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dimanche 26 mars 2023

La page 223

 

Photo Adamante


La créature



Il craqua une allumette

Un soir, dans le noir

Et sa flamme

Cracha une créature

Comme par magie

Magie de l'instant

Ou celle d'un bon génie

Il ne sut qu'en penser


Il craqua une allumette

Un soir, dans le noir

Et la créature le fixa

De son oeil ténébreux

Rien qu'un instant

Le temps que se consume

Le bois de l'allumette

Et mourut


Lézard irréel

improbable bon génie

Parti en fumée


jill bill













Qui es-tu ?

 

 

Tu m’intrigues, m’amuses et m’interpelles, toi en ton cadre nocturne.

Plus je te regarde et plus je m’interroge :

-       Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

Tu restes là muet et scintillant, petit animal imaginaire :

-       Serais-tu à la recherche de tes lointains ancêtres ?

Je t’imagine lézard vert, en caméléon pour te confondre à l’arbre qui t’a vu naître. Ou bien têtard bientôt grenouille, sur sente rougeoyante, en quête d’un point d’eau…

-       Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

Tu me regardes sous une paupière mi-close. Impatiente de connaître tes origines, je te contemple curieuse de savoir ce que les brins de notre herbier vont faire de toi.

 

hâte de te connaître

en ton mystère rouge et noir -

suivre le vermillon


ABC

 








 


Peur sur la nuit


 

Nuit singulière, encrée d'un noir inquiétant à l'horizon rougeoyant.

L'air est saturée de chaleur, d'odeurs âcres, de sensations prémonitoires.

On s'attend à endurer un phénomène exceptionnel, une marée flamboyante,

peut-être une colère énorme déferlant sur notre vieille terre.


Une violence sourde

tramée jour après jour

la peur sur les heures


Des jours, des nuits à la redouter.

L'angoisse, la colère puis l'effroi. Ainsi notre vieille nature nourricière manifeste ce soir

ses tourments comme les cris primitifs des êtres de la nuit où les ombres chagrines

précèdent les orages, les brasiers sur la plaine, les sifflements des feux.


La bête en marche

L'enfer en robe rouge

Tant de coeurs brisés


Balaline     23/03/2023











 Nuit en rouge et noir


 

Sur l'écran noir de mes nuits de sang

bordées de velours pourpre

je me hisse en haut de la piste

En rouge et noir, je suis Jeanne Mas

j'exorcise ma peur et chante mon idéal               


En rouge et noir, je me fais du cinéma

Je suis Madame Rénal, brûlant

d'un amour incandescent pour Julien Sorel

Ce feu intérieur me ronge

Mon désir s'enfle , le coeur ardent!


Quand soudain semblant crever la nuit

Et venant d'un entonnoir

Un être doté d'yeux maléfiques

me tire de mon rêve abyssal

me jetant dans le néant le plus total.


Sur l'écran noir de mes nuits de sang

je tressaille, j'ouvre enfin les yeux,

sur mes draps froissés de satin coquelicot

quelques traces d'un rouge baiser

éclaboussent ma nuit d'une irrésistible passion.



Atmosphère, atmosphère, quelle étrange atmosphère!!


Gaston Bachelard dans l’eau et les rêves :

« La nuit est une déesse à qui rien ne résiste, qui enveloppe tout, qui cache tout ; elle est la déesse du Voile. »


Claudie Caratini - Le 25/03/2023  - Commentaires sur ce blog -


















Dans le flou



 

Le ciel rougeoie, au jardin, la soirée s'éternise, c'est si bon de respirer les parfums et de sentir sur sa joue une petite brise printanière...



Un bruit dans la nuit   

un froissement soudain

restons aux aguets



Quelle est cette bête

à la longue queue touffue

qui bouge sous le chêne ?



Est-ce un chat, un écureuil, un renard, un furet, qui cherche pitance ou est piqué par la curiosité et se délecte de ce moment de grâce ou bien, qui sait, un animal fabuleux dont je vois mal les contours?

Suspence!



Pharamine ou pas

sous les ors et l'éclat

d'une lune pleine

furtivement elle s'insinue

dans la paix nocturne


   @marine D













Le dragon de la nuit


  

 

     Dans la nuit d’été, sur la terrasse, assise près de la table recouverte d’une nappe cirée rouge où je travaille mes sculptures, quelques branches de bois sec à la croissance tortueuse attendent que je les interprète. 

   Le peu de lumière qui émane des photophores rend le décor intéressant. Je prends une photo pour découvrir ce que l’objectif captera de ce que je perçois-là. Sur le cliché apparaît un dragon, la table a disparu. Devant lui, juste une langue de feu exhalée de la nappe en cadeau. Partout, tout autour, les ténèbres ont gommé l’inutile. 

