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mercredi 19 octobre 2022

Derrière la brume

 

Portrait numérique par Adamante


     En son jour d'anniversaire remonte ce souvenir, pas si lointain. C'était le 22 juillet 2022. 

Tout a failli basculer ce jour-là, mais ce n'était pas l'heure. 

     Aujourd'hui je ne sais plus qu'une seule chose, c'est que l'instant, plus que tout, est précieux car il porte le courant de vie. 


 

La brume partout 

Ici, dedans : le vide

Étrange vide

Il ne manque rien

Tout est toujours à sa place

Mais... absent

La brume

Le vide


La fenêtre

Cœur béant

S'ouvre sur un ciel

Gris sale

Tout est si lourd

L’humidité est étouffante


Quelque part dans Paris

Dans le froid d'un bloc opératoire

À l'instant où j'écris

Une poitrine s'offre au scalpel

Des doigts experts reprisent un cœur-

Ton cœur-

Comme le mien est lourd !


Qu’y a-t-il derrière la brume ?

Des chairs à vif

Un sang détourné

Un sommeil sans rêve

Battu d'anesthésiant

Une absence programmée

Et un si long temps d’attente


Traverseras-tu la brume 

Pour me revenir ?


« Tout est à sa juste place »

M’a confié le sage de ma vision

Mais où donc est-elle

La juste place ?


Je n’en sais rien

Je ne sais rien

Sauf que

Je t'attends


Derrière la brume

Je t'attends.



Adamante Donsimoni - 22 juillet 2022 ©sacem

lundi 17 octobre 2022

Pour la page 206

 



Merci à lui d'avoir accepté l'invitation



Rendez-vous lundi prochain & petit rappel :


Remise des textes au plus tard le samedi
.
 

Ne mettez pas de PJ pour le texte, laissez-le dans le corps du mail, Pas de mise en page particulière

Titre en minuscules.

Afin que la présentation dans la page soit identique pour tous les textes, et pour me faciliter la mise en page -je ne peux pas diminuer les interlignes- ne faites qu'un seul passage à la ligne entre chaque vers du haïku  et deux après si c'est un tanka.

Un grand merci.  AD

 

Exemple :

XXXXX

XXXXXXX

XXXXX


XXXXXXX

XXXXXXX


La page 205

 

Photo D18 à la sorite de Maneyreaux vers La Gorce - Creuse


Le passage


Une route, au milieu de nulle part,

Arbres verts, arbre mort

Qui conduit on ne sait où...

Un village abandonné,

Le château de Dracula...


Au bout de la sente

tout un mystère encore

La nuit va tomber


Une route, au milieu de nulle part,

Je m'imagine des choses...

Et si c'était simplement, rien,

La suite du chemin qui chemine

Dans la campagne déserte...


Il était une fois

ainsi commencent les contes

Arche intrigante


jill bill









 

Réminiscence :


De temps en temps, je me demande si tu te souviens encore de cette route parcourue gaiement, sur le chemin de nos escapades… Nous avancions d’un bon pas, sous le ciel de la Creuse, à la découverte de nous-même plus que des lieux.


Un pied devant l’autre
des kilomètres en partage
sans carte ni boussole
 
La campagne était souriante. Nous gardions en ligne de mire une trouée vers l’avenir comme autant de promesses aimantant notre regard. Nous marchions sac au dos, sans soucis du lendemain. C’est à peine si les côtes ralentissaient notre cadence.
 
Avancer de concert
plus loin toujours plus loin
tracer notre route
 
Tu choisissais l’ombre, je cherchais la lumière. Assoiffés de verdure, de grand air et de silence, d’un commun accord, nous nous taisions. Nos pas scandaient l’itinéraire du jour. Derrière les haies, broutaient des limousines. Quelques rares voitures nous frôlaient sans ralentir…
 
Seuls au monde
avides de sérénité -
les vaches ruminaient
 

C’était l’été, le temps des vacances, celui des découvertes, des rencontres impromptues, de l’insouciance. Premiers pas ensemble, si loin d’imaginer ceux que nous aurions encore à parcourir. La vie les aurait-t-elle dénombrés pour nous ? Peu importe.


