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vendredi 30 juin 2017

Hêtre haïbun, pour la page 81





Merci à vous tous d’avoir encore une fois joué le jeu en flirtant avec le Haïbun.
Un vrai bonheur pour une communauté d’écriture.
Que d’idées ! C’est toujours un plaisir de vous lire. Je risque encore d'être très en retard pour passer chez vous...

Mais avant de livrer les textes à votre regard, parlons donc un peu du haïbun.

Le haïbun mêle prose et haïku (parfois tanka) qui s’enchaînent dans une suite logique de lecture, une sorte de narration. Une prose (c’est essentiel) illustrée d’une poésie avec qui elle lie relation.
Sans la prose, on ne peut parler de haïbun.

Le haïbun relate une expérience, un voyage, un moment vécu, concret (réel ou imaginaire).
Il recherche avant tout la simplicité, la concision qui convient aux choses de la nature, du quotidien ou du ressenti, ainsi que nous l’apprennent aussi les poètes chinois.
Enfin il refuse la rime et la versification et toute forme de redondance ou de maniérisme.
Il exprime un certain détachement de son auteur qui devient ainsi une sorte de chroniqueur sensé toucher son lecteur par la mise à distance de son émotion. Car c’est le lecteur qui doit vivre l’émotion. L’auteur, par la qualité de son détachement et la justesse de son ton, doit faire en sorte de la lui communiquer.

La prose est essentielle car elle est censée nous faire partager un cheminement d’idées, nous faire vivre les éventuels moments de rupture, (tant dans l’idée que dans le rythme).
Enfin, le haïbun exige d’être ciselé car la concision nécessite une certaine recherche de l’épure, c’est cela qui suscitera l’émotion chez le lecteur. Le non-dit traverse le texte et lui donne son souffle.

S’il ne faut pas céder à la redondance, il ne faut pas non plus se satisfaire d’une écriture simpliste.  Pensée orientale oblige, nous sommes sur la voie du juste milieu…
Un sacré exercice ! (un exercice sacré ?)

Le lecteur touché par l’émotion doit pouvoir trouver son chemin de liberté à la lecture pour goûter les images et la profondeur du récit. Je dirais que le lecteur doit avoir là toute liberté de créer sa propre mise en scène.

La valeur d’un haïbun est certes suggestive, ce que l’on peut dire c’est que l’exercice n’est pas simple, surtout lorsque l’on est pétri de rimes et de versification comme l’est notre civilisation occidentale.
La vraie valeur, au sein d’une communauté d’écriture, c’est principalement de s’y risquer.

Alors, peut-être serez-vous d’accord avec moi, s’il est une question que l’on pourrait tous se poser, n’est-ce pas celle-ci :

« -Si je devais reprendre mon texte en me pliant à toutes ces règles, comment évoluerait-il ? »

Bonne lecture et belle fin de semaine. AD


 




Sur le chemin de sa vie, il s'est cru sorti de la cuisse de Jupiter, depuis il a mal aux chevilles, le voilà,

grosse tête
et chevilles enflées
hêtre mâle dans sa peau

©ABC




 




Être un hêtre...

Un saule si seul
Eut un jour compagnie
Un hêtre, si près planté
Liés si intimement
Que leurs racines
S'unirent telles mains en prière...

"Un hêtre âgé
en pachyderme des bois
Grisâtre d'écorce"

Le bûcheron
Père du Petit Poucet
Eut des vues dessus
Moult stères de bois
Pour sa chaumière...
Mais la mère-grand
Du Petit Chaperon Rouge
Tient de tout son être
À cet arbre remarquable...


"Non à la cognée
Olivier freine tes ardeurs
Prends ce noyer mort"

Longues tresses de lierre
À la gauloise
Bas de mousse
Tricotés par dame nature
Le colosse
Défit le ciel
Et les cogneurs
Cabossé, son charme...


jill bill
 





 




 Le Vieil-(h)être

Ses pieds boursouflés sont déjà sous terre
Le vieil hêtre est un vieillard
qui ne compte plus son temps depuis longtemps









Un Bébé un Arbre
Souvenez-vous
C'était au siècle dernier
La publicité d'une marque de lait
Chêne, Hêtre, Pin...
Choisir l'essence et la forêt

Hêtre arbre de vie
Convulsion de ses racines
En forme prosternée

Gestation du futur Être
Projection d'amour et d'espoir
S'enracinant dans une communauté

©Josette








Au pied du grand hêtre une dame disait s’être endormie. Cette dame rêvait.
Elle n’était qu’une petite sylve visage contre terre, humant le lichen entre les pieds du grand sage.
Elle voulait plus que respirer la profondeur!
De tout son « hêtre » elle voulait sentir, entendre le souffle de Gaïa.
Mais mémé Gaïa était fatiguée, haletante.
Doucement elle s’asphyxiait.

