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dimanche 5 février 2023

La page 217

photo Balalline



Un certain carrosse


Roue de carrosse

Carrosse d'un conte de fée

Il était une fois Cendrillon


Fermé le livre

De mon enfance

Il a neigé depuis

J'ai le cheveu blanc


Vieille étoile en bois

Que l'hiver a habillé

Inutile

Cinquième roue de carrosse

Adossée au mur de pierres

J'ai rouvert le livre

Le livre d'un conte de fée


Il était une fois

une citrouille magique

Envers et contre tout


jill bill








Une roue de charrette



Dans la poussière des jours de peine

La charrette a longtemps roulé

Elle a transporté le foin, la luzerne

Des sacs de blé pour le meunier

Des choux et des pommes de terre

Les fleurs de la jardinière

Le bois pour se chauffer l'hiver



Quel petit cheval blanc

Quel grand cheval bai

A emporté avec courage

Tant de charges et les jours de fête

Quand sur des bancs alignés

La famille endimanchée

Se pressait et riait si fort

Pour le baptême du petit dernier

Ou un office carillonné !

Jusqu'à la fin parce que tout s'use

Et qu'un jour sous la pluie, la neige

Le soleil brûlant de l'été

Elle ait terminé son ouvrage.

Contre la barrière elle atteste

Des peines et des joies du passé



© marine Dussarrat












Ils avançaient tirant leurs maigres biens, dans leur humble charrette.  

La côte était raide, les ornières profondes, la roue n’a pas résisté.  

L’abandonnant là sur le bas-côté, ils se sont chargés de leurs ballots d’infortune. 

Ils ont repris le chemin vers un improbable logis.

Quand ils n’en purent plus, serrés les uns contre les autres, ils s’arrêtèrent sous un toit de branchages, à l’abri des bourrasques de vent.


C’était l’hiver

il neigeait - -

leur vie pas à pas


Les pauvres gens ignorent la roue de la fortune.  

Leur seul espoir est de vivre aujourd’hui, demain, et quelques jours de plus, aux risques saisonniers…

 

Au jeu du hasard

tous n’ont pas la même chance –

leur roue comme vestige

 

ABC











Beauté et émotion


    Chaque balade sur nos plateaux calcaires recèle souvent de petits trésors très émouvants.

    De rares passants s'y attardent en hiver, quelques maigres troupeaux, des vols de corbeaux noirs, et partout des pierriers, des murets, des ruines d'habitat, vestiges de vies enfuies. Aujourd'hui tout est blanc, d'un pur qui adoucit le jour et accroche le regard, magnifiant tout l'espace.


Frissons de froid soudains ou de réminiscence

le passé se dévoile

sur fond de fleurs de neige


    Ainsi s'ouvre une histoire, une revivance du temps pas si lointain où au milieu des pierres, courent de jeunes enfants, paissent les caussenardes sur les pelouses sèches, sous l'oeil vif du berger tout près de sa gariotte.


Beauté et émotion

ce jour en aube blanche

le silence suspendu

le passé qui surgit


    Elles furent oubliées là, les vieilles roues de charrette, après avoir cahoté sur ces arpents de terre, laborieuses et grinçantes sur des milliers de mètres.

Appuyées au vieux mur, elles poursuivent leur rêve de refaire le chemin, de marquer leurs sillons, de retrouver la terre, en accueillant la paix qui s'épanche au soir.


Balaline - 02/02/2023  













Par delà les apparences


Sublimés par la neige

un mur de pierres sèches,

édifice témoin d'arts millénaires,

une roue, belle dans son inutilité,

hors des temps :


Celui des jours et des siècles

de la lente érosion de mondes révolus

de l'accélération d'une fuite en avant,

d' anéantissements programmés ;


Celui des saisons erratiques,

de vortex polaires affolant les bayous

de glaciers fondant vers le grand nord,

de la neige océane sur les tourbes encore tièdes


Une roue adossée à un mur hors du temps ...

et dans son immobilité s'animent

des milliers de vies...

Et toutes les époques.


©Jeanne Fadosi, vendredi 3 février 2023












 

La roue enneigée


    La neige à pas feutrés a enlacé le silence. Dans le jardin, ni pépiement d'oiseau, ni chat aux pattes soyeuses ! Elle était là, adossée à un mur, cette roue presque insignifiante.


Une roue engourdie.

entends ses grincements!

un passé révolu-


elle se souvient de carrosses

de ses si lointains voyages


    Qui l'avait abandonnée, là ? J'entends sa triste complainte!


Cri de vie

d'une roue enneigée-

tournent ses essieux


    Rouillés par le temps, ils lui donnaient un triste aspect. Avait-elle connu la fortune? Où le destin l'avait-t-elle conduit ?


