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mardi 12 novembre 2024

Pour la page 239


 Parution lundi 25 novembre 2024


Encore une de mes récréanotes, mais si vous avez des images (photos, dessins) à proposer, je prends avec joie !




Et un grand merci pour vos visites et vos commentaires sur la dernière page, la 238.









dimanche 10 novembre 2024

Page 238

    Tout d'abord, je tiens à vous remercier de vos commentaires sur les pages de l'Herbier, d'autant qu'il y a parfois des Brins sans blog -nous en comptons deux pour cette page- qui peuvent être touchés de votre attention.  

Belle lecture à tous. AD

 

La fille de Nonoma...



Sous le soleil

Nuages barbe à papa

On voit la vie en rose,

Elle se danse

A ne plus toucher terre.


L'arbre totem

N'offre aucune ombre

Si ce n'est sa floraison jaune citron.


La belle, on la surnomme Pocahontas

Jeune indomptée, hardie, effrontée

De la tribu Mattaponi .


Bandeau à plumes rouges

Nus pieds

Sous le regard d'une indienne âgée

Et de la petite Cheyenne

La belle rebelle danse

Danse, encore et encore.


Powhatan et ses hommes sont à la chasse

A la chasse au bison,

A leur retour, animal dépecé,

Eux chanteront

Loueront le Grand Esprit, Wanka Tanka

Dans une ronde triomphale.

 

Entre deux corvées

le corps libre se déchaîne

en arabesques



jill bill





Conte d’enfance :

 

Un totem, un arbre, un petit d’homme sous le soleil... Et le dialogue d’un sage discutant avec l’enfance :

-  Pourquoi cours-tu si vite, tout feu tout flamme, sous l’ardeur du soleil ? 

-  Poussé par le vent comme par le temps, je cherche mon totem qui me conduira vers l’arbre où pousse les fruits de la jeunesse. 

-  Le vent, le temps, toi qui n’es qu’un enfant, profite donc de l’instant. 

-  L’instant me pousse irrésistiblement, demain déjà je serai grand. Les outils de ma vie sont cachés dans l’arbre et ses fruits ne durent qu’une saison. Il me faut tous les croquer pour m’épanouir, m’enrichir, devenir fort et célèbre. 

-  N’en croque pas trop l’enfant, tu as déjà en toi les racines et la sève qui structureront ton avenir. 

-  Le soleil brûle fort et l’instant me pousse. Mon totem est presque à portée de main. La saveur des fruits m’aimante. Plus rien ne m’arrêtera. 

-  Écoute-moi, petit d'homme, avant qu’il ne soit trop tard, ralentis ta course. La vie sur terre ne dure pas une éternité, tu te dois de l’apprivoiser pour la vivre pleinement et l’aimer. 

L’enfant cours toujours, l’instant à ses trousses, déjà quelques nuages s’accrochent au-dessus de sa tête... Quel sera sa destinée ? Le vieux sage l’ignore. Il redoute qu’il ne se brûle les ailes dans la fougue ardente de ses illusions.. 

 

sa récréanote 

dans mon jardin de mots- 

l’enfant se façonne 

d’une génération à l’autre 

écrire son livre de vie 

 

ABC

 

 

Déraison et récréation 



    Un petit cochon rose chauffe son postérieur dodu au soleil pétillant. Un grillon stridule et trissule, un papillon fantôme divague ça et là, tête en haut, ailes en bas...

Une fois encore, gestes répétitifs et mélopées séculaires, rythment les célébrations destinées aux dieux de l'astre lumineux et des saisons



Du bruit et des cris

la fête a le goût étrange

du danger qui rôde


    Le roi de la savane nous invite à la danse quand frappent les jumbés. Un homme debout regarde le monde avec effroi. Sous l'arbre de la paix éclosent en phares blonds,  des fruits qui font voir la vie autrement, dit-on...


Il auront le tournis

tête en bas, ailes en haut 

et quelles réponses?


                                                              @marine DUSSARRAT



                                                                                                  



Le soleil chauffe dur, et grésille sur la campagne,


Un milan plane au loin.


Courons nous mettre à l'ombre de cette arbre rose...


Mais hélas, la place est déjà prise !

Rien à faire il ne veut pas s'en aller ;

L'ombre est si douce, partageons la,

En grignotant quelques fruits d'or.


Livia (commentaires sur l'herbier)




 

Un texte fait d'une rencontre réelle lors d'une promenade jeudi dernier dans la campagne. 


Après le brouillard,


Capuche rouille au vent

la joggeuse trace sa route

sous le soleil pâle.


Que voit-elle du paysage ?

Qu'entend-elle des cris d'oiseaux ?


Dans les frondaisons

aux mille couleurs de l'automne

un chant salue l'astre.


