Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
L’Enfer
tout entier s’est transféré dans mon Jardin. Ses élans incendiaires pavent de
larges chemins de terre craquelée et d’herbe brûlée. Les arbres sales et roux
se décharnent.
L’audace
indomptable d’une longue file de fourmis traverse la poussière sans peur des
caprices du bouillonnant soleil, sans se détourner de sa voie…
Une
éternité caniculaire court sur les jours, et les nuits sont fébriles.. Les
vents du Sud ont drainé tous les nuages sur leur passage….
De
sécheresses en inondations, de cyclones en tsunamis…. Le changement climatique
nous talonne !
Une utopie
libertaire vaniteuse met au cœur des Hommes une hostilité farouche envers sa
Terre nourricière, envers son frère….
« Un jour,
une grenouille fut plongée dans l’eau froide d’une bassine que l’on porte à
ébullition. La grenouille, fort surprise tout d’abord, s’habitua, s’adapta à la
chaleur progressive et … finit ébouillantée ! »
L’Humanité
est ainsi ! Elle sait « qu’elle est en train de cuire », mais elle persiste à rester
« dans la marmite » au lieu de réagir.
« Al Gore »
utilise cette fable en 2009 dans le film « une vérité qui dérange » pour
illustrer la manière dont l’Humanité court à sa perte, si elle ne cherche pas
les solutions adéquates au lent réchauffement climatique de la Planète.
Seul le
lierre prospère ! Il déploie en tous sens sa profusion. En amant vorace, il
dévore muret et arbres, se couvre d’insectes butineurs.
Et là, au
pied du mur, au cœur de cette exubérance, s’épanouit une tendre pousse
d’herbes, verte encore, comme un printemps de vie.
Le champ
des possibles est immense !
2ème Jour :
« Les bruits du monde »
Aujourd’hui,
l’azur est si limpide que je pouvais presque apercevoir l’Éternité à travers
les espaces.
Des espaces
aux lentes métamorphoses en ce petit matin… Mon âme paresseuse porte mes pas
vers le murmure feutré du lierre.
Pas un
souffle de vent ! Tout est figé dans l’immobilité. Quelques bruits d’ailes dans
les arbres, bientôt suivis par le joyeux gazouillis des oiseaux, vaquant à
leurs affaires.
Les
premiers rayons du soleil balaient déjà la Terre.
Tout autour
des frondaisons craquèlent les feuilles mortes sous mes pas… Je vais rendre
visite à mes Brins d’Herbe.
Témoins de
la violence du monde et de la vie, ils se déploient avec ferveur dans la
douceur de l’air, prêts à affronter tous les dangers sans se lasser.
Leur
obstination sereine m’interroge. Simplement être !
Accueillir
ce qui est. Accueillir l’éphémère de ce qui est, de l’instant qui passe et puis
s’en va… même s’il me défait, même s’il me dérange. Accueillir la course du
soleil sur un monde déclinant…
3ème Jour :
« Le brouillard »
Durant la
nuit, le ciel était tombé sur la terre.
L’incertitude
grise d’un brouillard épais nivelle toutes choses et les noie dans un silence
lourd et pesant.
La brume
muselle le soleil… Seule une trace de jour tremblote dans la grisaille.
La terre
boit l’eau du ciel avec avidité.
Perdue dans
cet air matinal confiné, j’avance comme une étrangère dans mon Jardin, le corps
revigoré par la soudaine fraîcheur.
Comme le
monde ne cesse de tisser autour des Humains ses réseaux, le lierre lance ses
bras fantomatiques dans l’infini gazeux, au dehors et au-dedans de la Terre
nourricière…
Une
araignée a tricoté le temps en une dentelle légère, comme une parure de diamants,
entre les bras ligneux du lierre, sur le passage des insectes butineurs..
Le
brouillard transforme la toile en piège à eau. Eau et toile s’entremêlent !