La roue tourne en roue libre

ne joue pas avec les autres-

les rouages du temps


    Sur la terre gelée, tournoient les flocons comme jadis les essieux de cette roue!


Ballet des flocons

au rythme perpétuel            

les neiges d'antan-


le balancier du temps

fait tournoyer la vie


    Tournoie aussi la roue des sentiments que le temps a effacés malgré jolies ritournelles.


"Il y a le soleil qui tourne

il y a la terre qui tourne

il y a ton visage qui tourne sur l’essieu de ton cou quand tu pleures"  

Aimée CESAIRE


    "Si éclairants soient les grands textes, ils donnent moins de lumière que les premiers flocons de neige". (Christian BOBIN) et la neige se pare bien vite d’une dimension métaphysique : la neige voile et surtout, dévoile, elle donne à voir l’invisible !


Mon cœur est tourmente de neige

qui fait frémir le jardin-

adieu serments de toujours!



Claudie Caratini - le 04/02/2023 - Commentaires sur ce blog











Les vieilles roues


    Quelques vieilles pierres d’un ancien muret racontent une histoire d’avant le béton. Mais avec le temps, quelques-unes quittent l’empilement et tombent. Tout passe il est vrai, la ruine, immanquablement suit la jeunesse. Tout passe !


l’artisan d’antan

savait parler aux pierres

le langage des mains

un savoir faire oublié

pot de fer et pot de terre


    Deux vieilles roues de tombereau, peut-être de charrette, appuient leur fatigue sur le mur en péril. Le vent est leur soupir. Comme il sont beaux tous ces laissés-pour- compte, abandonnés sous la neige qui magnifie tout. Le moindre bois vermoulue devient œuvre d’art, devant la moindre pierre poudrée de blanc, le cœur s’ouvre.


plus de grincements

plus de “hue !” envers les bœufs

juste le silence

une page déchirée

sur la campagne transie


    Les bœufs eux-mêmes ont disparu, pourtant ils ont laissé leur nom sur l’étal du boucher où ne s’affiche plus que la pauvre chair des vaches. Ce qui ne sert plus est voué à disparaître, ils ont disparu


qu’avons-nous besoin

de la viande d’un castrat

bien trop inutile

charrettes et tombereaux

ont leur place au musée.


Adamante Donsimoni - 3 février 2023 

Mon blog personnel : le chant du souffle 




Et pour finir en beauté côté folk :

le Branle du Rat par la Bamboche


 




 

lundi 23 janvier 2023

Page 215 Oiseaux d'hiver





Voisinage :

 

-       Qu’est que vous pensez de notre nourriture journalière ?

-       Il y a eu des temps meilleurs, mais ne nous plaignons pas trop, chaque hiver,              nous avons notre ration quotidienne et à l’abri en plus.


Leurs graines de tournesol

chaque jour à heure fixe -

doux compagnons à plumes

 

-       N’empêche que parfois, l’horaire n’est pas respecté.

-       Cependant rarement oublié. Si cela arrive, je ne me gène pas pour aller toquer           au carreau, paroles de mésange.

 

Juste un peu d’audace

sans scrupule

étonnante complicité

 

-       C’est courageux et osé !

-       Oui, mais efficace ! Cohabiter avec les humains, un plaisir partagé. Ils nous      nichent, nous nourrissent, nous photographient. Je me demande parfois ???

-       Vous vous demandez ?

-       Si nous ne sommes pas leur thérapie.

-       Leur thérapie, cela me dépasse.

-       Nous sommes leurs instants « bonheur », d’un oiseau à un autre : c’est       chouette  non ?

 

Loin des turbulences humaines

un partage heureux

le meilleur de nos sucres d’orge

 

cohabitation bonheur

sans modération

 

©ABC



 

 




Une crèche



Une crèche

Au coeur d'un jardin

Si loin de Bethléem,

Une Marie, un Joseph

Façon passereaux


Un toit

Un couvert

Façon resto du coeur

Ouvert aux oiseaux

Quand dehors il neige


Passez passereaux

Derrière la vitre le chat

Est inoffensif...

Passez passereaux

Au coin du feu le chat

S'est endormi, rêveur...


©jill bill











Passereaux


    Lundi matin je me réveillais à peine dans la brume givrée, étonnée des chants de passereaux qui portaient clair et sonore dans cet air gelé. Tant de silence m'ayant fait croire à leur absence avait accompagné le tumulte des tempêtes.


Dans l'aube glacée

cueillaient-ils des perles d'eau

ou des baies de lierre ?


    Près de la maison voisine un reste d'eau peut-être échappait encore à sa prison de gel. Leurs chants saluaient le grand âge du vieux maçon ou sa paresseuse fatigue qui naguère l'avait fait renoncer à reboucher les trous dans sa façade.


