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vendredi 9 novembre 2018

La page 124


Un bois, la brume, une trouée de ciel et voici le résultat,
plus d'image mais quels textes !

Mais c'est compter sans Jamadrou, voici l'image qui va porter ces textes.
Merci, Jama,  l'Herbier c'est aussi un univers d'entr'aide
quand le sort se met à nous contrarier.



sous-bois-en-automne - acrylique/toile - Jamadrou







Bien mère, oui mère...


Purée de pois au bois,
On y voit goutte...
Je suis encore de corvée 
Pour la galette et le pot de beurre
Mère-grand oublie son diabète... !
Ne te fais point prier petite Cherra
Aide-toi de ce lampion.
Bien mère !
Et donne en passant à ton bûcheron de père
Le litron et ses rillettes 
Tu le trouveras près du moulin à eau !
Oui mère !
N'oublie pas de saluer le garde-forestier
Monsieur Leloup...
Il aura pour nous un lièvre
Fais en joli merci.
Euh mère...
M'sieur Leloup me fait peur,
Il dégouline de bave à ma vue !
Mère-grand dit de lui
Qu'il a le bas-ventre dur comme bobinette
Qu'il faudrait la lui couper !
Mets ta cape rouge et file
Mère-grand voit le mâle partout ! 
Bien mère...
Ah, donne un coup de main à Madame Lécureuil
Pour ramasser ses noisettes
Qu'elle vendra au marché du village, 
La pauvre veuve a peu d'épargne. 
Oui mère...
Purée de pois au bois
On y voit goutte...

Un jour n'en reviendrai pas, conte dessus !







Suzie baskets :

Elle ne savait plus très bien pourquoi elle courait, mais elle courrait beaucoup, souvent, tout le temps. A force de courir, elle a fini par se perdre.

courir pour courir
comme une respiration
son addiction

Dans le petit bois de chez elle, qu’elle connaissait comme sa poche, elle s’est vraiment perdue. Arbres, taillis, arbustes, dans la lumière bleutée de ses incertitudes, elle n’avait soudain plus aucun repère.

connaître les lieux
tout en perdant le nord
sans boussole

Son ombre faisant écho à son ombre, il lui semblait tourner en rond. Seul le martèlement de ses pas, sur le sol incertain, résonnait au rythme des battements de son cœur. Elle courait toujours. Après qui ? Après quoi ?

comme un ours en cage
pris au piège
à perdre la raison

Aucun chemin, une faible lumière et tant de broussailles dans ses sous-bois qu’elle seule aurait pu jardiner.

point de sentier
juste un fouillis végétal
--chercher sa voie

En un brusque retournement, elle stoppa son élan. Le brouillard du doute s’estompait. La végétation lui redevenait familière. Une fenêtre s’entrebâillait. Elle venait de découvrir la porte la menant à elle.

ouvrir la porte
pour se laisser entrer
chez soi

Depuis cet instant, elle marche jour après jour sur le chemin de sa vie. De l’adolescence à la maturité, chacune de ses courses l’ont forgée femme. A l’aise dans ses baskets, elle les troqua contre des escarpins.










Ce n’était plus tout à fait l’été
Ce n’était pas encore l’automne
Dans le Bois d’Amour
Les fougères déjà rousses
La lumière jouait
Dans le labyrinthe des troncs
Sous le couvert des hêtres
Les couleurs improbables
Faisaient appel à la mémoire…
Le souvenir de ce Talisman
Paul Sérusier et Paul Gauguin
La naissance d’une peinture nouvelle
« L’âme serait portée à la tristesse dans ce cadre tranquille si un rayon de soleil perçant quand même le feuillage le plus épais ne donnait la sensation de la divine espérance… » *

*https://books.google.fr/books?id=qpvaCwAAQBAJ&pg=PT488&lpg=PT488&dq=l'âme+serait+portée+à+la+tristesse+dans+ce+cadre+tranquille





















Au pays des arbres
de la forêt des merveilles
toute une vie respire

Alice n’ira plus au bois
les miroirs en sont brisés

©Jeanne Fadosi







Dans cette forêt je me suis perdue
L’automne m’a caché le chemin
Mais enfin
Le chemin n’existe pas tu es le chemin
Dans le bleu au loin
J’ai cherché comme dans un songe
A retrouver le fil de mon destin
Il n’y avait plus rien
Alors désorientée j’ai laissé couler
Des larmes d’aquarelle délavée
Et j’ai espéré que l’aube serait
Couleur satin.
jamadrou








Que sera demain ?


