés

Rien n'est perdu

Puisque au bout de ce long fil de vie

Vivent de jeunes bourgeons

À la sève impatiente

De perpétuer vos rêves vos dons et nos promesses

Tout en posant leurs doigts sur les traces pérennes

De nos racines profondes


©Balaline







Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères






Soleil transi


À la lisière cuivre de l'espoir effrité,

Là où Hiver goulu vampirise la chaleur,

J'écoute des mots neige essoufflés de gelures

Souvenirs du grand nord où dansent les flocons.

 

Ciel bleu cristal

Soleil transi

Temps indolent

 

Mélopée râpeuse évadée des hêtraies

Tout en craquements, fracas brusques et soupirs

L'harmonie sylvicole accompagne mes pas

Recueillis sur l'absence d'un bel éclat de rire

 

Mésange bleue

Champignon sec

Baies rouge vif



Foulant le cuir terni des feuilles défuntes

Mon regard suit la fuite d'un merle effarouché

Caresse la gravure bourrelée d'une écorce

Boit la sérénité sourdant  des ramures

 

©Martine Richard




 





Récréanote Adamante



 https://youtu.be/5XehPx5RG94


                   

 Un petit nuage facétieux 

 


[... ] Tout viendra un jour.

Mais tout est déjà là,

L’aurai-je oublié ?


Enchantée, Désenchantée, j’erre à  la lisière

des arabesques du temps 

des vagues brunes submergent le ciel.

Sombrerai-je ?


                       Un

                       Facétieux petit Nuage

                        Venu je ne sais d’où 

              Sauta dedans la flaque sombre

                   Ma pluie fit des claquettes

                              Sur le trottoir


            

     https://youtu.be/_u6tid9odtQ


©Françoise , la Vieille Marmotte.  12 janvier 2021.





 

Première neige - Adamante




Nous courions dans les flaques, 

Emmitouflés

Ou débraillés

Sur la route de l'école.

Il y avait des iris dans le ruisseau, 

Des nèfles dans les arbres, 

Qui nous faisaient rire. 

Les garçons bombardaient les filles,

Nous étions insouciants. 


J'ai couru tout à l'heure sur ce chemin. 

Ces rires ont soixante ans, je les entends, 

Je nous revois. 

L'avenir est passé. 

Et demain j'y retournerai. 


©Annette Gueniffey 



 


1er janvier - Jeanne Fadosi


 

1er janvier 2021, 10 heures du matin

 


Nul chant dans la campagne vide,

le givre a tout figé.

Même la serrure du portillon était bloquée.

Vers l'est, la brume s'effiloche en grands lambeaux

devant le soleil blême, comme un voile usé de mariée.

Au loin vers le nord, sur la ligne d'horizon,

les platanes de la grand route suspendent leurs points flous et réguliers.

Le temps bascule d'une année l'autre,

quelques mois imprévisibles que tous souhaitent archiver au passé,

vers un futur aussi indéchiffrable que le paysage.

Dix heures du matin ! Solitude bienvenue même si je la subis.

La lumière tremble et sublime le réel,

la mare, les champs, les éteules, les haies.


C'est dans la nuit insomniaque

que je convoque les vieux souvenirs,

ceux qui mettent du baume sur les plaies,

quand un cauchemar, aussitôt oublié,

m'ont tiré d'un somme et affole mon coeur.


Au spectacle ici et maintenant, je choisis la contemplation.

Un joggeur, qui m'aurait croisée à deux ou trois mètres,

fait un plus large détour sans décrocher une parole.

Je ravale les mots au bord des lèvres.

Un chien court à côté d'une cycliste qui, elle aussi,

répond à peine à un bonjour.

Mon "bonne année" se perd dans son sillage.

Vers l'orient d'où arrive un autre promeneur,

elle sera bien obligée de mettre pied à terre.


J'ai les doigts gourds sous les gants.

C'est le temps du retour à l'abri de chez soi.

L'air est immobile, suspendu à la lisière

entre deux âges, entre deux mondes.

En cet instant fuyant, sourire, juste sourire.

"Tous les matins du monde sont sans retour"*


©Jeanne Fadosi, jeudi 14 janvier 2021



*aphorisme complet tiré du livre de Pascal Quignard et du film de Alain Corneau « Tous les matins du monde », 1991.


 



Photo Adamante (creuse sous la neige)


 

La solitude

 

 


Craque la neige…

À chaque pas

Le souvenir

Un rire

Une parole

Quelques mots

D’enfance

 

Un oiseau chante :

« Souviens-toi ! »

  

Oui

Je me souviens

Bien plus encore, l’oiseau

Je vis l’absence en compagnie

Il est là

Frissons de joie glacée

N’est-ce pas son pas 

Qui fait écho au mien ?

C’est lui

Chantent les arbres rutilants

Reflets argents

Sous le ciel gris


Accroche cœur de lumière

Sur mon cœur orphelin

Sur l’horizon 

Il est inscrit


Bientôt nous serons réunis

Déjà ensemble

Sur ce chemin d’hiver

Tant de fois parcouru.


©Adamante Donsimoni

13 janvier 2021


 




Le coin des retardataires  


Solitude mauve 


Les ocres et le mauve du soir 

Concluent le jour 

D’un ciel,

Aux nuages colorés en son dernier éclat.

De sombres ailes déchirent le ciel :

Qu’y veulent-ils donc trouver encore 

Ces ultimes oiseaux ?

Leurs vols s’achèvent – enfin ! -  

Aux branches sinistres

De ces arbres charbons,

Qui hantent l’air froid 

De leurs lignes filasses.

Au loin,

Les badauds se hâtent

Vers des intérieurs plus chauds

Où fument des odeurs de bois,

De crémeux chocolats tièdes, 

Ou d’odorants vins chauds.  

Je reste seul, 

Dans le vent, 

Et le trop humide air du temps.


       Serge De La Torre 

                                   


"la tendresse" huile/toile 46x38 - 2010 Adamante