Un vrai paradis

pour ces petits emplumés

s'offrait à leurs nids.


***


Côté distanciel

qui n'en est pas moins réel

est-ce coïncidence ?


    Lundi soir, après une journée à lire et vaquer à quelques occupations domestiques et contraintes; ordinateur éteint, je l'ai rallumé, j'aurais pu comme souvent ne pas le faire. J'ai découvert sur l'Herbier de poésies l'image proposée par ABC, 


faisant résonance

aux trilles matutinales

des oiseaux transis


    Mardi soir au téléphone, un canari encagé, heureux de tenir compagnie à la personne à l'autre bout du fil et d'entendre une vraie conversation dans la solitude du lieu, s'est mis à chanter.


L'oiseau domestique

anime gaiement les journées

d'une dame dans sa nuit


loin de connaître la vie rude

de ses cousins sans barreaux.


©Jeanne Fadosi, mercredi 18 janvier 2023



illustration en chanson








 




 

Les voyageurs du ciel


Silence en manteau blanc

quand la nuit se repose

mais au petit matin

l'hiver à ma fenêtre

voit un ballet ailé

de plumes colorées

de douces tourterelles

de mésanges de pinsons

de sitelles et de grâce

Nos voyageurs du ciel

ébouriffés de froid

pépient à la mangeoire

au rendez-vous du jour

offrant à nos regards

leur part de tolérance

de partage et d' émerveillement

tels des messagers de paix

en escale sur la terre


©Balaline - 20/01/2023






Fabulette


Un pinson et une mésange


Se rencontrèrent de bon matin

Une poignée de graines les avaient rassemblés

Il s'agissait donc de partager

Sans créer le moindre désaccord


Que pensez- vous qu'il arriva ?


Allaient-elles se crêper le chignon

Se voler dans les plumes 

Laisser la place ?

En quelques secondes engloutir le tout ?

A la barbe de l'autre volatile ?

Le dilemme était grand !


Soudain une sittelle-torchepot


Atterrit en trombe

Toutes ailes dehors

Les dérangea, les expulsa

Et du repas se régala !







 






Dans la petite maison

comptine du froid



Dans la p’tite maison au bout du jardin


Je les ai vus manger le grain

Le tournesol et le plantain


Dans la p’tite maison au bout du jardin


Au rendez-vous des p’tits oiseaux

Une mésange et un moineau


Dans la p’tite maison au bout du jardin


Ils font honneur aux grains d’hiver

Quand la saison se fait austère


Dans la p’tite maison au bout du jardin


C’est du bonheur que l’on picore

Beaucoup, beaucoup, encore, encore


Dans la p’tite maison au bout du jardin


L’ballet incessant des moineaux

Berce mes heures, le cœur au chaud


Dans la p’tite maison au bout du jardin


J’oublie le temps, la vie est belle

Regarde ! il me pousse des ailes !



Et un haïku pour rétablir l'habituel du haïbun absent ce jour chez moi :




juste quelques grains

becs sur le bois - toc toc

la saison du froid


©Adamante Donsimoni - 12 janvier 2023


 

et, pour danser sur la neige : 



Petit rajout de dernière minute de la part de Claudie


 

Mangeoire pour mésange et pinson


 

L'hiver s'est installé et a revêtu son manteau neigeux dans les campagnes et la froidure attire les oiseaux vers des abris où leur faim peut s'apaiser.


Mangeoire de bon aloi

un face à face charmant

mésange et pinson-


convoitée par bien des chats

ce duo ailé les allèche


Pourtant, ces passereaux de passage ne se doutent de rien!


Ils se toisent

l'hiver les met aux abois-

l'attente de manger


Nourrir les oiseaux en hiver est vraiment gratifiant et donne lieu à des ébats d'ailes, à un manège merveilleux.


Bruissement d'ailes-

plumes d'anges et mésanges-

ballet merveilleux


Qu'il est agréable de venir en aide à ces passereaux et de leur dénicher un abri de jardin en hiver pour les nourrir. A cet effet, la mangeoire doit être approvisionnée en suif et/ou boule de graisse en complément des graines pour les protéger du froid.


La mangeoire rayonne

mésange et pinson la squattent-

le resto du coeur


Et, quand à la belle saison, ces oiseaux nous enchantent de leurs gazouillis, nous sommes amplement remerciés.


Un concert d'oiseaux

je suis gaie comme un pinson-

un  joli babillage


Quand le soir tombe dans les campagnes, seul l'écho du silence des oiseaux résonne dans l'immensité gelée.


Nous attendons alors le retour du Printemps et sa verdure pour voir s'ébattre à nouveau dans les arbres ces jolis passereaux et écouter leur douce mélodie. 


Claudie Caratini

Le 21/01/2023