Aujourd’hui, le silence tombe de nouveau sur notre route. Nous communiquons du regard et à demi-mot. Le chemin se partage toujours…

 

S’épaulant l’un l’autre

les côtes se révèlent plus raides

- l’hiver approche

  

ABC

 

 

 




 


C'est au temps d'avant, les travaux d'adduction d'eau ont défoncé routes et chemins. Mais quel progrès ! Les routes reparées, goudron et graviers en trop servent à carrosser les réseaux en terre battues et même les cours de fermes et autres maisons.


l'ancien chemin creux

goudronné, privé des haies

conduit au hameau


Combien d'autos se sont engagées dans la voie sans issue pour avoir tourné trop tôt. Les plus malchanceux revenaient une minutes plus tard, par l'autre chemin.Et nous en riions !


oubliées ornières et boue

et les bottes inconfortables.


C'est tard dans la nuit. Step m'a dit, "première à droite puis encore à droite puis toujours tout droit jusqu'à l'autoroute. Des touffes d'herbe éparses ont vite formé une ligne presque continue. La route (vraiment ?) s'étrecit et l'enrobé s'amenuise.


La route sera longue

sans place pour prendre le pouls

d'une nuit étoilée


Impossible de parcourir un bon kilomètre en marche arrière ! Au milieu de nulle part j'ai fait un demi-tour compliqué entre talus et fossé vaseux. Et j'ai retrouvé, rassurée, la bonne route, reconnue comme un paysage familier. je souris de repenser aux égarés qui aboutissaient à notre barrière.


Vers où va ce chemin ?

des ruines abandonnées ?

un champ cultivé ?


Dans les lumières des phares blancs

ne danse plus aucun insecte.


©Jeanne Fadosi, vendredi 14 octobre 2022

Fadosi continue: l'herbier de poésie





 




Ce qu'on veut dans la vie



Le chemin se déroule, avec ses ombres et ses lumières, bordés d'arbres sous un soleil de septembre encore chaud, c'est le jour idéal pour une promenade paisible à vélo...

 

Un arbre mort

se détache au-dessus

des frondaisons

Au bout de la route, une arche feuillue, en forme de portique m'incite à aller plus avant... Est ce la porte de vérité et de bienfaisance, le jardin du bonheur?

J'imagines

une voie vers l'ailleurs

vers l'impossible

 

Une ouverture sur un monde de douceur, de paix, d'amour, sans jugements, sans bassesse... Mais je rêve, le soleil m'a chauffé la tête... Je pousse sur les pédales, pressée d'aller voir ce qui m'attend, je vacille, je perd l'équilibre, je me retrouve dans le fossé... Je n'ai pas l'air fin ! Je me dis que les lutins faiseurs de mirages sont des farceurs et qu'ils rient sous cape lorsque je découvre mes écorchures...

 

Ce que je voudrais

sur cette route déserte

c'est peu de chose

 c'est revoir ton visage  

c'est entendre ta voix


Marine DUSSARRAT - 12 oct 2022


«Tout ce qu'on veut dans la vie c'est qu'on nous aime» - Louis Chedid



 



Route Maneyreaux

 

 

Je chemine au gré de mes humeurs sur la route Maneyreaux, dans la campagne Creusoise, par un après-midi d'été. Des ombres sur la route obscurcissent mon regard. A l'horizon, des nuages laiteux semblent courir dans le ciel. Que présage ce temps- là, alors que la canicule sévit partout en France? Peu importe, mes doutes se dissipent :   les massifs verdoyants défilent sur la route, accompagnant tout mon être et j'avance dans leur doux bruissement.