   Le dragon de bois me regarde de son petit œil noir. C’est troublant. Que cherche-t-il à me dire ? Je ne perçois aucune menace, plutôt une invitation à comprendre quelque mystère d’écorce. Intuitivement je sais que son immobilité est un temps qui s’est figé dans la matière, et que sa forme est un enseignement. 

   Sans chercher, je m’abandonne à la contemplation. Doucement, les ombres me dévoilent l’essentiel, elles me recentrent. 

   Je comprends alors le feu, le bois, les ailes de la foudre crachant le renouveau sur la terre affaiblie


le dépouillement

superflu calciné –

un germe attend la pluie


Adamante Donsimoni – 21 mars2023





Une petite pensée amicale pour Jeanne qui n'a pas pu participer.  










Merci de votre visite, de votre participation, c'est toujours un plaisir.

Bonne semaine 🙏








dimanche 19 mars 2023

La page 222

 



Renaissance



Feu hiver s'enterre,

Il est né le divin printemps

Revoici le jour lumineux

Comme la jeunesse

Jaune tels l'ajonc, le bouton d'or


Feu hiver s'enterre

L'oiseau refait son nid

Les fontaines se rallument

L'agneau nouveau tète

Au pré et ses marguerites


Feu hiver s'enterre

Le bourgeon craque son corset

Revoici le vert tendre sur la branche

Et le magnolia en fleurs

Tout comme le forsythia, le genêt


Feu hiver s'enterre

Ainsi soit-il

Coiffée d'une couronne d'ajonc

Maïa la déesse du printemps

Lui succède, bienfaitrice



Au souffle marin

se balance un épineux

Papillons safran



jill bill







D'un ajonc à l'autre


Le soleil, cet or brûlant les yeux à l’imprudent qui le fixe. Cette belle couleur jaune a la puissance de la passion flamboyante. Une teinte que l’on rencontre partout. On en  use, on en abuse avec une prodigalité vorace. Laissons de côté la négativité ( car hélas elle existe aussi) pour ne raconter que la positive: des rideaux velours moutarde dans ma salle de séjour, en passant par mon gros pull safran si confortable, en continuant avec un plat au curry indien dont la chaude nuance  suffit à me faire saliver. Il existe une infinie variétés de cette couleur autour de nous. Avec le printemps, les premiers pissenlits s’épanouissent alors que les mimosas vont bientôt tirer leur révérence. Hier, la pluie s’était invitée dans mon coin du sud.

.

Mars-

Il fait un temps merveilleux

Plusieurs fois par jour



Pour les incas, l’or, c’était « la sueur du soleil ».  Pour moi, l’or de certaines fleurs a le don de me faire voyager au pays des souvenirs. L’algelàs, ou ajonc de Provence,( nommé argeras en pays d’Aix)  me ramène à mes belles balades sur les flancs de la sainte Victoire. Mais son cousin l’ajonc d’Europe , qui m’a plus d’un fois piquée de ses dards, éclaire le chemin de maintes promenades familiales en forêt landaise. Ou, pour la plus récente, en solitaire, sur la presqu’île du Cap-Ferret*

Hélichryses, genêts, ajoncs… Sous le feu de Phébus, leurs parfums entêtants se mêlent à celui de la térébenthine exhalée par les pins.



 Voyage-

Du printemps à l’automne

Mon nez pour gouvernail



Martine MADELAINE-RICHARD


* balade racontée précédemment sur mon blog à l'aller:  ICI  et le retour: ICI












Genêts :

 

Quelques genêts, fenêtre ouverte sur un paysage vert tendre agrémenté de jaune.

Les moutons paissent Les routes étroites serpentent entre les murets de pierres. 

Guinness, soirée chants et danses dans les pubs villageois, rencontres et partages, au bonheur de leur fidélité. Comme autant de cadeaux sur la route des ans, leurs enfants se sont joints au voyage…

L’Irlande en atout cœur pour noces d’argent. Ils fredonnent, avec le Grand Jacques, « Au printemps, les amants vont prier Notre Dame du bon temps… », bien loin des « bergères peu sages » ils fêtent le bonheur d’aimer…

Vingt-cinq ans de plus, à l’orée d’un nouveau printemps, des noces d’or à célébrer. Des petits enfants en prime chantant en chœur la tendresse, ils ont les larmes aux yeux…

 

genêts sur prairies

célébrant l’amour –

ses yeux sont d’azur

 

cinquante ans de bague au doigt

belle aventure quotidienne

 

ABC










Écrit en écho à Fadosi continue : 

Vois ce Monde comme il vient


Mars 22 dans la neige et la tourmente

La vie debout fuyant la mitraille

La guerre transgresse les frontières

détestée, éphémère.


L'été brûlant s'est invité en mai.

Sur la lande des cendres fumantes

Genêts et ajoncs calcinés

Et la tourbe ardente.


