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vendredi 6 décembre 2019

Page 155 Rencontre



          




Joseph et Maria


Il s'appelle Joseph
Elle se prénomme Maria
Le monde d'en bas, ouvrier
Le monde d'en haut, rentière...

Il n'a qu'une mule
En carrosse elle roule
Il a tout d'un laid paysan
Elle d'une belle lady
Il n'a qu'une étable
Elle a tout un royaume...

A les réunir un écrivain s'amusa
Voire même à les unir
Un nuit de décembre
Sur terre, quelque part...

Entre étable et royaume
Entre royaume et étable
Nuit à la belle étoile
Et étoilé l'hôtel
La vie va en mule et carrosse
Chemin à bosse, chemin carrossable
Partageant leurs avoirs
A en être ainsi bienheureux...

Dans l'histoire, manquait un fils,
Alors naquit le p'tit Jésus...













Face à face
pour leur première rencontre
timidité

Ainsi allait la vie. C’était la guerre, ils avaient rendez-vous de l’autre côté de la ligne de démarcation. La grand-tante les connaissait tous les deux et avait suggéré de les marier. Entre perplexité et obéissance, une opportunité à saisir.

Face à face
tenter cette aventure
faire confiance

Accepter le mariage, sous le regard de Marie. Entre force et faiblesse, entre jeunesse et incertitude, se dire oui et fonder une famille.

Face à face
en des temps difficiles
tenir le cap

Ramer avec et contre le courant. Tenir fermement les rênes. Éduquer de nombreux minots. Garder le cap. Jour après jour, la vie trace son sillon. La récolte murit de petits enfants en petits enfants.

Face à face
pendant soixante-huit ans
beaucoup de tendresse

Passer le relais à une belle descendance, puis un jour, sans crier gare, partir sur la pointe des pieds comme pour ne pas déranger.












C'était LA légende familiale. Ceux qui avaient l'âge d'avoir connu cette époque disaient tous que c'était la réalité.

Eté 1928. Les années folles n'en ont guère pour plus d'un an à écouler ses jours dans l'enthousiasme et l'insouciance qui ont suivi la Der des Der. Et par amour,

Elle allait bientôt
laisser aux autres cousettes
les soies de Chanel

Les fenaisons avant les moissons, les fêtes villageoises, de comices agricoles en concours de pêche, généraient d'improbables rencontres. Proximités éphémères, frôlements sur pas de danse, ouvriers et  patrons, ruraux de la terre et artisans du bourg, payses et urbains en vacances.

Il était venu
quelques mois tirer les fils
des lignes électriques

Une pluie soudaine. Elle avait un parapluie. Il n'en avait pas. C'est elle qui lui avait proposé un coin d'abri. La fin de l'été consacra leurs fiancailles. L'été suivant ferait de leur noce une fête citadine.

La jeune parisienne
pour des chemins de campagne
a quitté la ville

L'espoir revenu après la Grande Dépression et la Guerre d'après, des voix chantaient dans le poste de tsf plaqué d'acajou. Des voix pour "Un jardin extraordinaire", "La chasse aux papillons", "Le petit chemin qui sent la noisette", ... Ils se souvenaient du premier poste à galène monté dans les débuts de leur mariage. Ils y écouteraient radio Londres, en cachette dans le grenier. Et bien plus encore.

"un p'tit coin d'paradis
contre un coin d'parapluie
elle avait quelque chose d'un ange"*

Cet été s'annonçait joyeux enfin, avec leur petite dernière et leurs deux petits enfants pour fêter en famille leurs noces d'argent. "Le parapluie" de Georges Brassens était depuis deux ans leur hymne familial et ils se disaient tendrement qu'ils auraient pu reprendre chacun d'autres routes, comme dans la chanson.

Il y eut d'autres écueils
surmontés ensemble
jusqu'au jour inévitable.

Depuis plus de quarante ans pour lui, vingt ans pour elle, ils me manquent.

©Jeanne Fadosi, mercredi 20 novembre 2019


* Refrain de Le parapluie, de Georges Brassens, enregistré en 1952











 
Le couple moderne :

-          Bonjour Monsieur !
-          Bonjour Madame !

Ils vivent ensemble depuis des années et viennent juste de se rencontrer.