Frou-frou de feuilles

sur ma route vagabonde-

les arbres apaisent


Mon coeur est en liesse, je suis heureuse de cheminer, juste, cheminer...quant au détour de la route, j'entrevois une clairière, le soleil me fait un signe,


La vie m'appartient

Le chemin est le but-

le temps retrouvé


Une joie indicible fait vibrer mon coeur. J'ai trouvé la clé de ma traversée.


Route interminable

au bout du chemin

la quête de soi-


l'envie d'être moi-même

dans sa quintessence



Claudie Caratini - Le 15/10/2022




 






La pierre du Sergent



   La petite route de campagne bordée de fleurs des champs, bruissante comme une ruche, se souvient de tous ces pas imprimés dans ses couches successives d’asphalte. Ô combien de nostalgie perdurent dans ces herbes qui semblent immortelles


ils allaient gaiement

suivant les bœufs attelés

au rythme de l’Homme


   Comme ils étaient vieux et ridés aux yeux de l’enfant, ces paysans burinés de soleil et de grand air. Chaque année un sillon venait sculpter leurs visages. La mer est loin d’ici, mais même à la campagne, la peau, au fil des saison, se ravine avec le vent, avec les pleurs. Je me souviens…


le Sergent, assis

sur la pierre du chemin

là-bas, tout au bout


derrière la trouée du ciel

qui mène à mes souvenirs


   Alors que nous rentrions de l’école, poussant nos vélos jusqu’au sommet de la côte de l’étang, il nous attendait en appui sur sa canne. Là il nous racontait la grande guerre et nous donnait des conseils que nous n’écoutions pas


détails perdus

mais permanence d’instants-

curieuse mémoire


   La pierre porte désormais le nom de « la pierre du Sergent ». Les histoires se transmettent aux nouvelles générations qui imaginent et se forgent des racines. La Terre a de ces histoires qui vous touchent au plus profond


qu’est-ce qu’une pierre ?

un homme un jour s’y assoit

et l’histoire se dit.

 

Adamante Donsimoni 14 octobre 2022 

 



mardi 11 octobre 2022

pour la page 205

 

Voici pour la parution de lundi prochain. 

Une route qui va...



En haïbun ? Ce serait bien !



lundi 10 octobre 2022

La page 204, la danse des Fayards

 

"La danse des fayards" Thierry Vezon 




Il est une forêt...



Conte de sorcière

avec ses arbres crochus

Brume fantomatique




Un Chaperon, un Poucet

S'y sont perdus

Atmosphère, atmosphère...



jill bill









TANKA



Des hêtres gigantesques

à l' écorce de pachyderme

leurs bruissements légers-


ils relient la terre au ciel

dans un souffle poétique

 


Comme des elfes

malgré leur écorce rugueuse

une allure de sylphides-


la danse pleine de fougue

des fayards des Cévennes

 


Clin d'oeil artistique

Entre brume et  éclaircies-

un ballet majestueux



magnifiant la forêt et

créé par Thierry Vezon





  &



 

HAIKUS

 

Branches enchevêtrées

sur des troncs qui s'enlacent-

mélopée  des hêtres


L'envol des fayards

enchante la forêt-

champignons en fête


Envoutement

Des hêtres au supplément d'être-

le talent de Thierry Vezon



Claudie Caratini

Le 08/09/2022


 




Délaisse ton téléphone

quitte ta frénésie

ouvre grand tes paupières

porte loin ton regard

imprime en ta rétine

élargis ta mémoire

de l'harmonie des formes

et des couleurs intenses.


Doucement ferme les yeux

entends-tu les oiseaux ?

Ils chantent, oui, ils chantent

et font écho au vent.

Entends-tu les murmures

et les déflagrations ?

Celui du ru qui serpente

celle de la branche qui se déchire.


Regarde-les !

Non, sans ouvrir les yeux !

Ressens les vibrations

qui montent de la terre

te traversent comme eux ;

tu ne le savais plus.

Ressens celle du vent

qui caresse ou qui cingle !