La terre souffre
L’homme lentement l’épuise
Jeunesse consciente

La petite dans son sommeil participe alors au processus de régénération de la terre.

Inscrit au plus profond de son être, dans ses racines profondes,  elle avait reçu tous les circuits nécessaires pour insuffler à Gaïa une énergie nouvelle. 

S’aimer, aimer et aimer vivre

La petite Sylphe se souvient comment la Terre Mère a su la prendre dans ses bras pour la bercer et lui offrir vie amour espoir.

Alors aujourd’hui la petite Sylphe veut se couler dans les racines de son hêtre pour « dispar’hêtre » et insuffler à mémé Gaïa l’air de la joie,  de la jeunesse.

Eco* transmission
Vase communiquant l’amour
Notre terre vivra.

 *Ecologie.
©jamadrou






 




Les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.

Comme nous, les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.
J’ai longtemps ri des soins à porter aux pieds, je ris moins aujourd’hui.
L’expérience  invite au souci de ses fondements, à l’attention à ses racines ; au sens, au poids, même, de ses origines. A la nature de ces-énergies-qui-nous-motivent, ainsi qu’à celles-qui-nous-font- croître.  Elles montent en soi comme des bouffées de sève trop vite et souvent empêchées.

« Être ? dit le hêtre
Comment pourrais-je …
Ne pas être ? »

Les grands arbres ont le poids des pierres, ils en prennent parfois jusqu’à la couleur, et la forme.
Ils en ont, finalement, déjà la lenteur. Elle coule en eux, la vie : pourtant. Comme un infini et languissant murmure !

Leur récit se fait lent,
Leur récit se fait lourd.
Leur rêve se fait chant
Et puis, il se fait Amour !

Et par leurs racines mêlées, ils protègent, se soutiennent et s’entraident, les ombrageux compères. Les arbres ont des tendresses patientes, d’émouvantes parades de silences dépassés.
Par leur mâle vigueur, par leur féminine persévérance, ils confinent au ciel et même l’imitent.
Parmi eux, tant d’individus uniques. Ils sont, pourtant, un seul peuple sylvestre, se prêtent force, s’alertent, se défendent, se battent pour se forger caractère, s’exercer à mieux vivre et puis s’offrent ombrage.
Ainsi, que des maîtres à vivre, ils nous soutiennent, nous enseignent et encouragent.

Arbre mon ami,
Oh ! Savant messager,
Dis-moi ton cri,
Cris-moi ta vie !

Sous le hêtre, un long temps arrêté, je l’ai entendu bruire de sa chanson de vent, de sa passive confiance, immobile apnée ! :
« Je connais le ciel, et je connais la Terre !
Tous deux, autrement, mais d’égale manière me nourrissent : entre eux, finalement je fais lien, suis passage et deviens média.
Oh ! Homme, petit homme, enfant sans cesse agité !
Un rien te trouble, si peu t’aigrit !
Et tu cours et tu pleures, plein de peurs et de cris,
Quand va le jour et quand viens la nuit!
Tu regrettes l’alliance oubliée, blessé simplement d’ignorer que tu n’es pas seul et qu’avec tout - la pierre, le végétal, la Vie dans ses formes multiples …-  tu nous es, étroitement semblable, et puis lié.»

Il chante la vie, le hêtre
Au pied-racines de pierre,
De toute sa nature.

Certes, de toutes ses forces, mais aussi de ses blessures … !









