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mardi 19 octobre 2021

remontée de la P. 44

 




"Vous vous en souvenez ?"

"Je m'en souviens... et vous ?"

 

Non, je ne vais pas vous redonner "la Sonate des trois Messieurs" du grand Jean Tardieu. Sans aucun doute mon poète favori. 


Non, je rebondis juste sur un mail de Françoise, eh oui, parce qu'encore une fois je n'ai pas proposé avant de photo pour ce lundi, mais c'est une idée "excellentisssssiiime" (dis-je en roulant  une pointe de... euh... ma moustache -) .

  

Et si, 

-après avoir lu l'extrait ou écouté la pièce*-

pour votre prochain haïbun

vous faisiez appel à un souvenir 

un peu rêve, organisé tout en étant décousu, un peu ailleurs, 

ou en équilibre sur le fil du rasoir ? 

Pour lundi prochain.


Régalez-vous

Poétiquement vôtre

Adamante

LA PAGE 44


https://imagesreves.blogspot.com/2016/05/lherbier-de-poesie-page-44.html


* CD Jean Tardieu ou comment parler musique 




jeudi 15 février 2018

Page 100, comme une page qui se tourne


Merci d'avoir salué avec tant d'enthousiasme cette centième parution de l'herbier. Il y a tant d'émotions au travers de vos lignes. Je vais relire et relire, m'imprégner profondément de vos mots en silence. 
Je suis très émue de tant de fidélité, de tant de talents, de tant de partages pour le bonheur de tous et de toutes, de toutes et de tous, pour notre bonheur quoi ! Un grand merci.
Un  merci tout particulier à Françoise qui nous offre aujourd'hui un texte magnifique pour nous dire : au revoir. Car nous nous reverrons, Françoise, ici ou là, je n'en doute pas.
Adamante


Illustration Adamante




... Et si nous jouions à Si j'étais riche ? lui dit Mémé.
Main dans la main, elles léchaient les vitrines, ce mercredi après-midi. Lécher les vitrines ? quelle drôle d'idée pour des humains. Les grands sont bizarres, vois-tu ! lui répondit Mémé .
Moi, si j'étais riche, je choisirais d'habiter dans cette maison-ci, enchaînait-elle déjà, et toi Mémé ?
Mazette ! celle-ci plutôt ... Avec les bottillons noirs à roses rouges que nous avons choisis tout à l'heure, je marcherais sur la prairie où mes pieds seraient des fleurs. Tu vois un peu ça, toi ?
Tu marcherais sur les fleurs sans les écraser ? Qui parle d'écraser ?
"Comme si c'est" répétait la petite chanson du matin. Comme si, c'est ... Impératif ? non, simple constatation pensa Mémé.
Main dans la main, elles rentrèrent de leur promenade, gaies comme des pinsons.
Ah ! Si j'étais .... ! mais je suis, voyons, et ce n'est plus un jeu.
... Elle saisit le livre à portée de sa main ; page 11 du dernier François Cheng.
Je ne te suivrai pas
jusqu'au bout
ô chemin
le soir me retient près du feu couleur vigne
L'horizon des oiseaux migrateurs
est trop loin
vers l'oueste j'irai où un lac a fait signe.

Françoise Isabelle (avec la participation involontaire de l'Académicien, Monsieur François Cheng)
Jeudi 15 février 2018.

P.S.
Ce texte est ma dernière participation à l'Herbier de poésies. Un Merci tout spécial à Adamante qui a initié et gère ce lieu de partage, tout plein de trouvailles et de rêve. Un grand Merci à toutes et tous les participants.es qui ont déposé là au fil du temps beaucoup de brins d'émotions, et de plaisirs ! ....
Bonne continuation à l'Herbier ! Je suis heureuse de vous avoir rencontrés. Merci. Merci beaucoup.







Le placebo...


