Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Et puis l'accueil du commentaire d'une sylphide qui s'est endormie le crayon à la main ;
Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
Et puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie.
Le
bonheur de cet hiver d’enfance ne fut pas tant la beauté de la vitrine, que
nous contemplions en gourmandise, que la joie du partage.
Sur
le chemin de l’école nous étions deux ne faisant plus qu’un, complices sereins
et joyeux.
L’hiver
a fait place au printemps. L’été est venu. Tu es parti. Je suis restée.
Une
à une, les années se sont écoulées et, quand tombe la neige, devant cette même
vitrine, qui n’a pas beaucoup évolué, je me demande encore, je me demande
toujours, si tu m’as oubliée.
En
mode optimiste au souvenir du bonheur d'un petit bonhomme de deux-trois ans
auquel on avait appris à se régaler du regard devant les vitrines sans réclamer
et cela marchait.
Nos
bottes trop serrées, étaient encore de l’an passé,
Mais
elles glissaient à merveille sur les flaques gelées….
L’école
nous appelait d’une cloche trop molle :
Du
rêve, quelques instants encore, par pitié!
La
chaleur d’un four et puis l’odeur des farines,
Douceur
du sucre Candy, mie tiède de la fraiche boulange :
La
vendeuse, pâlie de pains blancs nous semblait un ange.
Les
vitrines, de Saint Nicolas aux veilles de Noël,
Éveillaient
des rêveries de sel, des tourments irréels.
Devançaient
de rêves de fêtes, d’illusions de goûter.
Délices,
oh oui, délices lointains, tant convoités !
L’école
nous appelait d’une cloche trop molle :
Par
pitié, quelques secondes encore d’éternité.
Que
de fous rires sur nos chemins frivoles d’écoliers
Qui
gonflent, encore, comme des pâtes à double levée,
Yeux
ébahis, doigt fixé, je me souviens d’extases
Nous salivions
à une crèche, à une chaumière au toit de gaze,
Savourions
sans morsures, derrière leurs papiers des figures
D’évêques
en pain d’épices, lissés de blanches glaçures.
Des
peuples de « Mannela »* aux boutons de Corinthe.
Qui
arrachaient à nos cœurs de si joyeuses plaintes.
L’école
nous appelait d’une cloche, soudain, folle :
Arrêtez
l’heure, par pitié, tuez le temps!
Frère
et sœur, dans une semblable gourmandise :
Nos
désirs et nos rêves, se suffisaient à de simples odeurs
Nous
savions vivre en ces temps de délices non consommés.
L’école
a fini de nous héler de sa cloche trop molle :
Courrons,
courrons, le maître va, encore, nous gronder !
*Petit
bonhomme à base de pâte briochée qui se mange pour la Saint Nicolas, dans tout
le bassin rhénan et représente les enfants de la légende liée à cette fête.
Qui
regarde qui ? Les enfants, en arrêt devant les figurines de la vitrine qui
orneront peut-être une crèche ou un sapin pour magnifier la fête de Noël ;
ou l’âme des figurines immobiles qui les interpelle sans mot ?
L’écoute
de leur silence fait se pointer le doigt de la gourmandise. Pour eux, le temps
s’est arrêté. La magie de l’instant éternel opère, le désir s’installe. L’empreinte
de la friandise convoitée se fixe à tout jamais dans le cœur indestructible de
l’enfance.
L’œuvre
d’art ne participe pas du vouloir faire, mais du laisser être. Elle témoigne.
Elle plonge l’observateur comblé dans la vibration d’un non agir créateur.
Je
reçois donc je crée par la redécouverte de moi-même, par le retour à la source
primordiale.
Ici,
mon enfance, délicieusement parfumée de miel et d’épices, déploie ses ailes.