Des gravats en lambeaux

Dans la plaie béante de la crevasse

Février 2023, insurrection de la Terre

Les villes toujours crient et craquent.


Depuis les profondeurs enracinées

dans la neige, les cendres, les ruines,

La sève, la sève, impérieuse

Et toujours l'impossible espoir.


©Jeanne Fadosi, jeudi 16 mars 2023










Tisseuse de beauté 


L' attente porte la voix silencieuse de la terre, celle de la main de l'homme en espérance de renouveau. 

La longue solitude hivernale patiente sous la grisaille, le froid, le gel où les couleurs et les parfums se taisent. 


Mais voilà qu'un matin, le jaune éclos dans toute sa splendeur semble sauver le monde de toute sa noirceur. 

Des milliers de soleils ont attendu leur heure pour fleurir landes et chemins. 

La terre devient si belle, poudrée 7 de l'or du réveil, des senteurs de l'été. 


Une aube veloutée

L'atmosphère scintillante 

Des êtres en joie 


Chères demoiselles, le jaune vous va si bien, il invite la lumière, insuffle la gaieté, rayonne de ses petites flammes, engendre émerveillement et gratitude puisque la vie court encore dans ses battements de coeur et de sève. 


Il faut garder de ce premier jour en fleurs sous le bleu du ciel, ce regard d'invite et de supplique de la nature entière qui veut continuer à vivre en habitant la terre.

16 mars 2023 


Balaline - 16 mars 2023 











ALLEGRESSE



Au fil de l'eau il y a des péniches, des vélos et des gens qui déambulent, une foule allègre,

les quais revivent, la ville se réchauffe, le fond de l'air s'anime, il y a un air de printemps


Grands parents fébriles

les enfants joyeux piaillent

on sent la fin de l'hiver



On connaît plein de petits chemins qui sinuent dans la campagne, circulent de bois en prairies,

ni sages ni encombrés, qui divaguent, dans les rayons obliques. Quelques courageux les parcourent.

Ils ne connaissent pas de frontières.



Dans la forêt aquitaine

les genêts infusent leur clarté

bardés de piquants

  


Marine Dussarrat

13 mars 2023











L'éveil du printemps en Provence



Je savoure cet instant magique et merveilleux qui annonce le Printemps dans la garrigue provençale où j'ai pu balader pour une pause détente

 


HAIKU


dans les collines

des genêts papillons

- envol du printemps


explosion de boules d'or

feu d'artifice en jaune vif

-magie du printemps

 


TANKA


balancées par la brise

Les rangées de genêts

nous enivrent-


touffes rondes éblouissantes

diffusant senteurs suaves



enfin, Printemps rit

sous les rayons d'or éclatants

les genêts embaument-


j'entends frémir les abeilles

notes aux délices miellées



exubérance-

dans les charmilles, ça papote

les nids pépient-


le Printemps en allégresse

et frémit  Dame Nature




Quelques citations sur le printemps

 


Matin de printemps -

Mon ombre aussi

déborde de vie !  Kobayashi Issa


 

Le printemps est revenu de ses lointains voyages

Il nous apporte la paix du coeur."

poème d'Oscar Milosz - Cantique du printemps



Claudie Caratini

Le 19/03/2023












Les genêts


    Les genêts ! Ils habillent toutes mes campagnes et quelques souvenirs d’enfant. Les anciens du terroir, les « mangeux d’terre » comme les nommait Gaston Coûté, les appelaient les balais. L’utile me paraît ici ignorer l’agréable car, mis à part un sorcier de Poudlard, nul ne rêve devant un balai. Mais soyons pragmatique, le pratique avant tout pour faire feu de tout bois. 

    Si les tiges ligneuses pouvaient, liées au bout d’un manche, chasser la poussière du sol de leurs maisons, les anciens rêvaient-ils devant cette explosion de fleurs d’or au printemps, venue chasser le vieil hiver et accueillir la saison des amours ? 

    Apportait-on un bouquet de balais à sa belle pour lui faire la cour, sans qu’elle puisse penser qu’après la fleur viendrait la corvée du ménage ? Une élégante façon détournée de mettre la servitude dans un vase. 

    Je me demande si ces petits becs jaunes, vibrant de joie et de soleil, ne sont pas l’exacte représentation du déroulé de la vie humaine. 

    En premier lieu, dès la fin des frimas, la pousse des verts tendres puis l’illumination des jaunes bourdonnant d’abeilles. Enfin la rigueur plus sombre des tiges, encore souples mais dénudées, vouées à œuvrer jusqu’à l’usure finale, mais encore bonnes à allumer le feu. 

    Voilà donc une modeste plante qui nous fait passer du rêve à la désillusion, de l’élan à la courbature.


une vie bien remplie

au-delà de toute attente –

poussière du beau


un amour qui vous attache

aux ornières du chemin



Adamante Donsimoni – 17 mars 2023