Entre cent herbes la vieille bossue qui vit au fond des bois cueille les siennes. Des grises, contre la mauvaise mine. Des roses, contre la sinistrose. Des vertes, pour de l'espoir.

Jamais sans client
mal de vivre fait recette
Foi de sorcière

Le bélître cogne à sa porte et sous le manteau repart avec des rêves comme le pilier de comptoir refait le monde sur le zinc, une nuit.

Potion d'ivresse
un placebo pour vie belle
Parole de sorcière



jill bill





 



Au pays de ses songes
vivait un canard rose
gardien de la nuit


Fidèle au rendez-vous du soir il surveillait l’entrée des ténèbres. Lui, disait-il crânement, ne craignait pas le noir. Il se dandinait sur le seuil du crépuscule jusqu’à ce qu’elle s’endorme.

Passer la voûte verte
entre deux pervenches blanches
le rose aux joues

Pour pénétrer le pays des rêves, il lui fallait traverser le jardin des fées, vaste pré acidulé à l’ombre d’un grand charme. Il l’attendait, fidèle lui ouvrant le passage du sommeil dès que ses paupières refermaient les portes du jour.

Rite et rythme
les nuits succédant aux jours –
adieu l’enfance

Un soir, elle ne vint pas. Le canard su qu’elle avait grandi. Avec un profond soupir, il prit la pause et attendit…
Je crois qu’il attend encore, aux portes de l’obscurité. Les fées du jardin viendront-elles le relever de son poste de veilleur ?

Dernier dessin
Au seuil de l’adolescence –
tourner la page

Les doudous ne se révoltent jamais d’être délaissés. Au plus secret d’eux-mêmes ils savent que l’heure à sonner de laisser l’enfant voler de ses propres ailes.

ABC
http://jardin-des-mots.eklablog.com/












Sur l’île j’avance sur la sente étroite
Sur l’île pousse le chèvrefeuille libre et fou
J'écoute son parfum

Liane sauvage
À la lisière du chemin
Guide le passant

Sur l’île j’ai semé la coquelourde des jardins
Sur l’île un trou noir attire mon regard
Le trou bouge méchante fée à la robe noire 

Ne pas avoir peur
La coquelourde est rose
Tu n’as rien à craindre

En Finistère
Sur l’île du bout du monde
Je rêvais la vie en poésie
Un recueil de 100 feuilles

Où est cent ?
Cent est dans ce trou noir tout près de l’océan
Bouche avaleuse de vies

Ouessant
L’île où pousse le grand vent.



Petit clin d’œil à ma façon aux 100 pages de l’Herbier.
jamadrou © 12 février 18  (A fleur d'image)



 





Ce que je vais vous conter va vous paraître incroyable. 
Il neigeait 
Cela est naturel en février, cependant par ici tout s'en trouve désorganisé...

Plus de voiture
un chemin impraticable
retrouver ses marques

Dans un placard je dénichais de vieilles bottes en daim, dans un tiroir des gants et un bonnet en laine ainsi équipée je suis partie...

Toute cette blancheur
agrandissait le jardin
Féerie

Prenant le chemin de la forêt je longeais les maisons voisines et familières. Écrasant la neige crissante, je marchais en état second l'esprit libre. Seuls mes pas me guidaient et tout à coup je le vis.

Jardin des fées
neige blanche et rosée
vision irréelle

Les flocons avaient fait surgir des fleurs sur les arbres, les troncs soulignés prenaient un relief inattendu, les mousses au sol s’éclaircissaient, les elfes allaient surgir et danser.
Le petit peuple
réveillé par l'inattendu
exultait de plaisir
Immobile et subjuguée je suis restée à les contempler, rêvant de métamorphose afin de partager cette magie éternellement.


 Josette T







           
C'était son refuge,
l'avant-goût du paradis,
son jardin secret.

On disait d'elle que c'était une enfant solitaire. Timide et solitaire. Au grand désespoir de sa maman, la cheville ouvrière qui transformait leur maison en une ruche conviviale.