À travers le gris des feuilles, dans la torpeur d’une brume laiteuse, le spectre du ciel déploie son camaïeu de bleu céruléen,

partout la rouille
les craquements furtifs
des feuilles finissantes

Les pas se perdent dans l’humus d’un automne tardif. Bientôt la brume enveloppera la forêt et couronnera les mousses de gouttelettes froides, comme le souvenir.

Heure du mutisme
sur ce chemin des ombres
vit la mémoire des arbres

La Terre adoucit le temps qui passe. Cette berceuse de la nature chantée de cœur à cœur dans le silence des forets résonne fort sous le pinceau du peintre.

L’homme y est absent
mais le silence parle
d’une menace

Le chant des loups qui saluaient la venue de la nuit est une vibration dont témoignent les arbres. Une sorte de souffle à peine perceptible qui enveloppe l’esprit, sans plus se dire.

La mort a parlé
crachats des tronçonneuses
que sera demain ?

Adamante Donsimoni








Merci à vous d'avoir participé.  
Et quel est votre avis sur la nouvelle présentation du blog ?













vendredi 2 novembre 2018

Ça trottine page 123


Voici la page, merci de vos participations, mais avant de vous en laisser lecture voici une demande. 
J'ai souvent d'énormes difficultés à faire une mise en page cohérente (impossible cette fois malgré le temps passé à essayer. Vous pouvez le constater).
À l'avenir, lorsque vous m'adresserez vos textes, pourriez-vous :

  1. les rédiger dans un doc joint en .doc 
  2. ne pas faire de mise en page
  3. ne pas utiliser de majuscules ni de gras, pour les titres par exemple
  4. et les rédiger en times (tout le monde doit avoir).

J'espère que comme ça je n'aurai plus de problèmes. J'espère car Je crois aussi qu'il y a des problèmes liés à l'administration sur blogspot qui refuse de traduire avec des mises à la ligne en collant tout à la suite (délicat pour un haïku par exemple).
Un grand merci 
Adamante
Ganga cata - Pin-tailed Sandgrouse- Carine NoushkaLe mâle est devant la femelle qui fait la roue


Pavane

Tout en harmonie
d'une cadence au pas de l'oie
ode à la nature
loin des foules hypnotiques
d'humains déshumanisés.

©Jeanne Fadosi   
lienvers mon blog sur le mot clé l'herbier de Poésies









       Fenêtre sur « cour »...




Pour plaire à une jouvencelle
Un bête tour de roue
Croit-il
Le payera en retour...

Faut-il encore avoir un ticket !

Il court à la cata Ganga...

Pucelle se refuse,
Il a beau faire l'arc
Pour tirer son coup,
La Jeanne brûle ses espoirs
Dans la chaleur de l'été...

Depuis, quoi de n’oeuf ?
«Madame » a eu trois petiots
Avec un paonneur de profession... 

Pour plaire à une jouvencelle
Un bête tour de roue
Croyait-il
Le payerait en retour...
















Madame se pavane
Fier et arrogant
Monsieur feint l'ignorance 










  




Le monde à l'envers-
et si la femelle pavane
le mâle s'esbaudit!






Conflit de couple-
quand la femelle fait la roue
le mâle fait la moue
            Claudie (sans blog)








A deux

A deux on est plus fort
On avance en cadence
Chantant  et caquetant
Nous partirons au bois
Si le loup n'y est pas
Si le chasseur y est
Attention de ne pas
Prendre du plomb dans l'aile
Ou bien sur nos cuissots
Allez zou en avant
Du nerf et de l'allant !













Ballade du Ganga cata en haïku et tanka
L’un derrière l’autre
ils avancent à petits pas-
le cri des graviers


Tenue de fête
Monsieur ouvre la route
Madame fait la roue

Sous le soleil exactement
tous deux se dandinent


Et… et un et deux !
Ganga cata à petits pas-
la terre brûlée 
Adamante




    Et, pour s’amuser un peu, un micro conte




Cata Ganga, conte du Ganga cata

Il était une fois un couple de Ganga cata qui avançaient à petits pas dans la poussière, sous le soleil brûlant de midi.
Comme ils étaient beaux dans leurs robes de feu, ornées pour lui d’un vaste plastron orangé et pour elle d’un petit collier blanc.
Ce couple royal et fier traversait le désert, tête haute et cuisse altière.
Lui ouvrait la marche, levant haut la patte pour se rafraîchir les ergots échauffés par les pierres. Elle, tout en le suivant, pour s’éventer plus que les pattes, faisait très dignement la roue pour s’aérer le croupion.