 Serge de la Torre











Miroir aux alouettes


Duo sous la lune, mais la lune s’est cachée. Les étoiles filent vers l’inconnu sidéral de la voûte gravide. Attention !

Le loup est sorti
hurle le ciel à la nuit
fuyez pauvres fous

Elle, accroche un cœur à ses cheveux, c’est tellement glamour. Avec son foulard qui vole au vent elle se sent comme une star, tout devient fou quand il souffle. Elle est folle.

Inclinée vers lui
elle l’écoute murmurer
quelque fadaise

C’est alors qu’une diablesse de comète vient à fuser tout là-haut. Sa fracassante entrée en scène passe pourtant inaperçue. Regardez-moi,  leur crie-t-elle, je porte bonheur !

Mais son cri est vain
aveuglés par le désir
les voilà sourds

Faute de se voir vraiment, chacun invente l’autre. Alors la bête de la nuit qui dans l’ombre les guettait vient s’attacher à eux. Elle hantera désormais les ornières de leur chemin, jusqu’à la chute.

Fuyez pauvres fous
mais il est déjà trop tard
pas de miracle.

Adamante Donsimoni


Marie Laforêt - Sous les palétuviers - Alain Weill















lundi 2 décembre 2019

Disparition





Pour Marine qui vient de perdre son fils, Xavier. 
C'est toujours un douloureux moment que celui de la séparation, c'en est un autre celui de l'absence avec laquelle il va falloir apprendre à vivre et continuer à avancer au quotidien à pas fragiles et hésitants. 
L'herbier est là, au travers de ses pages pour aider, partager et retrouver cet élan du cœur qui nous lie par-delà la poésie.
Pour Laura qui vient de perdre son époux,
Et pour tous ceux qui contemplent une place définitivement vide dans la dimension du quotidien, place qu'occupera désormais l'affection et l'amour. 
Mes amitiés
Adamante




Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit
C'est le souffle d'un bison en hiver,
la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.

Blakfeet







jeudi 28 novembre 2019

vendredi 22 novembre 2019

les étoiles en retard 154 bis


Rien ne sert de courir, il faut partir à point... 
et arriver quand on peut. 

Le coin des "retardateux"


Vincent Van Gogh, Route avec un cyprès et une étoile, 1890, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée Kröller-Müller, Otterlo


La nuit étoilée

Les étoiles nous ignorent.
Pauvres hères,
Nous ne voyons que leur lumière.
Même après leur mort
Leur réminiscence luit encore.
Les étoiles nous aimantent.
Âmes de rien,
Nous ne voyons que leur éclat.
Mais tant que nous serons là,
Leur tourbillon ne sera pas vain.

Myriam Roux
(sans blog)




Bergère, dans l’immensité du désert 
Solitude mi-nuit . 
Assise,     Petite  
Auprès de Lui 
Vincent raconte-moi tes étoiles ... 
Chut ......   Je les dessine,  
Écoute,       Elles dansent ! 

Françoise Isabel






Vincent mon frère, Vincent mon ami,

Tu es allé Vincent, selon ton habitude …
Comme une étoile filante….
C’est sûr, mon ami,
Tu fus un géant. 
Tu allais à ton art 
Comme nos pères allaient à la mine : 
Le visage grave, et le regard parfois perdu, 
Et dans ta barbe hirsute,
Tu marmonnais en marchant,
Des sentences de sage, 
Que tu avais, à la dure,
Dans une si grande solitude, apprises : 

« N’oublions pas que les petites émotions 
Sont les grands capitaines de nos vies,
Et qu’à celles-ci, nous obéissons sans le savoir ».

Tu vibrais, Vincent, avec les étoiles que tu peignais,
Mais qu’aurions-nous du attendre d’autre, du génie ? 
N’est ce point toi qui m’écrivis un soir : 

« Je vis une clarté effrayante 
Au cours des moments où la nature est si belle. 
Je ne suis plus conscient de moi-même 
Et les images m’arrivent comme dans un rêve. »

Oh Vincent mon frère, oh Vincent mon ami !
Il est de doctes savants qui s’étonnent, 
Eh oui, mon frère, 
Qui s’étonnent, eh oui mon ami !
Que tu n’aies su atteindre au mystère,
 Qu’aux pires heures du chemin …
Aux pires moments, de ta vie :  
Au seul cœur des plus sombres de tes échappées,
Au plus noir du pays de ta mélancolie ? 
Oublient-ils ce que quelque jour tu nous prédis ?  