Ici point de rendez-vous, 
l'improviste était la loi.

Seuls les tempos marquaient leurs différences, les copains de son grand frère et de sa grande sœur le jeudi ou après les cours, les clientes de sa maman couturière dans l'après-midi,, les ouvriers de son papa à l'heure du café ou après un dépannage difficile.

Elle disparaissait
sous la table en merisier
vers sa solitude.

C'était une maison accueillante, dans une époque révolue où chacun y était le bienvenu. Elle bruissait des discussions de grandes personnes et souvent la petite Jeanne ne perdait pas une miette de ces mots qui entrouvraient les portes d'un monde plein d'énigmes et de tracas, un peu trop effrayant pour qu'elle ait hâte de le rejoindre. C'est vrai qu'elle allait peu vers les enfants de son âge, bien trop immatures. Même ceux la génération de son grand frère n'en finissaient pas de quitter l'âge bête.

Elle dégustait ces instants
qui lui étaient friandises.

Discrète, les adultes l'oubliaient auprès de son grand cerisier qu'elle avait ressuscité par la magie de l'imagination. Ce pourvoyeur de cerises juteuses et charnues tombé après l'été au champ d'honneur de la modernité pour faire place à une horrible bâtisse. Dessous, les herbes et les fleurs y poussaient en abondance et bientôt elle n'entendait plus que le murmure du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux et le bourdonnement des abeilles qui lui faisaient u peu peur.

Loin de tout ennui,
elle serait restée des heures
dans ces parenthèses,

en compagnie des personnages de tant de livres aimés à qui elle inventait les coulisses de leurs vies de papier. Un jour d'alchimie plus intense, elle savait qu'elle pourrait même devenir lilliputienne pour être à hauteur de scarabée ou de coccinelle. Ses récréations ne duraient pas. Une voix douce bientôt l'en délogeait

Et l'heure d'un dîner
arrivant toujours trop tôt
dans son paradis

feraient taire ses rêveries :
Au revoir peuples des herbes.

©Jeanne Fadosi, jeudi 15 février 2018
https://fadosicontinue.blogspot.fr/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie 











Amants de brume


À mon épouse, sans qui ni ce texte, ni moi ne serions.
             

Chaque année, quand poussent au milieu des pierres et des mousses, de tendres chiffonnades de pétales mauves, alors se lèvent deux ombres étranges et incertaines. Elles vont, dans les brumes et le halo de lumière sang et or des soirs d’hiver mourant.

 Ce jardin tout ensauvagé, est-il le leur, ou ne sont-elles qu’en visite ?

Que dit donc ce vieil homme
À son octogénaire compagne ?
Il chuchote et elle lui sourit. 
Qui es-tu donc, ô sénescent poète
Qui d’un mot sait créer un soleil ?

« T’en souvient-il, ma Mie, de ce bouquet de violettes odorantes ; je te l’ai offert un pâle matin d’hiver : le froid figeait le Pont aux Marchés dans une brume ouateuse, blafarde. Le soleil ne nous offrait plus qu’un halo jaunâtre. »

Je les chéris, ces vieux tendres, quand ils vont presque planant. Noueux pourtant, et fragiles, dans cette closerie toute de murets et de pierres déchaussées.  Ils se réchauffent, dirait-on au soleil de quelque jeunesse.

 Assis sur un banc de pierre,
 Entré en vétusté depuis plus longtemps qu’eux,
 Ils demeurent, tranquilles.
Près du puits, leurs regards glissent sur la mousse, 
Vers un lit de verts tendres, semé de mouches parme. 

Les vieux amants se taisent depuis longtemps.  Ces deux-là guettent les violettes, qui dans les matins de l’hiver glacé, parsèment l’ombre mousseuse du puits séculaire et pourfendent les maigres gazons de leurs corolles froissées. 

