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mercredi 9 mars 2022

La page 194

 

Photo Rolland Brossy




Mon refuge...

 

 

Tout là-haut

Niché dans le ciel bleu

Que le soleil dore

Un château domine l'endroit,

Un bois touffu,

Un pont plusieurs fois centenaire

Qui une rivière enjambe...

 

 

Site de Comencau

coule l'eau, s'écoule le temps

Mon havre de paix



jill bill


http://jill-bill.eklablog.com


Photo Rolland Brossy


 

Miroir du temps :

 

Au loin sous un chaud rayon de soleil des remparts protecteurs, réalité ou souvenirs s’accrochant inexorablement à ces murs de pierres ?

 

« A mon beau château »

abri de leur tendre enfance –

chaque pierre se souvient

 

Visible à distance, par beau temps, presque à portée de la main et pourtant encore si loin. Les souvenirs s’accrochent à l’arche arbustif, glissent sur le pont de pierres, s’attardent à l’orée du bois, hésitent à gravir le rude chemin forestier…

 

Hier en aimant

à l’appel de la lumière

remonter le temps

 

Plus qu’un conte, plus qu’une histoire familiale, tout un pan du passé accroché à la falaise friable de leur mémoire. Coups de pinceaux, coup de cœur, l’artiste vient de rouvrir le livre d’une époque révolue qu’ils avaient enfouie au plus profond de leur jardin secret… 

 

Extase silencieuse

ravivant ce qui n’est plus

leurs larmes affleurent

 

ABC

 

http://jardin-des-mots.eklablog.com/




Photo Rolland Brossy


Prés du pont de Comencau, entourée de ses moutons blancs, une bergère file la laine et rêve . Elle chantonne une bluette qui parle de son amoureux parti à la guerre...


Elle imagine son foyer

vivant, joyeux de mille rires

tout ce bonheur promis


Reviendra-t-il ce beau garçon aux yeux pétillants, emplis d'amour et si courageux? Elle écoute les sons de la nature, le frou-frou de la rivière, le cri des oiseaux et la stridulation des grillons...


Emplie d'espoir

son cœur bat la chamade

Elle l'attend


Marine D  

http://marinezou.blogspot.com





Photo Rolland Brossy



Il est une vallée de charme au coeur de l'Aveyron où règne la sérénité. Elle abrite le site de Comencau et son célèbre pont.

Un pont stylisé-
des châtaigniers majestueux
lui font une haie d'honneur

un ouvrage  original
magnifié par 4 arches ...

Ce pont enjambe avec prestance la rivière Aveyron où les flots chantonnent une petite musique douce à mon coeur ....et à tous les randonneurs!

Le château de Cayla, surplombant  la vallée pourrait être le décor de la Belle au bois dormant tant sa magnificence nous invite au rêve...

Le Château de Cayla-
on y rêve et y danse
un menuet d'antan

"Il suffit de passer le pont", c'est tout de suite l'enchantement. Comme un enlacement de branches d'arbres où tout soupire, c'est l'extase!

Une forêt bruissante
où dansent les farfadets-
le mystère y plane

Etrange mélange d'arbres, feuillus, châtaigniers qui arpentent la vallée.

Essences florales
un nectar dans la Nature-
breuvage des Dieux

Les randonneurs y puisent de l'énergie et y rencontrent le bonheur...

Au fil de l'eau
promenade ressourçante-
c'est "l'Eau Vive"!

En somme, un lieu authentique attachant!

Le pont de Comencau
un havre de paix-
là-haut, le ciel!

le 06/03/2022
Claudie Caratini 
(Commentaires sur cette page)




 



Le pont Vieux


Sur le pont Vieux

A l’aube bleue

Lorsque Morphée

Replie ses bras

.

Sur le pont Vieux

Là où l’hiver

Pose, délicat,

Son frimas féérique

.

Sur le pont Vieux

La lumière danse

Un rêve fluide

Poudrée de nacre



Martine











Dans la solitude
d'une nature engivrée
un rai de soleil.,

Deux vieux arbres vénérables
saluent de Gé sa beauté.