Dans un
étrange clivage entre monde de soie et monde à soi, me revient brusquement la
sage réflexion lue de Pierre Rabhi que j’apprécie beaucoup :
« L’Homme
se trouve actuellement dans une série d’incarcérations. De la maternité à
l’université, on est enfermé. Du bureau, on passe au « bahut ». Tout le monde
travaille dans des « petites » ou « grandes » boites. Pour aller s’amuser, on
va « en boite » avec « sa caisse ». Et puis, vous avez la boite où l’on stocke
les vieux…. En attendant la dernière boite…. Existe-t-il une vie AVANT la mort
? »
« Nous ne
quittons jamais le parc du bébé » suggère Idriss Aberkane. « Nous en créons
d’autres, intellectuels, politiques… auxquels nous cédons notre volonté »… »
(magnifique livre « le Cerveau »)
Tant il est
vrai que se « faire une place » dans le monde actuel est rude. Chacun
s’accroche désespérément à celle qu’on a, quelque soit le prix ! Sommes-nous
libres ou bien conformes au moule du monde ?
Le presque
visible, l’apparente réalité diluée que révèle le brouillard s’ordonnent selon
le regard et la rêverie angoissée d’une grand-mère qui crie dans le silence
ouaté.
Seuls les
Brins d’Herbe, sous la magnifique rosace aérienne où se cristallisent l’eau en
suspension de l’air, se redressent tout joyeux, ivres de la vie bue sur le fil
fragile du temps….
Dans
l’absence du jour demeure une lueur !
4ème Jour :
« Métamorphoses »
La Vie est
chose lente… et pourtant, pendant notre absence d’une dizaine de jours, mon
Jardin s’est transformé !
Dans ce
matin limpide, la respiration s’est rafraîchie et le crissement des feuilles
est immense. Le vent a fait des feuilles rousses des amas sombres qui exhalent
des fraîcheurs de sous-bois.
Que les
choses sont belles quand la lumière les baigne !
Tout
s’illumine de gaîté sous ce fragile ciel bleu. L’indolence qui s’étire, ivre
soudain d’un rêve allègre, s’agite et s’ouvre enfin à l’amoureuse pureté de
l’air.
Un oiseau
invisible égrène inlassablement ses trilles.
A ma grande
surprise, dans la paille rase et jaunie des herbes brûlées folâtrent des
pousses d’herbes vertes emperlées de rosée.
Serais-ce
enfin le baiser maternel de la pluie versée, qui serait entré dans la terre
brisée par trop de flamboiements solaires ?
Un souffle
qui court par-delà tant de millénaires jette ses semences dans la terre à
nouveau féconde.
Cependant,
l’air déjà regarde ailleurs… la lumière est changeante… et le soleil qui
baignait éternellement dans l’or baille et s’évade dès 17 heures..
Il faudra
bientôt prendre goût aux pluies glaciales, au vent tourbillonnant des chemins
froids.
Le grillon
a cessé sa chanson !
Les
insectes bourdonnent toujours dans le lierre, et l’araignée s’est cachée… Sa
toile s’illumine de pierres précieuses…
5ème Jour :
« Tais-toi ! »
« Tais-toi,
cesse de t’agiter » semblent aujourd’hui m’ordonner les Brins d’Herbe nichés au
cœur du lierre.
Mes Brins
d’Herbe murmurent des choses étranges.
Mes yeux
aveugles essaient de les contempler. Je sais que je fais partie de tout ce qui
vit, de tout ce que j’ignore… Se blottir dans leur silence… Faire taire
cet égo trop présent… Partir en rêveries sur les ailes du vent…
Remercier
la palpitation de la lumière qui donne la vie. Les animaux, dont je fais
partie, savent-ils qu’ils naissent de l’air, des végétaux, des eaux et même des
pierres ?
Sans les
végétaux, parure de la terre, celle-ci ne serait qu’un désert… Est-ce
surprenant que leur apparition précède celle du règne animal ?
Je suis si
fragile et dépendante… Les Brins d’Herbe respirent le même air que moi, mais
ils n’ont pas besoin de moi… Je tire mon énergie des végétaux et de la chair
des animaux qui… se nourrissent des végétaux… Mes vêtements proviennent de la
laine des bêtes et des espèces végétales…
Tous mes
futurs sont dans la graine, née du vent, de la lumière et des feuilles tombées,
sous les gouttes qui tombent…
La terre
est vivante sous mon corps immobile ! Sa respiration est ma respiration… mais
la terre peut très bien se passer de la mienne…
« En faces
des effroyables menaces que l’Homme fait peser sur lui-même, on doit se
demander s’il pourra se sauver autrement qu’en se dépassant » (Jean Rostand)
« Sans la
relation avec la Nature, l’Homme meurt à sa relation au monde et aux autres »
6ème Jour :
« les néonicotinoïdes »
Après-midi
bourdonnant auprès du lierre, dans la chaleur poisseuse d’un ciel d’orage…
J’ai l’âme
en peine !