T’en souvient-il, ma Mie, de ce bouquet de violettes odorantes ; je te l’ai offert un pâle matin d’hiver : le froid figeait le Pont aux Marchés dans une brume ouateuse, blafarde. Le soleil ne nous offrait plus qu’un halo jaunâtre

Humble, à leurs pieds, comme déposées, viennent là quelques fleurs   Qui, chaque année, signent leur histoire et saignent de leur passé.  Tendres, sur le tapis de mâche de leurs feuilles rondes,
Elles leur sourient, graciles joues violacées de givre.

L’homme, tout tourné d’arthrose et de fêlures, dans un souffle de vent, - je l’entends ! -, glisse à sa compagne : « Te souviens-tu, ce matin-là ? La brume nous faisait un cocon de gaze ! Le soleil blafard ne perçait que d’un halo de citron glacé. Mais l’hiver n’y pouvait rien, nos cœurs étaient en flammes… De quelques fleurs que je t’ai alors, offertes … Dieu, ensemble, quel chemin, nous avons fait ! Nous sommes toujours là, et je t’aime encore!».

Sa compagne, toute embellie de silence,
 Se souvient, elle aussi :
« Combien de tourmentes, d’angoisses et de colères,
Et combien, pourtant, de bonheurs ! »
Tous vécus, cœurs et corps mêlés.
Et puis, au vent dispersé
Une dynastie, née de nos flancs ! »

Soudain les deux se regardent. Leurs mains et leurs corps se cherchent, Avec la lenteur d’une infinie tendresse ; et leurs yeux brillent de pépites mouillées !  Qui sont ces silhouettes d'ouate venteuse ?

Une légende court autour du vieux puits : 
Un vieillard désespéré de voir sa compagne perdre,
Jusqu’au souvenir de son nom, y sauta avec elle.

                                                                                            
             ©SergeDe La Torre
             http://instantsdecriture.blogspot.fr
             http://decoeuretdencre.blogspot.fr








Avez-vous vu ces petits singes roses devant la grotte de la blanche prêtresse, les lézards de jade ont changé de look, ils veulent prendre part à la fête, faire la parade avec les zèbres de Somalie, avec le léopard des hautes herbes, avec les araignées velues de Guyane et la mygale du Guatemala, en compagnie d'une palanquée de roitelets, des oiseaux rouges de Grande Terre, des tortues géantes, des gazelles et du fourmilier, tout le monde se regroupe, ils savent que ce jour est attendu, que l'avenir de leur monde est en jeu ...


Ils se sont rassemblés
le plus beau a pris la pose
et la bonne place

conviés a une réunion
ils ont répondu présent


Il est des espaces, des jungles et des déserts que tu ne connaîtras pas, ils sont réservés à l'innocence des bêtes, l'homme n'y a pas sa place....

Marine D









Luna, petite fée de la Lune

Si vous me demandez ce qu’est pour moi la magie, je vous réponds ce soir, ce sapin, ces fleurs, les herbes qui racontent des histoires au vent à moins que ce ne soit le vent qui les raconte aux herbes.

Le vent, les herbes
les mots doux de la terre
s’envolent au ciel

La magie c’est aussi, ici dans ce décor de conte de fées, le souvenir d’un miaulement furtif, il faisait nuit noire, celui d’un chaton perdu.

Juste une plainte
enveloppée de l’ombre
et ma cécité

Le lendemain, une autre voix, plus rauque se fait entendre. Qui es-tu ? je demande. Et la voilà qui s’approche flanquée de son chaton. Ce fut comme un émerveillement. Comment a-t-on pu les abandonner ? L’humain n’est pas toujours fréquentable.

La gentillesse
brûle dans son regard
un don du ciel

Je lui parle.  Il me semble la connaître depuis toujours ? Elle se frotte contre moi, si confiante. Mon cœur fait une embardée. Son chaton indifférent ne voit qu’elle, tout comme moi. Je l’aime déjà bien trop pour la laisser errer la campagne. Ma fille l’adoptera.