***

Il ne suffit pas
d'aller au-delà du pont
pour grimper là-haut

suivre du soleil la trace
S'habiller le coeur et l'âme

***

Rester en-deçà,
suspendre le temps,
et juste admirer
l'offrande à nos sens

Calme, luxe gratuit, volupté,
une invitation à la pause
loin de l'humaine folie.

©Jeanne Fadosi, vendredi 25 février 2022
https://fadosicontinue.blogspot.com




 






















Le Pont de Comencau

 
On a chanté le pont de Nantes et la Loire majestueuse, nous chanterons le pont de Comencau et l'Aveyron que domine le château de Cayla. Une enjambée singulière, dessus les eaux cascadant joyeusement vers le Tarn pour rejoindre l'Océan, que toutes les rivières et les fleuves convoitent.  
 
Un irrésistible voyage
le goût du sel, du vent
et des voiles
 
Le vieux pont immobile la regarde danser cette eau prise d'impatience. Le paysage est à rêver quand les buissons du printemps explosent le blanc de leurs fleurs, dont le parfum grimpe jusqu'aux pierres resplendissantes du château, au coucher du soleil.
 
Un petit éclat
un souvenir de l'Eden
pour l'âme en exil
 
où, sur cette terre sacrée
elle peut contempler la lumière.

 
Adamante Donsimoni

8 mars 2022




UN TEXTE UN PEU EN RETARD
PERDU DANS LES TOURMENTS DU WEB



C'est un matin de givre qui poudre la campagne de blanc et de mystère. Seuls nos 

pas résonnent dans ce matin frisquet où les premiers rayons flamboient sur la 

colline. Un château porte haut ses murs de vieilles pierres en veillant sur la plaine.

Ici tout est silence

le gel a statufié les herbes et les choses

seule la lumière caresse les courbes endormies

Quelques frissons parcourent cette campagne paisible, presque d'un autre temps 

où la rivière limpide coule ses reflets argent.

Un chemin se faufile sur un vieux pont moussu surveillé par deux chênes,

ses gardiens majestueux.

La paix et la lumière sous un coin de ciel bleu

une porte ouverte aux rêves 

un voyage du passé

Quelques heures seulement à se bercer d'espoir dans ce lieu idyllique où tout 

parait possible tandis que bien plus loin résonnent des combats et de vives 

inquiétudes, des paroles d'effroi, des cris et pleurs d'enfants, l'exode de tout

un peuple, cet horrible cauchemar. 

 

 

Balaline

http://mado.eklablog.net

25 février 2022 









dimanche 30 janvier 2022

Les branches de la P. 191

 

La voici, la voilà, et complète cette fois !

Si les chèvres grimpent aux arbres

j'ai bien cru le devenir samedi 😥 

Oups ! et Ouf !

 


Merci les Brins de vos magnifiques poèmes

-comme toujours-

et de vos photos

-j'en ai plein d'avance-

L'herbier est pour moi un vrai bonheur.

Encore merci !

 

Adamante

 

Photo ABC

 

Rideau d'arbres


Forêt nue, bois nu
Rideau d'arbres, trouée de bleu,
L'écureuil n'y danse plus
De branche en branche,
L'oiseau bavard s'est tu, nid vide...

Je cherche du regard
Un p'tit Chaperon rouge, mais, rien,
Voire un loup, une biche...

Barricade de troncs
retient l'hiver dans ses rangs
La ville manifeste


jill bill
 
 

 

 




Entrelacs forestier :

 
Les arbres entrelacés ont tiré leur rideau sur le secret des lieux.
Grand méchant loup, ogre, chaperon rouge ou autre petit poucet, les histoires jouent à cache-cache.

Cherchant celle qui dort
promenons-nous dans les bois
crainte et mystère

À cette heure ni hibou, ni coucou, pour accompagner la balade, juste le craquement de nos pas sur branches et feuilles mortes. Au loin, nous croyons percevoir le chant des nains partant au boulot…

Hêtres, chênes et bouleaux
s’accordent à quelques charmes
entrelacs boisés

Les histoires inscrites en nos mémoires se reflètent sur le tableau du jour. Les écorces se teintent au gré de la lumière. Admirant l’orée des bois, nous nous laissons séduire par ce chef d’œuvre naturel.

