Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
J'y pensais, mais... il me fallait le temps de monter la page, de chercher un sujet qui parle, et aujourd'hui, la vieille, (un clin d'œil de Artips) m'a dit : "C'est moi !" mais le philosophe lui aussi m'a fait signe...
Sans doute la sublime lumière de Rembrandt qui m'a séduite.
Alors voici deux images, Droits Réservés comme d'habitude, avec les liens à ne pas oublier...
Merci pour vos poésies qui viendront illustrer les images.
À vous de faire le choix ou "de jouer sur les deux tableaux".
JE VOUS PROPOSE :
"la vieille lisant" pour lundi prochain
&
"le philosophe" pour celui d'après.
Notez bien le titre sur l'intitulé de votre email pour que je m'y retrouve facilement, et n'oubliez pas de noter le lien qui mène à votre blog.
Je vous espère en pleine forme tant physique que morale.
Que le soleil du jeune printemps illumine l'espoir et vous tienne en joie.
Voici
une belle récolte qui mêle au mieux la prose et le haïku, ou le tanka.
Mais
que seront juillet et août avec les congés ? Cela va sans doute avoir une
incidence sur les parutions, moins de participations, des lieux plus ou moins
connectés...
Bon,
c'est décidé on ne décide de rien, on déclare l'aventure ouverte et les
parutions incertaines.
Qu'en
pensez-vous ?
En
tout état de cause, profitez des vacances, n'hésitez pas à vous perdre dans les
pages de l'herbier,
Là pas de risque de coup de soleil, mais peut-être la
chance d'en sortir illuminé. AD
C’était
presque hier, au cœur de la France entre montagnes, forêts et vallées, une
silhouette à sa fenêtre. Rêve, illusion ou réalité, toute de noire vêtue,
était-elle femme ? Était-elle sorcière ?
Un sourire édenté
quelques phrases en patois
toutes barrières tombent
Des
mots à déchiffrer, une cruche, l’eau tirée de la fontaine, nous voilà attablés.
Sa solitude s’éclaire de notre émerveillement, des multiples questions de vie,
joie de nos fils !
Eau de la fontaine
emplie la cruche du partage -
quelques poules picorent
Servante
des châtelains n’ayant point quitté son nid, eux sont partis vivre ailleurs
l’aventure urbaine et les progrès du monde. Elle se souvient, elle raconte,
elle a tant aimé, tant donné. Ces racines sont ici, elle y est née, elle y
mourra, pas vraiment abandonnée.
Pour s’endormir en sagesse, le vieillard se chuchotait
ces quelques vers apportés jadis par un oiseau merveilleux pendant le premier
jour de construction de sa maison si éloignée de l’humanité.
Après
un long voyage à travers la campagne, en ce temps reculé inscrit dans nos
mémoires, un voyageur fait une halte. Appuyé sur son bâton, il s’arrête, embrasse
du regard la chaumière où un vieillard accoudé à la porte l’observe.
Ses pauvres pieds meurtris
implorent un peu de repos
un si long chemin…
Mais
à cet instant, rien ne presse. Le
monde paysan a ses rituels. On s’observe, on se jauge. L’arrivant le sait, il
laisse au vieillard le temps de se faire une idée.
Il
sait qu’en échange des nouvelles des pays voisins, le vieux lui offrira le gîte
pour la nuit, dans la paille de l’appentis qui jouxte la pauvre demeure et,
pourquoi pas, un bout de pain, peut-être même une tranche de lard.
Un geste de salut
un raclement de gorge
un pas vers l’autre
En
attendant, deux mondes se rencontrent.
À
l’étranger de prouver sa bonne foi, ne pas brusquer le contact, tisser une
relation de confiance sans hâte ni précipitation.
Le dos fatigué
peut attendre la paille
si convoitée
L’essentiel
se joue dans une sorte d’étirement du temps, comme un bâillement de détente.
Si
la rencontre a lieu, le sédentaire accueillera le vagabond. Il fera ce soir
moisson de nouvelles qui le maintiendront éveillé durant ses longues soirées de
solitude, bien longtemps après que le voyageur aura disparu, avalé par le
silence de la forêt.
Dans
le jardin sur l’île il y a une maison. Dans la maison il y a une vieille vie.
Triste personnage
A la porte de sa cabane
Bougie à la main.
Accablante
est l’attente alors le personnage regarde au loin. Il voit deux oiseaux
bien serrés l’un contre l’autre là sur le tronc couché face à la maison.
Triste solitude
D’une vie qui s’en va
Vouloir être oiseau.
La
bougie s’éteindra, la vieille vie aussi, alors l’âme, tel un oiseau
libre, s’envolera.
Sur
les bancs de l'école, au temps de l'insouciance et des grandes espérances, ils
avaient fait un pacte.
Ils l'avaient rêvé
leur cabane du bout du monde
pendant tant d'années.
Au
temps des fenaisons, ils allaient aider aux foins, main d'oeuvre docile
oubliant l'école et ses leçons. A flanc de montagne ils partaient en escapade
pendant que les grands se reposaient.
Ils l'avaient trouvé
disparaissant sous les herbes
désarticulée.
Au
fil des étés, elle a abrité leur amour candide d'enfants, leurs émois
adolescents, pendant que les grands négociaient des alliances.
Ils l'ont rebâtie,
clou après clou, planche à planche
pour y habiter.
Les
anciens se moquaient d'eux. On disait "les amoureux". Ils
protégeaient leur secret. Longtemps ils ont hésité au nom à lui donner,
"Paradis" ou "Ça m'suffit"
Panne
d'image, crainte d'user de reproductions « non libres de droit »,
j’ai visité The Metropolitan Museum of Art. Ce que nous faisons s'inscrit, selon ce que j'ai compris, dans le cadre légal des œuvres "libres de droit".
De quoi alimenter les pages de
l’herbier et nous faire voyager dans l’art.
Cette œuvre
datée de1644
est réalisée avec :
« Plume
et encres allant de brun clair à brun foncé, marron lavages, corrigés en blanc
(oxydé, partiellement écorchée), et des touches de craie rouge (dans les
structures ajoutées à la gauche de la maison principale). »
« Pour un peintre dont la principale préoccupation était la figure
humaine, Rembrandt a dessiné et gravé un nombre remarquable de paysages. Cette
vue d'un chalet près du bord d'un bois, bien que caractéristique dans le sujet,
est exceptionnelle parmi ses paysages pour sa fluidité de ligne, sa profusion
de lavage et sa grande échelle. C'est le plus grand dessin paysager de
l'artiste et celui dans lequel l'architecture du chalet submerge quelque peu la
nature. Bien que le nombre de dessins attribués fermement à Rembrandt ait
diminué ces dernières années, suite à des évaluations plus rigoureuses et
systématiques de son œuvre dessinée, cette feuille impressionnante a marqué son
terrain. Le dessin est signé et daté de 1644 avec le même stylo (…/…)