Son amour offert
sans crainte ni retenue
est un don total

Elle la baptisera Luna, petite fée de la lune, Louloune.

Ce soir, les fées qui nous l’avaient confiée sont venues la reprendre.  Nos cœurs meurtris la pleurent. Mais en fermant les yeux nous savons son absence auréolée de lumière. Nous remercions l’Univers d’avoir croisé nos chemins.

Petite Luna
ce soir je chante pour toi
ce conte d’amour.

Adamante Donsimoni 



Ce 12 février 2018, jour du départ de Luna, j’ai écrit ce texte, un bien triste cadeau d’anniversaire pour ma fille.



Le coin des retardataires 





Nina s'est installée dans l'hiver, chaussons blancs et provision de laines, quelques romans d'amour et...
la fuite du temps.
Un nouvel hiver, une autre solitude qui s'égoutte sur ses vitres de brume et son ciel de cafard.
Presque le bout du monde, la plaine ensevelie sous des couches de silence.

Au bout du jour, peut-être
la consolation
des beautés ouatées du couchant

Le vent a mugi aujourd'hui, porteur de souffles vagabonds, de soupirs douloureux,de défaite.
Les heures creuses, une à une, s'enlisent.

Le rêve enfui
écouter les battements de cœur
le passeur de sourires

Où vas-tu Nina, dans ce sentier aux herbes buissonnières, déjà fanées, déshabillées de vie ?
Trouveras-tu la porte de l'oubli, l'odeur des pétales de jasmin, la respiration soyeuse d'un jour de joie ?

Un chemin de hasard
une ribambelle de cyclamens rosissants
cadeau des heures douces

Tu vois, ton pas se presse et le rose des fleurs embellit ton sourire .

Balaline
  http://balaline.eklablog.com/



vendredi 9 juin 2017

page 78, un zeste de printemps

 
Le livre de l’Herbier s’étoffe doucement. 
Chaque vendredi une page nouvelle, une dizaine de regards. 
 
De nos convergences, de nos différences, de nos sensibilités, nous tissons l’herbier et cela est enrichissement. Les écritures évoluent de ces découvertes.

Si lire ici, déposer un mot sur ce blog réservé à la communauté (je n’y publie plus jamais à titre personnel) cela fait plaisir à tous ; visiter les autres, permet de découvrir leurs textes différemment. 
Est-ce le fait de l’écrin de présentation qui modifie notre lecture ?  
Je ne sais pas, mais le regard change et souvent le texte prend une autre couleur.
C’est particulièrement intéressant.
Mais il est difficile de mettre un lien précis sur le texte sans l’avoir publié avant chez soi.
En suivant le lien, le jour de la parution, il arrive parfois que le texte ne soit pas au rendez-vous, qu’il arrive plus tard ou... jamais.
Alors pour les retardataires (comme moi souvent) il faut le rechercher.
Certains ont mis dans leur colonne une rubrique Herbier qui simplifie la recherche, une bonne idée. Ce qui n’empêche pas de lire d’autres billets, même si on ne laisse pas toujours trace de notre passage.
Mais selon certaines remarques, les participants aimeraient bien que l’on vienne leur rendre visite chez eux, c’est tout à fait légitime et  je m’engage personnellement à faire cet effort de laisser un petit mot, même si ce fichu temps semble vouloir nous échapper. 
Tout va si vite sur le web ! Même les passionnés de poésie ont la sensation de cavaler. 
Un comble non ?

En tout cas, merci de votre participation, la perfection n’est pas de ce monde, acceptons-le.
Je trouve formidable que vous vous investissiez ainsi malgré parfois mes retards ou mes irrégularités de parutions et je vous dis un grand MERCI !

Bonne lecture, sur cette belle image de Jamadrou.