J’aimerais
louer tout ce petit monde aérien, tout ce qui pousse, tout ce qui vit au-dedans
et au-dedans de la Terre… par tous les temps… et dans le Temps… avec une
obstination millénaire !
Aujourd’hui,
l’avenir butte à demain ! Il est déjà presque trop tard !
« Un
nouveau pesticide néonicotinoïde, le sulfoxaflor, vient d’être autorisé en
catimi en France, vidant leur interdiction de 2016 de sa substance ». Leur
toxicité est pourtant en cause dans l’effondrement des populations d’insectes,
et leurs effets nocifs sur la santé humaine inquiètent (Libértion.fr)
»
Oh bien
sur, les sursauts coutumiers de la vie sont inévitables, mais là, je ne peux
comprendre …
A peine la
lumière perce-t-elle que les ténèbres l’avalent . Loi interdisant ces
pesticides en 2016 bafouée en à peine un an.
Et
pourtant, les scientifiques affirment avec force et courage que ¾ des espèces
d’insectes ont disparu en 30 ans (75% entre 1989 et 2017)…
Les études,
les mises en gardes des scientifiques démontrent que les intérêts financiers de
quelques uns passent avant la santé des populations. Le monde industriel a
perdu le sens !
Les
insectes rendent un immense service à l’Homme. Non seulement dans la
pollinisation des fruits… mais également dans le nettoyage naturel… Comme dans
mon Jardin, les « forêts vont se retrouver avec une litière de feuilles mortes
en permanence sur le sol »…
Savent-ils,
ces assassins, que certains coléoptères se nourrissent de bouses de vache,
débarrassant l’herbe des pâtures de ces excréments qui condamneraient certains
espaces pour les troupeaux ?
L’insecte
est indispensable également à la nourriture des vertébrés insectivores comme
les chauves-souris, les hirondelles et bien d’autres encore…
La mort des
abeilles, des bourdons, des papillons et de beaucoup d’insectes est-elle programmée
?
Ces
industriels cupides vont-il rayer 65 millions d’années d’évolution laborieuse
de la Planète ?
Tout en
sachant que les effets de ces substances d’une très haute toxicité sur
l’humain, notamment sur le développement du cerveau – surtout chez les enfants
– inquiètent les spécialistes de la médecine… sans parler de leur impact sur
les eaux !
Les lobbys
sont puissants…. « Y a-t-il un pilote dans l’avion » ?
Finalement,
je suis heureuse que mon Jardin soit d’humeur folâtre ! Les pissenlits et même
les chardons sont si beaux quand ils fleurissent !
Il faudra
qu’un jour je vous parle de mes 20 ans en symbiose avec les abeilles… avec mon
mari apiculteur…. Abeilles qui portent la clé de l’Univers…
L’Homme
s’éloigne de jour en jour du paradis terrestre ; sa cupidité est sans limite !
« Chargés
comme l’abeille, les Hommes périront comme elle sans le butin doré qu’ils
n’auront pu sauver » (Louise Ackermann – contes et poésies – 1869)
Sèches
sous les pieds, cassantes et rousses, les herbes brûlent cet automne.
Racines
trop courtes dans la terre si sèche, elles appellent une rosée, un brouillard,
une seule goutte d’eau.
Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs
incandescentes,
Et, pire que tout, la frénésie des
inconsciences humaines.
Aphones
depuis longtemps, les verts remisés dans la galerie des heureux souvenirs, ou
aux vapeurs lointaines d’un avenir sans certitude, leurs tiges mortes
font un pauvre foin dans l’air qui vibre de trop grandes sècheresses.
Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs
incandescentes,
Et, pire que tout, l’Homme et sa
gabegie des ressources.
Ne
reste que l’attente, le désert lui-même ne fleurit-il certains matins ?
Quelque
part, au cœur du cœur de leur nature, elles gardent mémoire de leur
essence, et concentre leur fierté.
L’échine
courbée, mais le cœur fier, leur larme sont des appels à la conscience.