« Il faut pouvoir vivre d’un morceau de pain, 
Tout en travaillant toute la journée, 
Et en ayant encore la force de fumer,
Et de boire son verre, 
Il faut ça dans ces conditions. 
Et sentir néanmoins les étoiles 
Et l’infini en haut clairement. 
Alors la vie est tout de même presque enchantée ».

Tu vibrais ces jours-là, 
Jours de gloire et jours maudits,
Au diapason de ces constellations,
 Où ton œil comme le nôtre,
 N’était jamais encore allé ? 
Bien sûr Vincent, bien sûr mon ami ! 
L’âme humaine est un microcosme
Où se reflètent tous les infinis ?
Les alchimistes le disaient déjà, 
Et qui donc oserait, après toi, en douter ? 
Et quoi, ? Que semblable connaissance ait pu
 Te faire dépasser nos ordinaires prudences ?  
Ne nous as-tu pas dit un jour : 

« La normalité est une route pavée : 
On y marche aisément, 
Mais les fleurs n’y poussent pas. »

D’autres tout semblablement doctes s’étonnent 
Que le mystère des galaxies ait pu t’échapper,
 Lorsque tu choisissais d’être plus simplement, 
Plus heureusement des nôtres. 
Tu restais pourtant artiste, mon Vincent,
Tu ne faisais alors qu’œuvre plus humaine :  
Et tu nous confiais, alors, en quelques mots
 Ton amour maladroit, ton amour d’ homme : 

« Dans un tableau, je voudrais dire
Quelque chose de consolant comme une musique (…)
Il n'y a rien de plus réellement artistique
Que d'aimer les gens.”


Et te rends-tu compte Vincent, 
Tu voyais juste encore, mon ami , mon frère ! 
Toi qui m’envoyas un jour ce message prophétique : 

« La science – le raisonnement scientifique – 
Me parait être un instrument
Qui ira bien loin dans la suite. (…)
Des générations futures, il est probable, 
Nous éclairciront à ce sujet si intéressant ; 
Et alors la Science elle-même pourrait – 
Ne lui déplaise – arriver à des conclusions 
Plus ou moins parallèles aux dictions du Christ 
Relatives à l’autre moitié de l’existence. »


Te voici parti mon frère, rejoindre tes étoiles,
 Définitivement entré dans ta nuit.
Faut-il que je m’en étonne ?
Toi qui n’a jamais été que sur le départ,
Hasardeusement posé parmi nous :
« Cela m’intéresse infiniment, Mais une chose complète, Une perfection nous rend l’infini tangible ; Et jouir d’une telle chose, C’est comme le coït, le moment de l’infini. (…) »« On commence à saisir alors que la vie N’est qu'une espèce de période de fumage, Et que la récolte n'est pas de ce monde. »
Dans la vie du peintre peut-être la mortN’est-elle pas ce qu’il y aurait de plus difficile.Moi je déclare ne pas en savoir quoi que ce soit, Mais toujours la vue des étoiles me fait rêver Aussi simplement que me donnent à rêver Les points noirs représentant Sur la carte géographique villes et villages. »

Adieu Vincent, adieu mon frère, adieu mon ami, 
Serge De La TorreA Vincent Van Gogh
Par la voix de Théo, son frère et meilleur ami…


Et une arrivée tardive de Martine Madeleine  Richard   ICI

Et, une fois n'est pas coutume, un texte de  votre servante, qui n'est pas de l'herbier ICI

Les étoiles de Vincent - P 154




La page mère de celle-ci ? C'est ICI



Vincent Van Gogh, Route avec un cyprès et une étoile, 1890, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée Kröller-Müller, Otterlo


La tête dans les étoiles...


Encore à peindre, c'est fou,
Et toujours des étoiles ses toiles,
Il aurait dû être physicien,
Il n'a la tête à rien d'autre
Comme obsédé, possédé, votre mari...

