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jeudi 5 mai 2022

Pour la page 198

Bonjour les Brins,

J'attendais des photos particulières (surprise)  mais nous avons rivalisé de malchance, le dernier dossier que j'ai reçu ne peut être ouvert. J'attends donc un nouvel envoi qui je l'espère me permettra de vous faire rêver un peu pour la page 199.

 

En attendant je vous propose cette image pour la semaine prochaine, et comme il est déjà tard, je vous propose de publier la page mercredi prochain 11 mai.

Envoi comme d'habitude dans le corps du mail avec, n'oubliez pas, le lien sur votre blog.

Belle fin de semaine.


Photo Adamante - Ciel creusois été 2021 -


dimanche 24 avril 2022

La page 197

 



Photo Marine



Écume céleste



Un arbre mort

passe de la barbe à papa

Cieux en foire



jill bill


















Seul et nu

s’accrochant aux nuages

sans bourgeon


Ce fut son temps. Il va laisser la main à ceux qui l’entourent

s’épanouissent, envahissent les lieux, l’assoiffent, le dessèchent. Une

jeune pousse jaune, lui fait un signe de ses branches, comme un ultime

au revoir.


Sur le film de sa vie

Il revit le temps écoulé -

absence de remords


Un dernier sourire à cette renaissante saisonnière. Il sait que la

prochaine tempête, que le prochain insecte vorace, que l’aridité

grandissante auront raison de sa grandeur passé.


Leur printemps explose

d’une génération à l’autre

passage de relais


ABC



 




 







Un jour léger

Il y a au jardin en habits des dimanches

de longues pages blanches pour des rêves voyageurs

des arbres un peu fous dans leur exubérance

et mille pompons d'or pour parfumer l'ambiance

Un jour léger

à se lover dedans

un jour vertige

entre terre et ciel

Les herbes printanières coulent sous le vent doux

s'y mêle chaque bruit des toutes petites vies

aux chants d'amour à peine perceptibles

à nos oreilles si éloignées de tout

Un jour léger

à respirer la terre

s'enrober de lumière

pour une balade au-delà de l'instant

  

Balaline

22 avril 2022

















Deux mondes se confrontent

en zigzags de front ;


Ici la luxuriance

habille la soulane

en pompons jaunes des douceurs océanes

et verts éventails de jardins exotiques ;


Là-haut encore échevelé

Par les affres de l'hiver,

Un arbre nu griffe les nuages

faisant front au vent.


©Jeanne Fadosi, vendredi 22 avril 2022

pour la page 197 de l'Herbier de poésies


Fadosi continue


Pas d'illustration musicale pour ce billet mais l'envie de rendre hommage à Jacques Perrin qui s'est éteint jeudi 21 avril en prenant encore plus de hauteur avec la bande annonce de son film le peuple migrateur.



 







Le geste de l'arbre



Sur la butte il regarde les nuages

Gros vaisseaux blancs joufflus

Qui passent sans mot dire

Sur la butte un plaqueminier

Desséché par l'été

Dégarni par l'hiver

Nous fait signe en silence


La corête offre ses pompons

Sans aucun souci

Un palmier tâte l'espace

Le jardin ne veut pas entendre

Le chant du cygne


Nous offrira-t-il ses feuilles

Surgies vaillamment

A l'heure où tout se tait

Quand personne ne le regarde?


Je le trouve beau

Quand il peigne ainsi le ciel

De ses doigts fragiles...


marine Dussarrat

         













L’éléphant des nuages

 

La colline monte à l’assaut du ciel, accroche ses fleurs, ses herbes, ses buissons aux nuages qu’un arbre à l’agonie, esseulé tout là-haut, semble implorer


l’eau a reflué

la terre la lui a ravi

vaine fut la lutte


Un nuage éléphant se rit de ses prières, il suit les courants de l’espace vers d’autres contrées éloignées, d’ici là il aura changé d’aspect et le ciel, ici, sera redevenu d’un bleu d’une froideur absolue, sans la moindre trace de brume


tout s’en fuit un jour

tout se ruine et se dessèche

sous la loi du temps


un instant pour babiller

un autre pour disparaître.


Adamante Donsimoni

23 avril 2022


 



mardi 19 avril 2022

Pour la page 197

 

Coucou les Brins,

 

Voici une photo de Marine pour vous envoler vers les hauteurs. Atterrissage lundi.

 

Belle semaine à vous. 


Photo Marine Dussarrat









lundi 18 avril 2022

La page 196

 

Photo adamante


Reflets


Reflets en miroir

Doubles troubles lueurs

Fenêtre ouverte sur les collines

Arbres qui fusent sous les nues

Léger, un fin rideau ondule...


