Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Le jardin des fées, n'en doutons pas : celui de l'Herbier.
Quelle chance tout de même de vous avoir comme brins dans ce grand livre un peu foufou, un peu à l'Ouest -surtout lorsqu'il n'y a rien de nouveau- et que dans les commentaires poussent des herbes sauvages qui se glissent dans l'instant sans rien attendre d'autre que de pousser et de partager leur parfum.
Aujourd'hui, n'en déplaise à sa modestie, je vous livre les pétales d'ABC et sur une autre page, un dessin de mon cru pour le livrer à la voracité de vos mots.
Les herbes soient avec vous cet été, pour des propositions fofolles et sans réel calendrier.
Oups !
J'ai tellement de projets dans la têtes que je ne fais plus qu'une avec l'ordinateur, mais je garde un doigt sur l'herbier, j'y tiens.
Allez, je vous raconterai bientôt, d'autres voiles se lèveront.
Mon jardin fou d'herbes folles
Les herbes poussent au rythme des saisons
l'été les ralentit
la poésie s'exalte des parfums du jour
le bien-être s’accommode des circonstances
Paris est loin, Paris est proche
apprivoisée par un nid de verdure
Paris m'est devenu un îlot de passage
Inspiration, expiration, respiration
tous sens ouverts sur la vie
m'abreuvant petit à petit
des dons de la nature
enrichissant les cadeaux culturels
que Paris a pu m'offrir
Modeste brin d'herbier
je goutte au fil des semaines
au plaisir du partage poétique
quand et comme il se présente
Un premier texte pour saluer les printemps qui passent et qui fleurissent.
Coucou, JB, quelques bougies pour un nouveau printemps et un petit refrain pour les souffler. Merci de ne pas oublier ta petite famille de brins qui en est tout émue.
À très bientôt, ici nous possédons l'éternelle jeunesse, alors les printemps peuvent bien passer, c'est simple, on ne s'en aperçoit même pas ! ;-)
Adamante
Je te salue, fin de printemps...
Le jour s'est levé. Le coq a chanté. Passent
moutons blancs dans une prairie bleue avec son vol de corbeaux noirs bavards,
de tourterelles gris perle chamailleuses...
Tandis que sur le pavé sec et poussiéreux de
ville le pigeon prospecte comme un orpailleur, au p'tit bonheur la chance...
Proie pour un matou qui n'en perd miette
!
Le soleil ne chasse rien ce mercredi de
paresse, il laissera vivre les nuages, faiseurs d'ombre bienvenue ou pas sur la
plage qui reprend des couleurs.
Sous ce ciel imparfait, au bord de l'été, sur
le rebord de ma fenêtre les boutons floraux daignent s'ouvrir plus volontiers,
la vie en rose pour le géranium.
Le clocher ardoise, haut personnage des lieux qui tutoie
son Dieu, se détache davantage des autres toits, sonnant les heures avec une
pointe d'orgueil...
Légère et court vêtue va la Perrette du coin.
Le toutou en laisse marque son territoire.
La fleuriste colore le trottoir de ses
bouquets éphémères.
Dans l'air, pas un souffle de vent.
La vitrine du voyagiste vente d'autres cieux,
plus bleus...
Les « il va faire beau » pleuvront
avec une note gaie dans la voix...
Le jour s'est levé. Le coq a chanté. Je te
salue, fin de printemps, tchin tchin été, à ton règne azur et or, ainsi le
soit-il...
5 heures, à peine une lueur suffit aux
oiseaux, ils appellent bruyamment le jour. Des écharpes colorées pointent
à l’est sur le champ embrumé.
Au fil des heures la chaleur devient
étouffante, du bleu le ciel vire au blanc laissant la place à des moutonnements
d’êtres fantastiques qui se dérobent au regard. Bientôt les noirs nuages
s’entrechoquent d’éclairs imprévisibles délivrant un éclatement de perles
inquiétantes.