Lola marchait dans l'Allée des Grands Arbres.  Elle ne savait plus son âge.  Lola réfléchissait.  Lola réfléchissait beaucoup. Lola réfléchissait trop. Elle réfléchissait aussi le soleil ; et beaucoup de gens autour d'elle en étaient aveuglés.
Lola aimait les grands arbres.
Tout à coup
Elle se trouva
Devant le Grand Hêtre.
Brusquement, sans réfléchir, elle fit une chose bizarre.
Elle s'allongea de tout son long, à plat ventre, au pied du hêtre et lova son visage dans un creux accueillant comme une épaule.
<< Papa murmura-t-elle, Papa, tu m'as tellement manqué >>
Elle fut prise d'une subite quiétude, mit son pouce dans sa bouche, et, s'endormit.
Lola rêva.
Lola rêva qu'elle s'enfonçait
Profond, profon-
dément
Dans les entrailles de sa mère
Tout au fond.
Les racines du grand arbre la ligotaient. Avec douceur elle les repoussa une à une. Lola rêvait. Une odeur chaude à la fois malodorante et parfumée l'enveloppait, un sentiment étrange d'envie et de dégoût la réveilla. Elle sentait
Sans la voir
La lumière du soleil qui la réchauffait
Jouer à travers le feuillage du Grand Arbre. Il était toujours là, solide, protecteur. Elle se releva, secoua les brindilles et la mousse accrochées à sa robe.
Quel âge, mais quel âge avait-elle donc ? Bah ! fit-elle d'un geste de la main.
Elle repris sa route. Il faudrait préparer le repas en rentrant.

©Françoise








Promesses d'hêtre


À fleur de terre, à fleur de vie, 
elles courent dans le sous-bois,
sous leurs longs doigts masqués des stigmates du temps,humblement résignées à défier les vents. 

L'ombrelle verdoyante
comme une fiancée
s'appuie sur ses bras blancs.

Seras- tu là demain, mon beau fayard, hêtre en devenir qui sait déjà la richesse des instants ?

Des racines aux faines
tout un charivari
se fait l'écho du vent

Quand la hêtraie se tait, au plus doux du silence on perçoit juste la  respiration de son âme. 

©Balaline








Au bout du sentier un grand hêtre enserre la berge de la rivière, ses racines rassurent, son tronc puissant m'invite à m'appuyer contre lui et à rechercher un instant de plénitude


Un hêtre de hasard
ici, là et maintenant
porte le mot être


Oubliant les malheurs et les chagrins, ressentir sagesse et foi en la vie, entendre la musique des oiseaux et des insectes dans la houle de ses branches et apercevoir tout en haut le ciel qui clignote


Être pourquoi pas
aussi fort aussi calme
son alter égo


©marine Dussarrat







Au bord du chemin le vieil arbre de sagesse craint plus que tout la hâche assassine d'un être qui serait oublieux de l'anima de la Terre et de l'animal en lui.

Abreuvé des larmes
de tous les chagrins du monde
le grand hêtre sait.


L'enfant recru de désespoir à marche forcée s'est figé au pied du grand hêtre, implorant une halte. Là il a abreuvé l'arbre vénérable de ses dernières larmes les confiant aux racines vers son pays perdu.

L'enfant a pleuré
une dernière fois son chagrin
au pied du grand hêtre.

©Jeanne Fadosi
jeudi 29 juin 2017









Allée des pas perdus…


Allée des pas perdus… ça pour l’être ils le sont ! L’esprit un peu rêveur on baguenaude sans voir dans un entre deux sans durée où le regard se berce de nature.  Vertu des grands espaces,

les pieds sont ici,
et la tête est ailleurs
on ne sait plus trop

Mais, ici ou là, quelle importance ! Comblé de ce rien qu’est l’instant, on se donne aux doigts de la brise pour ressentir la vie, respirer, s’imprégner du paradis qui frémit, là, juste sous votre peau.  Et puis soudain,

au pied d’un hêtre,
couché entre deux racines,
un nouveau-né

allongé dans la mousse
il tète encore sa mère

Cette apparition c’est l’offrande de la Terre pour fêter le prodige de votre abandon. L’arbre complice vous a ensorcelé. L’enfant du hêtre s’offre et pénètre votre immobilité de sa palpitation végétale.  Alors résonne en vous ce bruit de succion intemporel qui vous accompagne depuis la nuit des temps, à chacun de vos pas.