L’herbier consomme beaucoup d’images, si vous avez des suggestions, n’hésitez pas.

AD

Et voilà... après tous ces mots, je vois ce matin que j'ai oublié de noter la participation de Françoise. Je suis impardonnable. Alors, une page spéciale qui vous ramènera ici, je publie.
Désolée, Françoise, tu vois à quel point je suis faillible.
AD

Il plut des larmes de roses arc-en-ciel
............
Quatre akènes virevoltaient. Trois poules caquetaient. Une grenouille plongeait.
Les synapses synapsaient.
Et toute la terre craquelée reprenait vie.






Au jardin papillon                       Au jardin des rêves
Le printemps batifole                  Les esprits batifolent
Akènes et pétales                         Espoirs et doutes
Valsent sous la bise                      Dansent au vent des tempêtes
Rêvant des fruits                         Imaginant un bel avenir
D’un amour innocent                 Dans un monde serein
Leurs larmes de joie                    Leurs semences de paix
Sèment au petit bonheur            Égrènent au petit bonheur
Des notes colorées                      Des pousses colorées
Sous la baguette magique           Sous la baguette magique
D’un lierre en fête                      D’un rameau d’olivier

Au-dessus de leur tête                 Au-dessus de leur tête
Tournoient des hirondelles         S’envolent les colombes

            ©ABC





 
Souffle de printemps

Ciel gris perle...
Souffle de vent
Envole les akènes
Comme le parapluie
D'une gouvernante magique...

Fleurs de prunus
Comme du parachute
Suivent,
En s'épétalant
Dans la première saison...

Blanche colombe
A perdu
Quelques rameaux
D'olivier
En chemin,
Entre le sang versé
Et les larmes,
En toutes saisons...






 
 
Un dernier souffle du « Printemps » de Botticelli
Alors que sa Vénus nait doucement de l’onde
« Au printemps », Chagall pare de bleu les amoureux
Caresses  et baisers sous la lune  qui  les éclaire.
« Les derniers jours du printemps », Dali m’emmène
Sur une plage où il s’assoit pour assister à mon bain
Gauguin ne sait quel est « Le printemps de nos délices » :
Il se nomme fraise, cerise, abricot, salade de fruits, joli, joli
A ces gourmandises de fin de printemps s’ajoute
Chez Arcimboldo des fleurs qui dessine un portrait-paysage
Au printemps, l’oiseau plane au-dessus de son nid, Magritte
Le pare des verdures de la terre dans le bleu du rêve
Un dernier souffle de printemps sur la femme à l’ombrelle de Manet

               ©Laura Vanel-Coytte







Printemps Bien-aimé

Poudrées de rêves
Marguerites ou pâquerettes,
Fleurs embaumées d'églantier
Akènes dans le vent
Le printemps sait nous emporter
En bercement de fougères
En gouttelettes colorées
En nuages froissés
Le printemps s'en va
Il était pourtant si enjôleur
Si précieux
Bien-aimé après les jours gris
Et les nuits inquiètes
Si précieux
Une nuée de pétales renverse la terre
Le ciel en est tout retourné
Il pleure un peu-beaucoup
Un mouchoir s'il vous plait
Au revoir
A plus tard
Je me suis envolée...
  

© Marine Dussarrat


 








 



Au dernier souffle du printemps
Les pétales s'envolent
Et les graines se dispersent
Emportées par le vent
Promesses d'une fructueuse récolte
Sur le terreau fertile
de l'Herbier de Poésies...











Sur le mur de nos dures réalités

Laissons tomber des graines de folie,

Des fleurs  de tendre promesse,

Des confettis multicolores.

C’est ainsi que  librement pousseront
Des guirlandes de fougère:
Le présent fou du magicien
De ce temps sur terre
Qui ne se gère pas
Mais demande remerciement quotidien.