Jeudi
Fenêtres fermées je n’ai pas entendu les
oiseaux. Il fait grand jour. Le ciel est d’un bleu limpide strié par les
traînées des avions… à vol d’oiseau l’aéroport n’est pas si loin !
Un moment de rêverie. Sur quel vol
partir ? Se souvenir du temps des voyages en Italie, revoir les lacs,
méditer à Orta en suivant le chemin du silence, s’émerveiller à Ravenne,
revenir à Padoue, trembler à Vérone, découvrir Trévise…
Je ne me lasse pas de cette
écriture hermétique sur le tableau bleu du ciel.
Vendredi
C’est l’image du coucher du soleil qui
s’impose avec, les derniers rayons enflammant les nuages. Un instant de
plénitude, de remise à distance entre le vivant et les éléments.
"
Le crépuscule est la lueur qui précède le lever ou qui suit le coucher du
soleil. Dans le langage commun, on utilise le terme aube pour désigner le
crépuscule du matin."
Quelques images devraient accompagner, je n'ai pas réussi à les ouvrir,
elles arriveront bientôt je l'espère. AD
Les voilà ! Le ciel rougeoie, " orangeoie ou rosoie ?"
Françoise
ISABEL, la Vieille Marmotte.
Une
ou deux journées particulières
20
juin, 8 heures du matin
Quelle
journée promet cette brume dense qui se dissipe vers l'ouest ?
"On"
nous a prévu grand beau temps et chaleur. Déjà un chat à l'heure de la sieste
cherche l'ombre du cyprès.
21
juin, 7 heures du matin
Le
ciel est noir et la météo prévoit du gris et de la fraîcheur.
Comment
s'habiller pour une grande journée de balade ? Jusqu'au bout j'ai eu envie d'y
renoncer.
22
juin, 6 heures du matin.
Quelques
pas pour vaincre la douleur d'une crampe matinale.
Grande
fraîcheur sur grand beau temps. La rosée a emperlé le carreau.
l'Apn
n'a plus de mémoire. La mienne engrangera la journée particulière d'hier en
retournant au repos sinon au sommeil,
quelques
fragments joyeux, successifs et intenses de vies singulières. Pudeur des
apparences.
Je
me lève, mes pantoufles épuisées longent le corridor, débouchent au radar dans
le salon. La lumière du Sud succède à l’ombre. Je lance un regard voilé vers
l’extérieur et brusquement je me souviens : la consigne !Ce matin et durant trois jours, je me
le suis promis, je dois regarder le ciel, le raconter !
Je
m’approche de la fenêtre et observe. Pas un seul nuage, là-haut toutn’est que brume violette parfaitement
homogène ; pas une seule traînée d’avion, pas un stratus pour interrompre
la beauté de cet océan pourtant trompeur. Non ce n’est pas ici l’augure d’une
immensité ruisselante de soleil. L’eau se cache partout dans les hauteurs, elle
se révèle par l’absence de transparence et cette couleur violine née de la
lumière fusant au travers d’innombrables particules de vapeurs humides. Les
bruits eux-mêmes sont étouffés. Un chien aboie, un enfant pleure, la porte
métallique du portail claque en se refermant tandis qu’une mobylette, sans doute
dressée sur la roue arrière, s’époumone à rêver de vitesse en trimbalant son
bagage humain. Rêve-t-elle de le jeter, comme on se débarrasse d’une mouche
d’un geste machinal ou, comme un chien libérant son résidu de gamelle, au beau
milieu du trottoir ?
Je
ne cherche pas à savoir. L’idée d’un café s’impose, m’extrait de ma torpeur et
fait se diriger mes pas vers la cuisine. Un peu plus alerte, les papilles
frémissant déjà de ce petit plaisir quotidien, je salue le jour par le chant de
l’eau dans la bouilloire.
Jeudi
Aucune
luminosité à travers les persiennes de la chambre ce matin. Le ciel chargé de
masses menaçantes n’incite pas sortir et pourtant, il le faudra bien, j’ai
rendez-vous. Je me hâte. Une radio éructe un rap tonitruant au passage d’une
voiture puis le calme revient, ce n’était rien d’autre qu’une petite vomissure
de la rue, une révolte en décibels pour vider le malaise, rien qu’une petite
impuissance.