Elles pleurent la fin des saisons,
La brûlure sans fards des ardeurs
incandescentes,
Et, pire que tout, la folie dépensière
des activités humaines.
Un
jour, peut-être,- qu’il est lointain le temps qui ne se conjugue qu’au passé,
qui ne se pare que d’espoir sans horizons mesurés! -, elles me diront à
nouveau leurs odeurs mouillées, des silences de lendemain de déluge. Elles
exhaleront alors sous mes mains des relents de femmes aimées, à la toison
desquelles les doigts qui les parcourent s’emmêlent
Elles pleurent, les herbes, la fin des
saisons,
Les brûlures de hasards et les
accablantes chaleurs,
Et, pire que tout, dans la douloureuse
fournaise, nos inconsciences débonnaires.
Bug de l'administration : la page devait être publiée le 13 et je m'aperçois aujourd'hui qu'elle est restée en brouillon (???) Je la publie donc aujourd'hui.
J'étais étonnée du manque de réactions et le commentaire de Jeanne, que ai eu du mal à comprendre, m'a mis la puce à l'oreille. Veuillez me pardonner ce contretemps.
Voici vos participations sur le chant de cette magnifique Siberian lady
Yeux
clos pour s'ouvrir sur une atmosphère, une porte crissante qui donne sur un
monde étrange, vibrant de vibrations, éclairé à peine au flambeau, même nos
ombres nous terrifient...
Il
nous happe ce monde, nous assaille corps et âme, quand une louve hurle à la
mort, une chouette chuinte, inquiétante comme la faucheuse qui rôde en
ricanant...
Démon
des enfers es-tu là... ? De lugubres battements de tambour accompagnent
nos pas perdus comme d'autres cris et bruits vaguement humains...
Un
cheval fou hennit au galop avec sa cavalière, le cravachant au sang, affolée,
tentant d'échapper à dieu sait quoi...
Un
ultime hennissement, puis, plus rien, le silence,
« Je
vous invite à une chevauchée fantastique à la rencontre des esprits de la terre
dans une nuit peuplée de bêtes qui n'ont de sauvage que leur liberté"
Ainsi
a parlé la grande chamane.
Dès
le début de son « histoire » je l’ai vu lancer une passerelle entre les deux
mondes : entre humanité et esprits de la nature.
Cette
passerelle je l’ai empruntée avec curiosité et grand bonheur et ce que
j’ai découvert fut merveilleux. Assise sur un cheval fougueux j’ai galopé dans
ma nuit et j’ai traversé la couche d’incompréhension pour aller vers la
lumière, là où le rêve devient réalité.
Ici
les bêtes savaient et moi je comprenais leur langage.
Le
loup, la chouette, les oiseaux me parlaient, me guidaient
Les
arbres les herbes se penchaient sur mon passage, me caressaient,
m’encourageaient
L’eau
du ruisseau ou des cascades dévalaient dans mon cœur et délavaient les couleurs
sombres
J’ai
compris que les (plus) bêtes n’étaient pas ceux qu’on croit.
Les
humains étaient les plus bêtes, les plus arrogants les plus sots du monde
des vivants. Ils s’appropriaient et dévastaient.
Cette
chevauchée m’a ouvert les yeux, j’ai vu la vraie nature de
chacun, j’ai compris ce que bête sauvage voulait dire. J’ai compris
qui bafouait le mot liberté, ce mot qui veut dire : vivre au rythme de
Gaia mère de tous. Quand je suis revenue de cette traversée folle je savais qui
je devais respecter et qui je devais chaque matin remercier, adorer.
Mon
présent fut alors cadeau, mes amis et confidents furent les animaux,
ma nourriture se mit à réfléchir la vie et ce reflet fut respect.
...
écrire mon ressenti après avoir écouté et regardé cette vidéo .
Non.
Écrire
mon senti pendant que j'écoute et regarde l'image de cette femme
étrangement accoutré qui ... qui quoi ? qui hurle, qui hulule, qui fait du
bruit, qui, à elle seule fait vibrer l'Arctique, l'Antarctique, la forêt
amazonienne, et les steppes de l'Asie centrale.
Cette
femelle qui se veut griot en frappant sur son tambour bourin ?
Cette
Femme qui est à la fois Sauvagerie-Douceur ?