Et sur les murs d'incompréhension
Écoutons alors les fougères  pousser...
Pousser nos cris d'allégresse de joie
De reconnaissance et d'émerveillement.









Du rose à l'âme




Une clarté laiteuse,
un ciel de lit
comme ondée printanière
en cotonnade douce. 
Peu à peu,
les ombres tristes de l'hiver
aux aquarelles grises
succombent
au charme désuet
du souffle de la vie. 
C'est un ballet de joie,
explosion d'insolence
des beautés éphémères
qui roucoulent tendrement
sous les premiers rayons. 
Fête du renouveau, du rose à l'âme,
instants parachevés
pour ces belles impatientes
courant après le temps. 

Un jour, des jours
Et puis la vie s' échappe...












 

Oh ! Printemps, vil marchand de promesses et fadaises.

Au dehors, l’aube de l’an neuf pleure une étrange  lumière,
Promesses multicolores, gouttes  d’un sang  de saison qui l’altèrent.
Sur ces  murailles d’enceinte que font, à ma clairière, 
Les branches d’arbres encore teintées du gris de l’hiver,
Elles volent en rang, ordonnés parachutes, les aigrettes d’une dent-de lion.
A l’œil, le mien, qui regarde, tu arraches un étonnant frisson :
L’ellébore noir, ou l’aigremoine, branches autonomes et filaires,
Font un bouquet de langues vertes, de lierres, qui glissent entre deux matières .
Les fleurs d’aubépine, de cerisiers sauvages, voguent dans un ciel de lait
Comme une couvée un peu perdue sur l’infini marais :
Des pétales s’en détachent, ils se cherchent un destin de confettis.
Pauvres canetons  égarés, perdus : le vent le leur avait pourtant  promis.
Mais aux marchands de fadaises, c’est connu, les mensonges ne coûtent guère.
Oh ! Printemps, vil marchand de fausses promesses et de troubles mystères.


Serge De La Torre 05/06/2017
http://decoeuretdencre.blogspot.fr/











Akènes et fleurs de pommiers




Akènes et fleurs de pommiers
danse le printemps danse
akènes et fleurs de pommiers
si loin déjà

Sur une branche d’acacia, l’homme se rêve
sur une branche d’acacia
quelques pétales sont tombés

L’été dénude le printemps
adieu la robe d’épousée
envie de feu
envie de flamme
envie de fruits
voici la ronde des pistils
et les promesses avortées jonchent le sol
la Terre se fend
la Terre se ride
sourire meurtri
sa robe déchirée

Akènes et fleurs de pommiers
la vie gémit
l’homme se tait

Akènes et fleurs de pommiers
l’espoir gelé
se change en larmes
larmes de ciel
larmes de sang sacrificielles

Akènes et fleurs de pommiers
dernier soupir du printemps
dernier souffle rendu
et pas un cri
dans un trou de poussière
la folie couve
et c’est la mort

Akènes et fleurs de pommiers
voici le chant de la dernière abeille.







Fleur


Elle flotte sur le  Temps
Ignorant le nuage
De pensées ardoisées
.
Elle se laisse porter
Par le rythme enivrant
D'un ruisseau de senteurs
.
Elle tangue et oscille
Papillon éphémère
Sur la brise printanière...
.








 
Poétiser, une question de regard ?

Un titre énigmatique
Pour cette image poétique
"éponge trois" ultime barouf d'honneur
Trois petits tours et s'envolent les fleurs ...

De six à douze
de cinq à sept ou neuf ou onze,

Des rythmes binaires
pas cadencés ou quadrilles
aux valses impaires,

Tout est affaire d'alchimie
entre musique et danse et sens ;

Et par delà les querelles vaines et sans fin, par delà toutes les frontières mentales, l'image sans les mots s'offre au regard de qui sait s'arrêter, juste un instant, juste pour "l'intuition de l'instant"*.



* Gaston Bachelard, L'intuition de l'instant, 1932