©Adamante Donsimoni
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Le coin des retardataires 

N'oubliez pas, dernière limite de dépôt des textes souhaitée le jeudi avant 14h & inclusion du lien à mettre sur la page à noter chaque fois.



Un hêtre, deux êtres

Il respire à la racine
du hêtre inaccessible,
puise son idéal,
jouit de sa nourriture
puis infiniment s'épuise,
l'enfant de nos vies.
Suzâme  (30/06/17)
http://suzame-ecriplume.eklablog.com
http://suzame-ecriture.over-blog.com/


 


mardi 27 juin 2017

Hêtre pour la page 81


Les arbres communiquent entre eux, c'est prouvé. 
Et s'il fallait une preuve de plus, la voici.
Je sais que cette photo vous parlera.
Alors à vendredi pour la récolte.
En haïbuns, ça vous tente ?
Oui ? tant mieux !
C'est parti.
AD



Photo Francoise Isabel La vieille Marmotte






vendredi 23 juin 2017

Elle s'incline, la page 80 de l'Herbier


Le vieux saule de SusiS a parlé



Le vieux saule - photo SusiS 


 
Il pleure...

Symbole des larmes
Quoi de plus naturel
Pour lui que le cimetière,
Saule pleureur
Pleure
Voilà sa vocation
En ce jardin des morts...

Il pleure
Comme pleurent les pleureuses
Payées à la tâche
Autrefois
Aux funérailles
D'un pauvre hère
Derrière qui âme qui vive...

Il pleure
Depuis si longtemps,
C'est sa croix
Près du calvaire
Au Christ crucifié...

Il pleure
Et ploie
Telle la Vierge
Serrant sur son sein
La dépouille de son fils...

Il pleure
Dès l'automne
Toutes les larmes
De son corps...
Il pleure
Sur les tombes épaves
Sans nom
Sans chrysanthème
De Toussaint
En deux novembre...










Les mots des arbres

Quel est cet arbre dont on arrachait l’écorce pour écrire dessus ?
Mon père avait planté cet arbre et tous les autres et m’avait initié
À ces mots des arbres sans graver sur un arbre ses initiales, le blesser
Comment ne pas avoir froid avec l’arbre quand l’hiver, il est nu ?


D’illustres poètes ont avant moi maîtrisé les mots des arbres
Apprend-on toujours L’arbre d’Emile Verhaeren à l’école ?
Entendez-vous comme moi, ses « Lèvres folles et bras tordus »
Jeter  « vers l’avenir » et vers nous  un cri immensément tendu »
  

J’ai retrouvé les saules pleureurs des jardins de mon enfance
Dans un tableau de Monet où ils se penchaient  harmonieusement
Vers un sol jaune d’or ; Matisse, lui avait su  magnifiquement peindre
Les palmiers que je voyais osciller de ma fenêtre parfois dangereusement


Apollinaire pourrait s’être inspiré des sapins plantés par Papa
Alors que  le jardin lui  tendait son corps nu pour qu’il y  laisse
L’empreinte de ses désirs arborés ; je choisirais « L’arbre
De vie » de Klimt  pour parler à son ombre d’arbres  avec Papa.






 



Le vieux saule

Non point pleureur
Aux larmes crocodile
Mais discrète pergola
De tendre verdure

Ombrelle sur la berge
Élevant au fil des ans
Ses baleines de ramure
En arc cathédrale

Le vieux saule

Abri des amours improbables
D’un promeneur solitaire
Et d’une biche égarée

Chaque strie de son écorce
S’enrichit en silence
Des mots qui se déposent
À l’ombre de son tronc

Le vieux saule

Immortel ancêtre
D’une saulaie disparue
Paravent des cœurs
Au bord d’un ruisseau

©ABC





L'arbre séculaire
Parfois amputé
Souvent écorcé
Ce témoin ridé
Reste un Sage protecteur
Toujours habité
Il suffit de l'embrasser
Pour ressentir les forces
Telluriques absorbées 
Depuis les racines
Jusqu'aux moindres rameaux
Pour s'unir à l'air


Dans le parc
Combien de serments d'amour
Combien de larmes 
De ruptures a t-il entendu
Le vieux saule pleure
De toutes ses feuilles
L'inconstance humaine




 