Migrateur fait-il étape ?

Sédentaire veut-il colloque ?


La silhouette s'enfonce

dans le sentier forestier

ni tortue ni lièvre


Au bord du petit étang

des canards l'ont salué.


©Jeanne Fadosi, jeudi 7 novembre 2024

 




 

Le bâton de pluie


Lune après lune, la terre restait sèche, craquelée, infertile, poussiéreuse.

Hier encore le soleil implacable brûlait la colline, surchauffait leurs tipis.

Ils se lamentaient, priaient, suppliaient, mais rien n'y faisait.

Alors la jeune squaw a offert sa magie à la terre, à son peuple

Le don d'appeler l'eau de vie

Juste un bâton enchanté dansant entre ses doigts

Le bâton de pluie

Au doux chant de grelots

Peut bercer leurs rêves

En gouttes de rosée

Glissant sur les feuilles

Perlant sur la peau

Des larmes si pures

Nectar des matins

Promesses de vie


L'espoir est revenu

En cueillettes goûteuses

Offrant l'abondance

Et le ciel en rose s'enveloppe de joie


Balaline  08/11/2024


 




 

Le monde est stone


Dans mes nuits peuplées de rêves étranges, j'ai souvent imaginé ce moment magique où le soleil à l'aube naissante darderait ses rayons chatoyants enveloppant de vaporeux nuages...filant ainsi le parfait amour.


soleil rougeoyant

nuages fardés de rose-

une rencontre amoureuse


Mais, c'est qu'utopie, on peut toujours rêver! Le rêve, suivant Fred, n'est-t-il pas l'expression d'un désir. Ou bien, faire comme les tribus amérindiennes implorer le destin pour sa réalisation.


adoration mystique

un évènement festif-

danses et rites


toute la planète en parle

des échos de la savane


C'est ainsi qu'ils invoquent le ciel en fumant le calumet de la paix.... Et, le destin s'accomplit!


sous l'arbre-totem

tant de paroles proférées

un hymne au soleil-


"j'ai attrapé un coup d'soleil

Un coup d’amour, un coup d’je t’aime"


Quand la fiction et la réalité se rejoignent :

le soleil et le nuage vécurent un amour sans nuage!


Et, si le monde était STONE, ne nous en porterions-nous pas mieux?



Claudie Caratini (commentaires sur l'herbier)

Marseille, le 09/11/2024




 


 

Voyage onirique 

 

    J’ai souvent voyagé dans mes rêves, ne sachant trop ce qu’était la réalité pour les définir hors d’elle, mais l’important pour le voyageur onirique est de vivre intensément le voyage afin qu’il vous marque de son expérience. 

    « Sans sortir de chez lui le sage connaît l’univers et les hommes. » Voici, rendu de façon succincte, ce qui me reste d’une pensée de Lao Tseu. Parcourir le monde chez soi, en soi ou en chaussant ses bottes de sept lieux n’a, c’est vrai, que bien peu d’importance. Ce qui compte est le vécu, la conscience d’être à chaque instant du voyage. On peut se perdre à courir trop loin, ignorants que nous sommes à chercher ailleurs ce qui est en nous. 

    Dans mon rêve le soleil inondait de sa lumière un ciel vaguement brumeux où flottait un nuage rosissant, juste au-dessus d’un impossible oiseau tenant de la chauve-souris et de l’albatros. Peut-être une chimère. 

Sous ce qui me semblait être un arbre à palabres, aux plumetis roses et jaunes, une déesse tellurique, coiffée de cornes de cerf à l’instar des déesses celtes, se tenait droite comme la justice tandis qu’une sorte de roi pressé, aux enjambées de danseur, terminait sa course devant elle. 

    Était-ce pour lui rendre hommage, pour lui délivrer un message, ou n’était-il qu’un époux volage ? La Dame peu amène, drapée dans sa grandeur, le toisait du regard sans bouger. Derrière lui un enfant levait les bras semblant prendre plaisir, comme tout ceux de son âge, à l’arrivée d’un cavalier sans cheval. À l’horizon deux voiles s’éloignant de la côte commençaient à disparaître dans le brouillard. 

    Je regardais la scène essayant d’en saisir le sens. J’eus la sensation désagréable de faire partie de ceux qui écoutent aux portes. Mais aucun son, aucun mot ne me parvint. Le silence était lourd comme à l’intérieur d’une cage de verre. Je percevais la vibration de l’espace où tout se mélangeait, et je reste aujourd’hui convaincue d’avoir remonté le temps, de m’être égarée dans une dimension parallèle où je n’avais pas ma place. 

Eux me voyaient-ils ? 

 

nostalgie ce soir

la nuit a effacé le jour-

dedans moi, le vent

 

Adamante Donsimoni - 5 novembre 2024