L'Herbier de Poésies
Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
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mardi 12 novembre 2024
dimanche 10 novembre 2024
Page 238
Tout d'abord, je tiens à vous remercier de vos commentaires sur les pages de l'Herbier, d'autant qu'il y a parfois des Brins sans blog -nous en comptons deux pour cette page- qui peuvent être touchés de votre attention.
Belle lecture à tous. AD
La fille de Nonoma...
Sous le soleil
Nuages barbe à papa
On voit la vie en rose,
Elle se danse
A ne plus toucher terre.
L'arbre totem
N'offre aucune ombre
Si ce n'est sa floraison jaune citron.
La belle, on la surnomme Pocahontas
Jeune indomptée, hardie, effrontée
De la tribu Mattaponi .
Bandeau à plumes rouges
Nus pieds
Sous le regard d'une indienne âgée
Et de la petite Cheyenne
La belle rebelle danse
Danse, encore et encore.
Powhatan et ses hommes sont à la chasse
A la chasse au bison,
A leur retour, animal dépecé,
Eux chanteront
Loueront le Grand Esprit, Wanka Tanka
Dans une ronde triomphale.
Entre deux corvées
le corps libre se déchaîne
en arabesques
Conte d’enfance :
Un totem, un arbre, un petit d’homme sous le soleil... Et le dialogue d’un sage discutant avec l’enfance :
- Pourquoi cours-tu si vite, tout feu tout flamme, sous l’ardeur du soleil ?
- Poussé par le vent comme par le temps, je cherche mon totem qui me conduira vers l’arbre où pousse les fruits de la jeunesse.
- Le vent, le temps, toi qui n’es qu’un enfant, profite donc de l’instant.
- L’instant me pousse irrésistiblement, demain déjà je serai grand. Les outils de ma vie sont cachés dans l’arbre et ses fruits ne durent qu’une saison. Il me faut tous les croquer pour m’épanouir, m’enrichir, devenir fort et célèbre.
- N’en croque pas trop l’enfant, tu as déjà en toi les racines et la sève qui structureront ton avenir.
- Le soleil brûle fort et l’instant me pousse. Mon totem est presque à portée de main. La saveur des fruits m’aimante. Plus rien ne m’arrêtera.
- Écoute-moi, petit d'homme, avant qu’il ne soit trop tard, ralentis ta course. La vie sur terre ne dure pas une éternité, tu te dois de l’apprivoiser pour la vivre pleinement et l’aimer.
L’enfant cours toujours, l’instant à ses trousses, déjà quelques nuages s’accrochent au-dessus de sa tête... Quel sera sa destinée ? Le vieux sage l’ignore. Il redoute qu’il ne se brûle les ailes dans la fougue ardente de ses illusions..
sa récréanote
dans mon jardin de mots-
l’enfant se façonne
d’une génération à l’autre
écrire son livre de vie
Déraison et récréation
@marine DUSSARRAT
Un petit cochon rose chauffe son postérieur dodu au soleil pétillant. Un grillon stridule et trissule, un papillon fantôme divague ça et là, tête en haut, ailes en bas...
Une fois encore, gestes répétitifs et mélopées séculaires, rythment les célébrations destinées aux dieux de l'astre lumineux et des saisons
Du bruit et des cris
la fête a le goût étrange
du danger qui rôde
Le roi de la savane nous invite à la danse quand frappent les jumbés. Un homme debout regarde le monde avec effroi. Sous l'arbre de la paix éclosent en phares blonds, des fruits qui font voir la vie autrement, dit-on...
Il auront le tournis
tête en bas, ailes en haut
et quelles réponses?
Le soleil chauffe dur, et grésille sur la campagne,
Un milan plane au loin.
Courons nous mettre à l'ombre de cette arbre rose...
Mais hélas, la place est déjà prise !
Rien à faire il ne veut pas s'en aller ;
L'ombre est si douce, partageons la,
En grignotant quelques fruits d'or.
Livia (commentaires sur l'herbier)
Un texte fait d'une rencontre réelle lors d'une promenade jeudi dernier dans la campagne.
Après le brouillard,
Capuche rouille au vent
la joggeuse trace sa route
sous le soleil pâle.
Que voit-elle du paysage ?
Qu'entend-elle des cris d'oiseaux ?
Dans les frondaisons
aux mille couleurs de l'automne
un chant salue l'astre.
Migrateur fait-il étape ?
Sédentaire veut-il colloque ?
La silhouette s'enfonce
dans le sentier forestier
ni tortue ni lièvre
Au bord du petit étang
des canards l'ont salué.
©Jeanne Fadosi, jeudi 7 novembre 2024
Le bâton de pluie
Lune après lune, la terre restait sèche, craquelée, infertile, poussiéreuse.
Hier encore le soleil implacable brûlait la colline, surchauffait leurs tipis.
Ils se lamentaient, priaient, suppliaient, mais rien n'y faisait.
Alors la jeune squaw a offert sa magie à la terre, à son peuple
Le don d'appeler l'eau de vie
Juste un bâton enchanté dansant entre ses doigts
Le bâton de pluie
Au doux chant de grelots
Peut bercer leurs rêves
En gouttes de rosée
Glissant sur les feuilles
Perlant sur la peau
Des larmes si pures
Nectar des matins
Promesses de vie
L'espoir est revenu
En cueillettes goûteuses
Offrant l'abondance
Et le ciel en rose s'enveloppe de joie
Balaline 08/11/2024
Le monde est stone
Dans mes nuits peuplées de rêves étranges, j'ai souvent imaginé ce moment magique où le soleil à l'aube naissante darderait ses rayons chatoyants enveloppant de vaporeux nuages...filant ainsi le parfait amour.
soleil rougeoyant
nuages fardés de rose-
une rencontre amoureuse
Mais, c'est qu'utopie, on peut toujours rêver! Le rêve, suivant Fred, n'est-t-il pas l'expression d'un désir. Ou bien, faire comme les tribus amérindiennes implorer le destin pour sa réalisation.
adoration mystique
un évènement festif-
danses et rites
toute la planète en parle
des échos de la savane
C'est ainsi qu'ils invoquent le ciel en fumant le calumet de la paix.... Et, le destin s'accomplit!
sous l'arbre-totem
tant de paroles proférées
un hymne au soleil-
"j'ai attrapé un coup d'soleil
Un coup d’amour, un coup d’je t’aime"
Quand la fiction et la réalité se rejoignent :
le soleil et le nuage vécurent un amour sans nuage!
Et, si le monde était STONE, ne nous en porterions-nous pas mieux?
Claudie Caratini (commentaires sur l'herbier)
Marseille, le 09/11/2024
Voyage onirique
J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience.
« Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous.
Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère.
Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle.
Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard.
Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place.
Eux me voyaient-ils ?
nostalgie ce soir
la nuit a effacé le jour-
dedans moi, le vent