Désolée madame Van Gogh
Ma galerie ne lui achètera plus
De ces é'toiles-là, sous emprise,
Laquelle, diable seul le sait...
Déjà que je reste avec ses deux fillettes
Gaies telle porte de prison !

Sa nuit étoilée fait peur,
Comme le regard de votre époux,
On dirait la fin du monde
Ces cieux tentaculaires...

Auriez-vous autre chose à me vendre... ?
Ah, cette route avec un cyprès, et une étoile...
Le retour des fossoyeurs au soleil s'éclipsant,
La calèche des lavandières sur ce chemin
Qui a tout d'une rivière sinueuse,
Séjourne t-il encore à l'asile Vincent... ?

Ah oui... ! On le voit à son pinceau vibrant et agité
Mystérieuse main que la sienne...

Revenez-moi avec, que sais-je, du verger en fleurs
Des tournesols,
Un soleil levant...
Au fait, comment va son oreille... ?







La tête dans les étoiles 


Il y a le peintre
Le scientifique
Le Petit Prince
Quand le jour tombe
Qu’une à une s’allument les étoiles
C’est de lui que je suis proche :

« Petit Prince,
Sois gentil,
Fais sonner tes grelots,
Que je sache que tu n’es pas si loin
Que tu n’as rien oublié
De ta visite parmi les hommes
Ni du renard
Ni des roses
Fais tourbillonner ton étoile au firmament
Comme un signe de la main
Comme un clin d’œil complice
Mon ciel à moi ne renie rien
De celui de l’artiste
Ou du scientifique
Chaque soir pourtant
Au moment de fermer les paupières
C’est le tien
Qu’en mon cœur je rejoins »




































La tête dans les étoiles


Sous le satin soyeux
De la nuit  provençale
Un  regard ricoche
D’un joyau à l’autre.
La tête dans les étoiles
Van Gogh se perd
Imagine, ré-invente
Ce noir sidéral
Constellé de diamants.
Son pinceau virevolte
Traduisant l’indicible
Ce vertige spatial
Où sa raison s’égare.
Les orbes lumineuses
Aux touches véhémentes
Nous emportent sur les notes
De la musique des sphères. …

                    Martine  MADELAINE-RICHARD





Vincent Van Gogh, La Nuit étoilée, 1889, huile sur toile, 73 x 92 cm,  Museum of Modern Art, New York

Le ciel de Vincent


Vincent a posé son chevalet dans la nuit étoilée. Ses admirateurs, plus tard, pensèrent que son talent visionnaire s'exprimait dans des délires sous substances. Bien au contraire les paradis artificiels consumaient son génie et il lui fallait être à jeun, la tête essorée par le vent d'autan pour atteindre l'hypersensorialité,

Son esprit lavé
de toute pensée parasite
guidant le pinceau.

L'acte de peindre était sa méditation, comme le prosateur la prose ou le bipède la marche réflexe. Méditer, c'était peindre. Devant son chevalet disparaissait le fardeau de la fuite. Lui qui, pasteur des âmes, s'était brûlé à l'impuissance à soulager les âmes et les corps des ouvriers flamands, broyés par le machinisme en essor.

Il avait senti
du capital la misère
fruit de ses entrailles

La voûte étoilée avait dessiné pour les anciens La Grande Ourse et Cassiopée, tout un bestiaire merveilleux des dieux de l'Olympe, le compas et le sextant, la lyre et le peintre. Le ciel ne pouvait être vide et la Terre seule habitée. Son oeil exercé au-delà des apparences projetait sur la toile des mondes encore invisibles. Les savants de peuples antérieurs à Galilée avaient calculé un cosmos précis et bâti des temples ou des horloges au zénith.

Du rêve au dessin
des étincelles aux couleurs
des astres au tableau.

mercredi 20 novembre 2019


virgule  visuelle et musicale






Lumière

Course folle dans le ciel indigo
Le vent sans rênes se déchaine
La lumière joue et divague
Dans l’ivresse d’une cavalcade.
Haleines sauvages
Exubérances multicolores
Une étoile éphémère
Dessine un monde à l’envers.
Tandis qu’un arbre sculpte des chimères
La sève en tourbillons, portée vers l’infini,
L’imagination enhardie
S’invente un paradis.