Sombres branchages
embrassant de claires ramures
masques de l’aube

Il suffirait d’un rien pour que contes et Dame Nature, en complices, s’unissent pour nous emporter dans de merveilleuses aventures.

Magie de l’instant
aux portes de l’imaginaire
il était une fois…

dans les murmures forestiers
s’ouvre le livre d’images

ABC

 

 





 

 

Matin gelé

Des nuances de gris dans la maille des arbres
L'aube rose apparaît en halo incertain
Dans l'enchevêtrement le ciel nous fait mille clins d’œil
Les chênes dénudés restent droit dans leurs  fûts
Tant d'hivers sont passés sur leur peau craquelée...


À l'horizon j'ai vu le milan qui planait
Sur la prairie au sol gelé deux chevaux gris
Dégustent les brins d'herbe que leur souffle réchauffe
Dans quelques heures royal Phebus aura fait son office
Et aura transformé le pays vivifié


Il existe des âmes qui cherchent la lumière
Qui tournent sur la vie espérant l’impossible
Et voudraient voir des signes dans les bosquets déserts

Marine Dussarrat - 27 janvier 2022

 

 

 
Johnny Clegg et Savuka - Asimbonanga (1988)






 

 

 

 

 

 

 

Balade en forêt 


En tâtonnant, Printemps,
Silence chlorophylle,
A taché de ciel bleu
Le sous-bois sec automne.

Anémones et violettes,
Hardies ballerines,
Frémissent du satin,
Éternuent leur pollen.
 
Un merle musicien,
Étincelles trilles,
Secoue coucou lointain
Au discours monotone.
 
Pin mât de misaine
Soutient branches wickiup,*
Imprégnés de fous-rires,
Jeux rusés d’apaches.
 
Nos pas roulent cailloux,
Bottent pommes de pins,
Se coulent dans l’enfance
En plumets de lichens.

* wickiup: abri primitif fait de branches et d’herbes construit par les Apaches et les Paiutes.

Martine


 

 

Seuls les arbres

 

Un silence ouaté, en gris, quelques touches de bleu dilué dans le ciel morne et bas où les corbeaux traînent leur lassitude. Plus bas la forêt dépouillée parait inhabitée, chants et pépiements envolés.
 
Seuls les arbres
serrés sur leurs mystères
semblent défier ce jour cafardeux.

 
Ces géants aux grands corps paisibles en apparence, vieux sages aux mille jours, traversent bien des tempêtes pour nous livrer demain les clés d'un autre monde.
 
Saurons-nous ouvrir les portes de l'espoir ?
 
Se blottir
au creux de cet essaim de vies
aux racines tentaculaires
aux vibrations inaudibles


Ce voyage communiquant
un appel résonnant au fin fond de notre être.


Sur les chênes, les pins où se lit encore la trace de nos ancêtres, de leurs gestes ancrés sur les écorces rugueuses, la vie a déposé sa force et ses faiblesses, cette majesté d'être, cette lutte quotidienne pour grandir, résister.

 
Seuls les arbres
unis contre l'adversité
compagnons des jours sans
offrent leur robustesse à nos fragilités.



Balaline

 

 

 

 

Le vent et les tempêtes, à défaut de la morsure d'un froid qui tardait, sont venus à bout de la toison des feuilles de l'année.

C'est l'heure indécise
entre le jour et la nuit
aube ou crépuscule.

Pendant quelques mois, la dentelle sombre des ramées nues va laisser derrière le bois se deviner le "pied du temps" comme il se disait il y a longtemps.

C'est l'heure où l'ancien
négligeant le baromètre
dit la pluie qui vient.

Blanc rosé dans la nacre grise du ciel, demain sera dans la brume et le givre. Quelques oiseaux frileux saluent le vieillard silencieux dans sa promenade solitaire.