Tu les vois, je le sais

et maintenant qu'ils dansent

tu t'abandonnes au rythme

de la mélopée.

Et tu danses.


©Jeanne Fadosi, samedi 8 octobre 2022




 


Chorégraphie naturelle : 

 

 

Tandis que se soulève lentement son étole de brume, le plateau se dévoile. Chaque hêtre, en être magicien, s’accorde un instant de pause, avant le grand spectacle du jour.

 

Hêtres en suspens

entre trac et envie d’être

le rideau se lève

 

La chorégraphie des fayards ouvre le bal. Racines, troncs, branches et feuillages ondulent au rythme des instruments à vent.

 

Tenir sa place

sans annihiler l’autre

instant féérique

 

Silencieux devant tant de beauté, chaque spectateur retient son souffle. Dame Nature, s’abreuvant à sa terre mère expose la force unie à la grâce de sa création.

 

Aucune fausse note

sous la caresse des vents

harmonie scénique

 

La contemplation s’ouvrant sur la méditation, chaque tableau enchante. Chef d’œuvre d’une artiste qui nous surpasse pour le plus grand bonheur des regards affutés.

 

Nos cœurs se nourrissent

d’une nature généreuse

les yeux grands ouverts

 

ABC







Alors, ils dansent



Dans la brume, au lointain, quelques-uns se tortillent et semblent discuter. Se racontent-ils une histoire de loup ou de bête fantastique, celle du Gévaudan ? Les arbres ont la mémoire des contes et dans cette poix tout paraît possible. Le temps y trace ses parallèles quantiques sur lesquelles, comme sur une portée de musique contemporaine, mon imagination virevolte dans les branches volubiles. 


voici les Cévennes

et dans ce bois de Fayards

les feuilles - humides


Le promeneur de l’imaginaire, s’il a l’oreille de la Terre, en avançant parmi ces troncs lisses et bombés, torturés comme d’énormes lierres, imagine-t-il mettre ses pas dans ceux de l’Homme de Cro-Magnon qui avant lui parcourut le pays ? Rien ne disparaît vraiment à ce que l’on dit au pays des castagnes et du pélardou*.


tintements de brume 

musique du silence

voici l’éveil des fées.



Adamante Donsimoni - 8 octobre 2022



*châtaignes et fromage de chèvre

 



Le coin des retardataires 

à ne pas manquer 




 Les Fayards



Dans la brume du matin

Les hêtres déploient leurs branches

Rondes et noueuses

Qui dit-on en ont vu

Des vertes et des pas mûres...


Ils ont subi l'assaut du vent

De la pluie et de la neige

Ils ont résisté aux sécheresses

Entonné les cantates d'automne

Quand leur flamboyance

Embrase la montagne


La brume du matin

Cache de subtils échanges

Etouffe les appels

Garde le chant mystique

Venu des racines

De la terre-mère

En osmose avec le firmament

Les fayards nous donnent le meilleur de leur vie

En nous ouvrant leurs bras.


 marine Dussarrat

                                                                                                     





La fête originelle



Il est beau ce silence des matins où la brume glisse sur les corps nus.

Son écharpe soyeuse vient à peine d'effleurer le jour qu'un océan laiteux chasse peu à peu les ombres nocturnes,

 réveillant les couleurs, les senteurs, chaque respiration du vivant.


Les hêtres fébriles appellent le soleil

Leurs peaux blanches ourlées de gris

frémissent sous le vent doux


J'aimerais tant les voir danser, onduler sous la lumière, des racines à la cime, étirant leurs bras noueux pour enlacer leurs semblables, retrouvant leur fête originelle, loin des hommes et de leurs dérives.

Cette magie née à l'aube ou peut-être au coeur de la nuit lorsque les fées se penchent afin de sacrer chaque parcelle de vie.


Instants lumineux qui fourmillent d'espoir

nous réconciliant avec le monde

La beauté offerte sur un plateau de joie 


Balaline - 09/10/2022