Un matin comme un autre

Que les rayons ténus éveillent

Sous verre des enluminures

Soiries fondues sur un mur nu

Le coucou et la tourterelle

Symphonisent le printemps

Une odeur de café

Un air de clarinette

Subliment le présent


marine Dussarrat








Effet d'optique



Vision fantomatique

Où des esprits dansent

Légers comme bulles de savon

Derrière une vitre


Et des lutins

En mode farandole

Leurs ombres chinoises

Au cadre vietnamien



Mirage,

réalité ou illusion

Alcool de riz



jill bill








Fenêtre ouverte

sur un autre monde

vision d’ailleurs


Ici, maintenant encadré sur le mur de son salon, entre réalité et fiction, le voile du souvenir d’une longue et rude période…


Flou artistique

sur les routes de la soie

sa mémoire s’égare


C’était si beau là-bas mais la réalité si dure !

Il n’a voulu en sa mémoire ne garder que l’esthétique, cette soierie, une ombrelle pour chacune de ses filles et une impressionnante collection de photos… II évitait avec soin de raconter la guerre. Il a toujours vanté la beauté des lieux et la richesse des rencontres…


Dernier coup d’œil

ses souvenirs s’estompent -

Il n’est plus là


ABC







 










La sentence a été annoncée sans ménagement. De l'autre côté de son bureau, entre dialogue avec l'ordinateur et regards neutres autant que furtifs, Monsieur Lucien avait l'impression d'être transparent au médecin.


Aussi transparent

que les sensations visuelles

de ces derniers mois.


Depuis ces derniers mois, oui. Car avec la nouvelle que son cher confrère et docteur es vue depuis tant d'années avait enfin pris sa retraite sans successeur il lui avait fallu tout ce temps pour obtenir d'être accepté comme nouveau patient et avoir un rendez-vous.


De jours en semaines

la brume avait envahi

son monde familier


Outre son attention captive à ses appareils, les gestes et les mots étaient techniques et efficaces. Le jeune diplômé avait certes des connaissances et des compétences précises alimentées par les disciplines scientifiques et numériques.


Les humanités !

Qui se souvenait encore

de leur primauté.

 

Monsieur Lucien était d'une autre époque. Il était parmi les rares boursiers à avoir passé son bac quand les camarades de sa "classe d'âge" avaient quitté les bancs de l'école dès douze treize ans avec ou sans certificat d'études.


Il tait au blanc bec

ses journées et ses années

médecin de campagne.


DMLA stade 3. Vous auriez dû venir consulter beaucoup plus tôt. Là, il n'y a plus rien à faire. D'ici quelques mois, ce sera le flou complet. Les mots sont précis. Nets et coupants comme des sabres. Monsieur Lucien s'attendait à ce diagnostic. Et à plus de tact.


Un étourdissement

un reflet sur un tableau

lui déchire l'âme.


Réalité ? Illusion ?

Humaine modernité !


©Jeanne Fadosi, samedi 16 avril 2022

ou 

Fadosi continue: l'herbier de poésie


À ne pas prendre trop vite au premier degré et me classer parmi les vieux croûtons qui pensent que "c'était mieux avant"


En illustration sonore, en contrepoint, un extrait du film Knock (celui de 1951) tiré de la pièce Knock ou le triomphe de la médecine, de Jules Romain, 1923-24



 

Knock (film, 1951) — Wikipédia (wikipedia.org)

Knock ou le Triomphe de la médecine — Wikipédia (wikipedia.org)



 



 

Derrière le dragon



Derrière le dragon 

un arbre s’est élancé 

vers le ciel


Une fenêtre se reflète sur une vitre, là un arbre de vie se dessine, un ciel se réplique, deux réalités se croisent. Deux que je vois, que j’aperçois


souvenir brodé

du napalm, sur un carré

de soie… le Vietnam


Quelque part dans la brume invisible de mes souvenirs, j’entends l’écho des bombes défoliantes… une réalité si vite oubliée. Et voilà que les assassins d’alors condamnent ceux d’aujourd’hui. 


folie meurtrière

au nom d’un dieu : le profit

Le même intérêt


L’avidité empoisonne la vie des peuples. Qui livre les armes aurait-il les mains propres ?  Et du côté des peuples, je me demande : certains martyrs le seraient-ils plus que d’autres parce qu’ils nous ressemblent ? 


L’hydre à quelques têtes

pense la mort en milliards

et le peuple  en sang.


Adamante Donsimoni


 



lundi 11 avril 2022

Pour la page 196

 

Réalité ? Illusion ?


Pour la page de lundi 18 avril 2022 - en Haïbun si possible -


Envoi des textes dans le corps du courriel à l'adresse de l'Herbier

(évitez les mises en pages compliquées, double colonnes etc.)



Photo Adamante