Il baigne sa longue chevelure
Dans l'onde et dans l'ombre
L'arbre centenaire
Combien de temps encore
Abritera-t-il des oiseaux
Des écureuils et nos vies
Parmi tant d'autres
Patchwork
Que le vent malmène
Que le soir transmute
Les éclats du soleil
Lui tissent une cantate
Vibrante et crépitante


Dans les ombres changeantes
Il joue de ses reflets
Le grand saule






L'arbre de vie

J'aime le vent soyeux au souffle parfumé
qui fait frémir mes lianes
et pleurer mes baisers.
J'aime l'ombre légère
au doux chant de ruisseau
levée à l'aube pâle
endormie sous mes ailes.
J'aime quand tu me frôles
ma crinière aérienne
exhalant la beauté.
J'aime les mots des poètes
leurs paroles en bourgeons
qui viennent s'épancher
au profond de la nuit.
J'aime danser sur l'eau
désaltérer mes rêves
y puiser mes silences.
Je suis l'arbre de vie
le protecteur des âmes
l'un des sages de la terre.
J'aime
quand vous m'aimez !








 




Caresse du chemin
au promeneur téméraire
à l'ombre du saule

C'est légende, jamais ne pleure
partition pour les oiseaux.










Rois, hommes en peine.

Les grands rois servent leurs peuples, les grands saules les pleurent.
Non pas les rois - la plupart manquent d’ailleurs de grandeur  
Et quand bien même, certains, d’un saule, ont fait leur dernier refuge - .
Ils aiment tout autant les anonymes sujets : ceux-là qui les subissent !
Ceux-là qui s’égarent, seuls ou par deux amarrés, le long des étangs,
Le long des cours d’eau. Finalement non ! Balivernes et foutaises!
Ils me l'ont dit les géants des rivières. Qui est aimé, du grand ou du simple ? 
Qui se peut dire roi, ou gueux sous le saule ?
Son ombre, il la donne à chacun. Pour son ombre, il ne veut rien, ne demande rien.
Il puise aux sources de la terre, et sans orgueil, caresse de sa tête inclinée le ciel,
Lèche le vent, puis tombe, épuisé, en pleurs : il est Nous. Immense arbre  de peine.
À tous, qu’ils soient tristes, ou ne sachent l’être, il dit son infinie tristesse
À tous, qu’ils sanglotent bas, crie fort ou ne sachent d’ailleurs le faire,
Il goutte de branches souples en feuilles fuselées, son humide compassion.
À tous les hommes, il rappelle, que les rois ne sont jamais qu' humains ;
Que l’on rêve, seulement, sans peine, qu'illusoirement l’on croit sans chaîne.









Le vieux saule

Il a touché le ciel
puis, dans un élan d’amour
il a plongé ses doigts dans la terre
le vieux saule
et j’ai pleuré.









Et puis l'accueil du commentaire d'une sylphide qui s'est endormie le crayon à la main ;

Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
Et puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie.
Jamadrou

Bienvenue à Suzâme dans l'Herbier






Il était une fois Saule

Sous sa vaste robe saoule de vent
Se réfugiaient renards sans pitance
Papillons épuisés, orphelins sauvages
C’était au temps de l’Absence.

Saule n’était plus seul près de l’eau
Se nourrissaient hérissons errants
Tortues abandonnées, enfants perdus
C’était au temps de l’Existence.

Suzâme
(24/06/17)
http://suzame-ecriplume.eklablog.com
http://suzame-ecriture.over-blog.com/


 Et bienvenue aussi à Christine


Derrière sa frange trop longue
il pleure
chaque été qui passe
le saule 
 ou encore :

Caché derrière sa frange
il pleure
L'été lui fait toujours cet effet-là
au saule ! 
Christine Bourne

vendredi 16 juin 2017

Pour la page 80, un grand sage




Le vieux saule - photo SusiS  








J'ai enfin modifié la présentation du blog.

Il est exclusivement réservé à la communauté (je publie personnellement ailleurs).
Je tiens beaucoup que ce lieu soit une plate forme de rencontre et d'échanges.  Un lieu de vie.

Qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ?
Pourriez-vous  aussi vérifier si votre nom apparaît bien dans la liste des liens et si oui si le lien fonctionne.

En cas d'oubli ou d'erreur, une adresse :
herbierdepoesies@free.fr


Faites un heureux jour !