Écoute,
et Tais-toi.
Tout
d'abord un son de scie coupant de grands arbres.
Surgit
le hurlement du mâle loup, auquel répond une femelle.
Loin,
très loin, dans la moiteur profonde, le cri d'un cacatoès. A moins que ce
ne soit celui d'un dodo. Il se rapproche. L'homme l'accompagne des grelots de
son tambourin. Tous trois s'emmêlent puis se répondent. La scie continue son
ouvrage de mort.
Un
hurlement terrible.
Chacun
continue son oeuvre. .... À tout de rôle prend le dessus.
Frémissement
au premier son de la guimbarde, je suis au centre du mouvement.
Progressivement, une force surgie de mes entrailles s’élève en spirales vers le
ciel. Ce volcan hypnotique déroule sa matière jusqu’aux confins inabordables
d’un univers indéfini.Le rythme
doucement s’installe et peu à peu s’amplifie. Tous mes repères habituels
s’effacent car ici il n’est plus de norme. La vie à l’état sauvage crucifie nos
certitudes dans son immense cri de sexes et de ventres. La préexistence du
désir de création est glorifiée.
Les
cercles vibratoires de cette musique m’ensorcellent, ils tournent de plus en
plus vite et me placent au centre du tourbillon frénétique de l’oubli de soi.
Je coule sans crainte dans cet entonnoir qui m’emporte et me dépose en douceur
sur une zone de silence.
Je
vis l’appel du loup, gorge tendue vers les étoiles. Par le cri de la chouette
qui zèbre la nuit, je salue l’avènement d’un temps d’éternité.
Les
voix sont gutturales. Déchirées auxépines de la forêt elles sont l’écho du mutisme des pierres.
Je
reçois. Je suis steppe. Je vibre du souffle infernal de la terre. Les notes se
gonflent, explosent sur les lignes d’une portée d’ombres jusqu’à faire surgir
un cheval au galop. Partout le feu s’exprime dévorant et le temps bascule. Da
capo. La silhouette d’unecavalière
est inscrite sur la face argentée de la lune, les ténèbres s’illuminent. Et
voilà qu’une armée mongole déboule à sa poursuite. Pas un seul bémol, mais des
marques de sabots sur les lignes qui se cabrent. C’est l’âme de la terre qui
tremble. Je tremble. Je suis le théâtre de cette poursuite effrénée. Enfin
l’apothéose, la grande danse des cavaliers, le grand opéra des montures quand
la nature Diva pousse son airde
Valkyrie. La chamane a rejoint les territoires de l’ombre.
Partout
les cris rauques des Esprits surgis des profondeurs taillent des lambeaux
d’espace, ils ouvrent les portes des mondes interdits aux profanes. Il n’est
plus rien de connu au travers de ces territoires où le son allume l’animalité
de l’Être. Là, tous les chamans de tous les temps, de tous les mondes, unissent
leurs voix. Dans la nuit, un chant ancestral inscrit dans la mémoire du
minéral, dans l’ossature du vivant enfle jusqu’au coup de cravache final.
Le
pur-sang se cabre, un hennissement, puis le silence.
Un son comme une vibration envoûtante et porteuse,
un appel douloureux, une plainte douloureuse d'animal
blessé,
Le cri de la terre foulée.
Un chant comme une émanation de la Vie,
une vague montante,
une cavalcade fougueuse et bruyante,
une ronde folle dans des horizons déserts...
UUTai,
Cette femme est à elle seule un monde qui se raconte, une prêtresse
liée à la terre-mère, porteuse libre d'un chant de rappel pour des hommes trop
loin d'eux-mêmes, si loin de la vie qui les anime et les fait.
Serge De La Torre
https://instantsdecriture.blogspot.fr/
Dessin Adamante
Je vous invite aussi à visiter les pages parues autour des herbes
(une page par participant) et vous invite à y laisser quelques mots. Il
est toujours agréable pour les participants de voir que les autres
s'intéressent, au moins sur la page de la communauté. Une façon de nouer
le contact et de faire de cette communauté une réelle plate forme
d'échange.
D'autres pages suivront sur le sujet. Cela
fait beaucoup, surtout avec la page du vendredi qui s'y rajoute. Mais
vos visites ne sont pas limitées dans le temps. Et, merci encore de votre fidélité.