Le soir est trompeur.
Quel sera le temps demain ?
Le doute s'insinue ...

Doucement s'en vient le soir,
griffes noires, ciel de velours.

©Jeanne Fadosi, samedi 29 janvier 2022

Fadosi continue







Tanka I


 Décembre en froidure-          
silence dans la ramure
aucun pépiement

ni même un écureuil
arbres en dormance




Tanka II


 Renaissance
dans l'entrelacs de leurs branches-
des éclats bleutés

le ciel dessille ses yeux
j'ai le blues du Printemps !

 

 

 Un haïku

 

Les rameaux nus étendus
quelques craquements sourds-
lamento de l'hiver



Claudie Caratini - le 30/01/2022





 

 

L’attente de la forêt


Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent

un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence


Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité

un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie


Le vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel, et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de gris et de marrons.

l’heure n’est plus aux chants
et l’espace rétrécit
invite au sommeil

Il se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse, et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère la neige, il aime la faire danser

son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.


Adamante Donsimoni - 28 janvier 2022

LE CHANT DU SOUFFLE 


Arthur Rubinstein - Chopin Ballade No. 1 in G minor, Op. 23

 &

Nemanja Radulovic & Double Sens - Les Quatre Saisons - Hiver - A.Vivaldi




mardi 18 janvier 2022

Pour la page 190

 

 Bonjour les Brins,

 

Quelques petites bricoles de santé la semaine passé, heureusement terminées, je vous propose une photo envoyée par Claudie pour lundi prochain.

La page 191 sera avec une photo de ABC. 

Un grand merci de vos participations image.

Belle fin de semaine et à très bientôt, les amies.

Adamante

 

 

P.S. certaines d'entre vous rencontrent parfois des difficultés pour poster des commentaires sur la page. Je réussi parfois à les intégrer, mais là, cela m'a été impossible, j'en suis désolée. J'espère que le bug est corrigé désormais, je ne vois pas de solution personnelle viable.

Je précise enfin que lorsque vous adressez un e-mail sur l'herbier, (ou sur ma boite personnelle), cela n'arrive pas aux autres participantes, puisque j'envoie des courriels en copie cachée. Il est préférable de déposer vos mots en commentaires.



Photo de Claudi C


dimanche 9 janvier 2022

La page 189

 

 

 

Photo Adamante

 

Partage :



 

Absent le chat les souris dansent, dans le royaume des rongeurs, au pays creusois comme en diverses campagnes…



Toit sur toit
pour grenier à foin
belle aubaine



Gouttière haute, gouttière basse, pour pluie et neige, couloir ou abreuvoir des quatre pattes et oiseaux de passage…

Porte fermée
réserves bien à l’abri
rongeurs au chaud

Un petit espace, une faille, un nid douillet pour Dame Fouine et ses petits. Monsieur chasse, à la belle étoile, perturbant le somme des habitants du logis. Course sur les tuiles, fuite dans les gouttières, bagarre si le chat s’en mêle, tapage nocturne…

Espace partagé
à chacun son étage
au gré de l’homme

Autrefois le bétail était en bas, l’homme au-dessus profitait de sa chaleur. Ici, aujourd’hui, les bestioles grouillent en haut, en bas l’homme a son confort… Au clair de lune, l’un se repose, l’autre mène sa vie, l’espace, dit-on, appartient au premier habitant…

Style distinctif
de l’habitat campagnard
signature locale

tout le charme de nos régions
leur architecture

ABC







On dit


On ne sait pas, on ne sait plus
Si quelqu'un habite-là,
Cette bâtisse fait la morte...

Alors on dit, on dit, tant de choses,

Un vieil ogre, une sorcière, des fantômes,
Aaah on dit...

Sans doute plus personne,
Mais la rumeur insiste, elle dit...

Porte de bois, lorsqu'on y frappe,
Le tout a l'air à l'abandon, mais, on dit,
Que, parfois...

Les gamins murmurent que, entre ces murs,
Tout comme leurs parents,
Il y aurait... un, une, des...