Ce qu’il ne faut pas faire tout de même quand il fait trop chaud !




Le site de Carine Noushka, un grand merci à Elle.  





Le coin des retardataires 


Amoureux et heureux
seuls au monde
ils tracent leur route

demain est un autre jour
arrêt sur image


mardi 30 octobre 2018

vendredi 26 octobre 2018

Page 122


KRIST DIMO





Étonnement plus que souffrance
Bandages et charpies
Une douleur prise en charge
Un baume un goutte à goutte qui redonnent espoir
Main sur le cœur
Il écoute sa vie pulser la longue plainte de son pays
Il n’est pas mort aujourd’hui
Juste terrassé par l’irracontable
Il sait déjà qu’il se relèvera
La liberté est fille de joie
Dans ce pays où l'aigle est là.

jamadrou © "Souffrance" le 20/10/18





EN ATTENTE


Elle s'est enveloppée
Dans son manteau de papier
Dans un voile de soie
Elle montre un sein
Qui est là pour nourrir son enfant
Du moins je le suppose,
Je ne vois pas ce nourrisson
Où donc est-il passé ?
Il a délaissé son refuge
Il se sent trop grand
Il a perdu sa maman
Que dois-je penser
De cette absence
Que veut nous dire le peintre ?
Deux petits yeux tout ronds me fixent
Ils m'interrogent
Qui lui donnera la réponse
Y a-t-il une explication
Pour ceux que la vie a blessé ?






        




Néfertiti

Chez le loueur de déguisement, Ida hésita entre...
Momie égyptienne et zombie de cimetière.

En tous cas elle voulait être hideuse, Ida
Pour Halloween,
Cette fête si particulière avec ses gens si hideux
Sonnant aux portes des demeures
Sous la lune, elle-même au teint cadavérique...

Un sort, ou des bonbons !!

Ida hésita et hésita encore...
Momie ou zombie, zombie ou momie...

Vieilles bandelettes en lambeaux
Dernière chemise de la mise en bière,
Toute moisie, plus belle à voir...
C'est beau, aussi... !

Dis-moi Dimo, en dix mots comme en cent,
Lequel m'irait comme une mitaine,
Pour croquer bonbons... ?

On fit l'essayage, même un portrait,
Sur un tout en carton...

Néfertiti, je serai Néfertiti !
Le cri du coeur, ah quand on aime...faire peur ! 




  


Femme en souffrance

Infini qui attire,
Elle aurait dû être éternelle.
N’aura, pourtant, que si peu de temps été.
Femme poseuse ou bien publique ?
Simplement femme : femme simplement !

Corps nu allongé,
Nu désirable et corps déchiré :
Il crie le désir éveillé
Jusqu’à la féminité offensée.

Corps martyr et corps blessé,
Corps battu peut-être,
Corps découpé même,
Délavé par le temps, souillé d’outrages.
Corps griffé aussi,
Entaillé et terni de coulure :
  
Soudain le corps chosifié
N’est plus qu’un collage
Plus qu’une réalité détachée

Visage bandé, visage voilé.
Bouche muette, jeunesse grisée,
Regard, regard triste,
Regard qui interroge
Qui accuse et oblige à penser.

Où est l’amour ?
Où, le respect de l’essence ?
Aimer la Vie n’est-ce pas une forme de prière.










Madame rêve
de voir le monde en couleurs
des sourires sur tous les visages
des enfants riant dans les flaques.

Et si tout a l'air bancal,
son oreille perçoit
docilement le sifflement
de quelques communicants.

Le message s'insinue
dans son cerveau cabossé,
proie sidérée et docile.

Persuadée, rassurée,
elle pense le monde foutraque
comme la normalité.

©Jeanne Fadosi
lienvers mon blog sur le mot clé l'herbier de Poésies




paroles
















Elle est ailleurs


Pas de soleil au-dessus du toit. La cheminée a pris visage pour exprimer la sidération et le vent traverse les souvenirs glacés d’un feu depuis longtemps éteint. L’usure a vaincu les formes, déchiré les contours et, dans ses soupiraux, la bicoque délabrée abrite une chimère.
En appui maladroit sur une terre flétrie elle est là, sans raison, abandonnée à l’espace.
Pareille à ces blessés d’un hôpital de campagne gisant hébétés sur leur brancard juste après le combat, elle n’est plus qu’illusion, elle est ailleurs.

Adamante Donsimoni