Les
arbres se réveillent, ils frémissent et chantent leur chanson d’arbre. C’est la
chorale du vent qui accompagne le grand ménage céleste. Nimbus et cumulonimbus
s’enfuient. Ils iront un peu plus loin décharger leur trop plein, vomir eux
aussi leur excès climatique.Moi,
dès à présent, je peux sortir sans parapluie.
Vendredi
Petit
soleil dans la fraîcheur du matin, le jour sourit et s’amuse à dessiner de
longs doigts blancs sur le bleu tendre du ciel. Un grand troupeau de moutons
chemine doucement sur les plaines de l’azur, peut-être guidé par un Petit
Prince devenu berger, qui sait ? Tout est douceur, je ferme les yeux,
j’oublie tout, plantée dans mon salon, à rêver de rien.Mais mon chat lui n’oublie pas, il a
faim, il miaule, dressé sur ses pattes arrière il m’implore en joignant ses
pattes avant de façon répétitive.
Je
te laisse Petit Prince des nuages, c’est l’heure de la gamelle et tu le sais,
un chat, ça n’attend pas.
J'aime
cette image colorée sentant bon la lessive du quotidien quand elle peut sécher
au grand air. C'était le temps des vacances. Le point d'ancrage familial parmi
d'autres escapades.
Quand
de retour de camping rustique, nous faisions une grande lessive.
Quand
l'un ou l'une avertissait des premières gouttes, quelques mains se hâtaient de
décrocher le linge humide jusqu'à la prochaine éclaircie.
Temps
heureux où les voisins ne s'offusquaient pas de ces étendages et qui faisaient
le charme des villes du sud même sur les cartes postales.
En
regardant cette image plus attentivement, j'imagine d'autres campeurs, qui
n'ont pas choisi, faisant sécher leurs vêtements sur des branches faute d'un habitat
moins précaire, et qui, coûte que coûte, préservent leur dignité dans ce souci
de propreté.
Et
cette image en appelle d'autres, faîtes de joyeuses randonnées sur les sentiers
du monde, ou d'errances résolues et terrifiées sur les chemins de l'exode.
Et
soudain j'ai envie d'écouter Exodus de Bob Marlay.
Les
beaux jours font sortir de nos armoires des costumes empesés de couleurs et
d’oublis.
Spectres
vides épris de vent et de soleil
Ils se balancent
Fantômes en rang,
perdus
Sous les verts
ombrages.
Ils
volent comme de vaillants soldats à l’assaut d’un été qui hésite à se montrer
Prudent
Ils avancent
Chevaliers de vent
portés
Vers de vains combats
Vaincus
par les moulins du temps, l’usure des longues trottes et des lessives vigoureuses
, ils ne seront rendus à la paix de leur huit-clos sombre que par l’hiver
revenu :les armoires
enfinrefermées.
La lessive se balance au vent, sous le soleil, dans
cette campagne où les grillons oublient trop souvent de chanter depuis quelques
temps.
Caresse
du vent
sur
les herbes esseulées
mon
voisin chante
Comme
ils sont gais ces vêtements aux couleurs d’un coucher de soleil, séchant sous
le pommier. Ils me parlent de l’été, du voyage, de la lenteur, de la langueur.
Ma
pensée chemine
mon
regard se retire
un
volet claque
Ici,
il fut un temps où les vacances bourdonnaient d’abeilles, de chant d’oiseaux.
Et l’incessante stridulation des élytres tentait de couvrir la voix de ma mère
me criant de mettre mon chapeau.
J’ai
toujours sept ans
dans
mon cœur de soleil
le
vent me nargue
Dansez
pour moi habits colorés de juillet, ravissez mes yeux de vos élans retenus par
les cintres. Il y a en vous une envie d’envol et en moi le désir de vous
suivre, sans but, comme on suit un parfum sur une aile de papillon.