Alors, on dit que, en se faisant peur...


La mystérieuse
au fin fond du village
avec ses on dit


jill bill






 

 

 

 

 

 

 

La grange aux souvenirs

Un bouquet d'été blond au bleu nonchalant, d'enfance miel vanille, de joyeuses galopades dans les prés rasés de frais où sèchent les andains sous une lumière ardente. Magie des vacances campagnardes où cascadent les rires des cousins, cousines, toute notre appétence pour chaque découverte.

Liberté estivale
à plein poumons, à toutes jambes
roulés-boulés sous le soleil de juin
Le bonheur à tue tête

Derrière le vieux volet où le fenil somnole, sommeillent les souvenirs, les glissades soyeuses sur le foin juste rentré dans son odeur tenace qui entête la grange et enivre nos émois.

La vieille charrette grince
la jument impassible
docile et si câline attend la fenaison

Derrière le volet clos sur une trop longue absence, quelques toiles se balancent constellées de poussière, des images s'entassent en piles de souvenirs, des visages dilués dans leur couleur sépia, des ombres fugitives sur les murs qui ont fermé la porte, et ce merveilleux goût d'une enfance insouciante, ce trésor déposé dans un coin de grenier.

Légèreté des êtres
enfance papillon
cueillant chaque bonheur passant
je te serre très fort pour te choyer encore


Balaline
7 janvier 2022





Bonjour,  Tu me regardes.
Je vais bien. Je suis encore debout.
Je marche.

J'ai calfeutré mes vieilles fenêtres de bric et de broc.
De planches mal équarries seules en ma possession.

Qu'as-tu à me regarder de travers ? Tu ne me reconnais pas ?
Il est vrai. Tu n'étais pas né(e), je vivais déjà.

Et s'enfuit le temps
Demeurent la joie l'espoir
Un deux trois deux un

Je suis la Vieille - Maison encor vaillante. Et j'abrite encor des jeux des rires des soupirs de joie et des tristesses et des mal heurts !

Du matin au soir
Et sans décompter les morts
Ma vie se construit.

Françoise,   8 janvier 2022












 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un vieil original

À l'entrée du village une vieille maison tenait bon vaille que vaille sous le joug des années.  Son toit, ma foi, avait l'air en assez bon état. Par contre,  le crépi des murs partait en larges plaques ici et là. Surtout, côté nord, face à la forêt toute proche.

Au soleil d'hiver-
Une maison solitaire
Et les jeux du vent


Cette bicoque, aux portes et volets toujours clos, était la demeure d'un vieil original. Béret noir, vêtements noirs, mains et visage comme passés au cirage*. Tout le monde l'appelait La Mado. Je le voyais passer, véloce, lorsque je travaillais dans mon jardin. Jamais un mot. Juste un salut bref assorti d'un sourire timide.

Au bord du chemin-
Salut et bouche cousue
Courtoisie champêtre


Il partageait son logis avec deux vaches étiques. Une compagnie qui le réchauffait dans tous les sens du terme.  Parfois, je l’apercevais, au loin, fauchant l'herbe débordant des champs environnants. Puis il repassait, toujours aussi pressé, disparaissant presque sous son fardeau luzerne et sainfoin.

Sourd à l'angélus
Il n'entend que ses vaches-
Vieillesse excentrique


* J’appris plus tard qu’il se passait sur le visage et les mains une espèce de pommade anti-mouches.  Le ou la mouchine.

Martine Madelaine-Richard






VOLETS SCELLES


Mes pas résonnent dans la bourgade endormie, je cherche une porte ouverte, un passant qui vaque à ses occupations, l'ombre d'un chat, un potager bienveillant, l'odeur du feu de bois, vers une fenêtre je lève le regard...

Volets vermoulus
le temps a fait son œuvre
la maison est vide

Depuis longtemps elle est partie la petite mamie, oubliée de tous, la fenêtre est close et les contrevents sont fermés, plus un bruit dans l'étroite ruelle, rien ne reste des bruits familiers, des rires et des jeux d'enfants.