Sylviane Méjean     (pas de blog)


















Vincent Van Gogh, Autoportrait, 1889, 
huile sur toile, 65 x 54 cm, Musée d'Orsay, Paris










Vincent du cosmos
Van Gogh visionnaire



Sous ses brosses, l’espace tourbillonne, c’est la danse des bleus criblés d’éclats d’or. Le ciel est en révolution. Turbulences d’un peintre relié à l’univers, vertige de l’infini.

Vincent, un génie
l’œil et l’oreille du cœur
sur les étoiles

Messager du cosmos, il a peint sur la toile, une folie de vibrations et de couleurs, la vie de mondes distants de millions d’années.  La démesure d’un regard trop prégnant vous met à l’index de la société.

Ce fou de lumière
un clairvoyant sans doute
un homme blessé

La peinture fut pour lui un pont vers le bonheur. Combien faut-il d’étoiles pour apaiser, ne serait-ce qu’un instant, les cris d’une âme déchirée, la douleur d’un enfant mal aimé ?

Vincent du cosmos
égaré sur la terre –
la révélation


une oreille, c’est encore trop
pour occulter le monde.
  
          Adamante Donsimoni




Merci ARTIPS

Turbulence observée dans les gaz  et la poussière interstellaires autour de  l'étoile V838 Monocerotis, photo : NASA


lundi 18 novembre 2019

Pour la P. 154 La tête dans les étoiles


Pour vendredi prochain si le cœur vous en dit et si le ciel vous accompagne.


Vincent Van Gogh, Route avec un cyprès et une étoile, 1890, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée Kröller-Müller, Otterlo




"La tête dans les étoiles" avec ARTIPS
Où l’on découvre que Van Gogh est un physicien qui s’ignore.





(1)Turbulence observée dans les gaz
et la poussière interstellaires autour de
l'étoile V838 Monocerotis, photo : NASA


2004. Des astrophysiciens se grattent la tête devant les images époustouflantes que le télescope Hubble leur présente.(1)
Étrangement, l’une d’elles a un petit air familier : un nuage de gaz et de poussières stellaires leur rappelle un tableau…



Vincent Van Gogh, La Nuit étoilée, 1889, 
huile sur toile, 73 x 92 cm, 
Museum of Modern Art, New York

Lequel ? 
La Nuit étoilée de Van Gogh ! 
En effet, le ciel agité du peintre est rempli de tourbillons, tout comme le phénomène observé au télescope.

Ce dernier s’appelle une turbulence : on en trouve par exemple dans les vortex formés par l’eau ou les nuages. 






Mais il y a plus qu’une simple ressemblance entre les deux images…

Une équipe de physiciens veut en avoir le cœur net. 
Les voilà qui mesurent les propriétés des tourbillons de Van Gogh : intensité lumineuse, couleurs, répartition sur la toile…

Ils passent ces données à la moulinette de leurs équations mathématiques et les comparent aux propriétés physiques des tourbillons naturels. À leur grande surprise, cela correspond tout à fait !


Arp 273, un couple de galaxies en interaction situées à environ 300 millions d'années-lumière de la Terre, dans la constellation d'Andromède, photo : NASA


Ébahie, l’équipe examine d’autres tableaux. 
Plusieurs toiles de Van Gogh offrent des résultats similaires… En revanche, les œuvres d’autres artistes, si mouvementées soient-elles, ne donnent rien.



Vincent Van Gogh, Autoportrait, 1889, 
huile sur toile, 65 x 54 cm, Musée d'Orsay, Paris


La technique des peintures vibrantes et agitées de Van Gogh est donc unique. Pourtant, l’artiste n’avait aucune idée des lois complexes derrière les turbulences. Elles ont été énoncées bien après sa mort, et les physiciens s’arrachent encore les cheveux dessus !






Les surprises ne s’arrêtent pas là : coïncidence ou non, les turbulences presque parfaites de Van Gogh datent de ses épisodes les plus psychologiquement troublés.


La Nuit étoilée, par exemple, est peinte depuis l’asile dans lequel l’artiste décide de se faire interner après de graves crises. Rien de tel dans ses périodes paisibles.

Pourquoi ? Le mystère reste entier…