Comme des piafs
ils venaient en vacances
chauds d'amour

Le village entier a perdu son âme, plus de commerce, plus de travail, peu de vie, pourtant on parle de retour à la terre, de familles qui rêvent de vie simple, de calme et de campagne...

Crêpes et merveilles
embaumaient la cuisine
ravissant les petits


La vieille demeure se prend à rêver de renouveau, de courses dans les escaliers, de terrasse fleurie, de balançoires et de poules qui caquettent au jardin....


Jadis la maison
sentait la cire et la lessive
les draps repassés

- Elle se met à espérer
le retour des garnements



                                                                 marine Dussarrat

 

 













La garçonnière

C'était une porte pleine. Donnant sur le vide au-dessus de la cave à cidre. L'oncle y accédait par une échelle solide en fer qui pesait assez lourd à soulever pour décourager la curiosité des enfants. Quand bien même auraient-ils réussi à la hisser, ils n'en avaient pas la clé.

Objet d'hypothèses
farfelues et inquiétantes
la porte mystère.

Quand l'enfant demandait pourquoi la tante n'y allait jamais, elle répondait simplement : c'est la garçonnière. L'oncle y allait quelquefois, y entreposait ses cannes à pêche et en descendait de vieux journaux des années 30 qui finissaient leur vie de papier dans le cabinet du jardin.

La curiosité
y conduisait les enfants.
Autre porte lecture.

La garçonnière n'évoquait à la fillette que le mot garçon. La tante avait fini par lui apprendre que c'est à cette échelle, alors en bois, qu'elle était passée au travers d'un barreau vermoulu. De conversation en conversation, elle lui avait appris son accident, la perte d'un rein, son infertilité. Un jour, après la question naïve et cruelle : dis tante, pourquoi tu n'as pas eu d'enfants ?

Porte meurtrière
avait ôté des promesses
et brisé une vie.

Jamais elle ne lui dit cependant si ce terrible événement avait eu lieu avant ou après son mariage. Dans ses lecture en cachette, l'enfant grandissant avait fini par associer garçonnière à lieu de rendez-vous. Elle avait observé son oncle, entendu les rumeurs. On disait même que les deux derniers enfants de la bonne lui ressemblaient plus qu'au mari.

Porte cachotière
aurait protégé le nid
d'amours adultères ?

La tante malade, l'oncle sénile, l'adolescente accéda à la garçonnière. Elle ouvrait sur une grande pièce sans jour autre que celui  filtrant entre les ardoises. Quelques lits de plume, des édredons, alignés sur un plancher brut et bien poncé. La garçonnière était la chambrée des journaliers du temps de la prospérité de l'entreprise de maçonnerie de l'oncle. Au fond, caché par des sacs de jute, un vieux poste émetteur-récepteur et un parachute.

Porte hospitalière
abrita au temps de guerre
l'aviateur tombé.

©Jeanne Fadosi, dimanche 9 janvier 2022

 


 

 

 

Porte ou volet ?

Je patiente sous le soleil de l’été, il fait trop chaud dans la salle d’attente. Mon esprit musarde au hasard de mon regard, et soudain,

au-dessus du toit
ou plutôt entre deux toits
un drôle de volet

Ce volet n’est-il pas une porte fermée sur un absurde impossible à atteindre ? Quelle Dame se trouve enfermée derrière ces planches mal jointes et brunies par le temps ?

Une sérénade
vient chanter à mon esprit
la nuit, la guitare

La Belle de Cadix a des yeux de velours… Ritournelle en sabots dans la paille piquante, la Belle arbore les joues rouges que confère la campagne aux jeunes délurées.

Et voilà qu’un rire
surgit d’un lointain passé
traverse la rue

« Vient-en sonner à ma fenêtre mon gaillard, escalade le mur et le toit, tire la chevillette et la bobinette cherra - peut-être… ou pas ! »

Rire évanoui
il n’y aura plus de loup-
juste le silence

porte et volet sont fermés
sur la campagne taiseuse.


Adamante Donsimoni - 9 janvier 2022

LE CHANT DU SOUFFLE