Je rajoute le logo de Susi S, ce magnifique chat noir me fait craquer.
Hum ! pour l'humour ? C'est un peu plus bas, vous verrez.
Image de SusiS |
Elle n'ira
pas plus loin. Cette plage est celle où d'un désir elle est devenue promesse.
C'est une très vieille dame maintenant et le continuum bleu océan lui évoque le
bleu France qu'elle ne connaîtra plu et le bleu horizon de ce père qu'elle n'a
pas connu.
Bleus de
la mémoire
toute une
vie à attendre
de le
retrouver
Le petiot
l'a conduite jusqu'au bout de leur terre. Des barques chauffent leur dos à la
douceur de l'aube. Ciel et mer lui offrent un infini turquoise ouvert sur
l'avenir.
Un
ailleurs forcément meilleur.
Un jour il
prendra l'une de ces barques vers d'hypothétiques prospérités poussées sur
l'engrais des champs de bataille.
Douceur
océane
qui apaise
qui console
qui berce
d'espoir
L'enfant
promet à l'aïeule de ne rien dire à ses parents des coquelicots du chemin des
Dames qu'il ira cueillir pour les disperser sur sa tombe absente.
Cette vie
construite sans lui
née d'une
étreinte d'adieu
En-deçà de
l'onde
la plage
absorbant leurs pas
murmure «
n'y vas pas »
Au-delà de
l'onde
désespoir
des souvenirs
Et le
vertige irrépressible du vide vers un futur inconnaissable.
©Jeanne
Fadosi, mercredi 28 février 2018
pour l'herbier
de poésies 102
Bleu
Le
soleil sur les épaules
Je
lève les yeux vers le ciel
Et
ce bleu du Maroc, éternel
M’en
rappelle d’autres
Le
bleu des nus de Matisse
Bras
croisés derrière la nuque
Jambe
repliée devant le buste
Le
bleu du Maroc de Matisse
« La
porte de la Casbah » bleu
Lumière
de l’Orient, unique
Bleu
de la mer ou de l’Atlantique
Bleu
de volume et de distance
Comme
pour son aîné Cézanne
Qui
peignit beaucoup de vases
Bleus :
bleu de cobalt, bleu de Prusse
Bleu
d’outremer, noir de pêche
Le
bleu de cobalt des faïences
Et
des maisons portugaises
Le
bleu d’outremer tiré d’une pierre
Le
bleu utilisé par Majorelle *
Pour
peindre sa villa marocaine
Choqua
tant de monde
Qu’on
l’appela « bleu Majorelle »
C’est
un bleu outremer intense
Clair,
doux qui tranche
Avec
le vert des plantes
Et
les fleurs jaunes, oranges …
« Plus
bleu que le bleu de tes yeux, Je ne vois rien de mieux, Même le bleu des
cieux »
Chantait
Edith Piaf à son amoureux.
Chez
moi, il y des palmiers
Dans
le ciel dégagé
Chez
moi, il y a des nuages
Dans
le ciel d'orage
Chez
moi, il y a l'océan
Qui
joue avec le vent
Chez
moi, il y a la pluie
Qui
tombe même la nuit
Chez
moi, il y a le soleil
Qui
rit dès le réveil
Chez
moi, le champagne
Pétille
dans les verres
Chez
moi, le thé somnole
Dans
le midi de canicule
Chez
moi, c'est ici encore
Chez
moi, c'est là-bas si fort
Laura
VANEL-COYTTE
http:://wwww.lauravanel-coytte.com
Peinture de Jacques MajorelleLe bleu Majorelle
Goutte
d’eau
Vers
l’horizon
Coup
de chaud
À
toute vapeur
Simple
nuage
Au
cœur du ciel
Lenteur
vagabonde
Vert,
blanc, azur
En
voyage
De
la mer au ciel
Du
ciel à la mer
Insatiable
ronde
La
boucle est bouclée
Un
jour à la mer.
Il
m'a dit "les photos sont là et il ne reste qu'à les prendre.*
Alors
j'ai voulu la prendre pour garder la beauté de ce jour. Il m'a dit:
Flouter
la mer est péché
bien
trop vite prise
la
beauté s'est envolée
Il
est bien malin celui-là, mais le vent est de sortie et j'ai du sable
plein les yeux ! Moi je dis que les photos sont comme les souvenirs,
elles racontent ce que chacun veut conserver dans un coin de son âme. Moi,
maintenant, quand je prendrai (dans mes bras) une photo, je
penserai à la serrer très fort contre mon cœur, elle ne pourra
s'envoler. Elle sera mon amie, il n'y aura que moi pour la comprendre,
l'apprivoiser. Na ! Salut Robert, tu as vu ? Tu n'es pas sur la
photo. Tu étais parti pêcher ?
*Une
citation de Robert Capa.
Le
cœur et la marée
Tu
suis le front de mer
Au
gré de la marée
Sur
cette plage immense
Mousseuse
d'écume
Qui
avance, qui recule
Tu
crois entendre clamer
Dans
le vent frisant la dune
La
voix des continents lointains
Tu
ne peux pas te plaindre
Personne
ne t'entend
L'amour
n'est plus offrande
Les
cœurs sont verrouillés
Tu
dois avancer encore
Vers
le ciel azuréen
Ton
esprit s'abandonner
Faire
allégeance au présent
Espérer
que de l'autre côté
Tout
au bout de la mer
Plus
loin que l'horizon
Au
delà du bleu si bleu
Et
des nuages qui tremblent
Tu
pourrais encore et encore
Donner
un peu de la chanson
Dont
ton âme a la clé
"Certains
jours, se lèvent sur les côtes, de bien étranges brumes
Qui
font lucides, les mal voyants, jusqu’aux plus myopes ;
Ces
jours-là : sable, mer et ciel se télescopent !
Qui
saura les désunir, quand la mer ainsi s’enrhume ?"
En mémoire du bleu
Ils avaient couru vers le bleu
ce bleu tendre de leur adolescence
fleurs pervenche à la rosée de l'aube
Ils avaient joué dans le bleu
saphir limpide de la vague océane
profond, vertigineux
ensorcelant et doux
Ils s'étaient aimés dans le bleu
bleu nuit aux portes des promesses
des mots sucrés si lumineux
un drap de soie sous les étoiles
dans le balancement des flots
L'été a chaviré brutal
le bleu a sombré dans le noir
les rires effacés sous la brume
La mer a pris la couleur de l'hiver
le coeur ne bat plus sa mesure
C'était hier, ce bleu myosotis
il avait la couleur de ses yeux
c'est pourquoi l'océan me parle
On ne guérit jamais tout à fait
de ces bleus posés sur l'absence
C’était
la Dame bleue
Tout
est bleu, la terre, l’eau, le ciel et mon regard. Non, ce n’est pas du flou qui
fait vibrer l’espace. Il y a là un appel à l’unification
L’air
épouse l’eau,
la
brume d’éternité
apaise
l’âme
L’horizon
ne dit plus son nom, tout ce bleu le dévore. C’est alors qu’une silhouette m’apparaît. Elle descend de
mon regard pour se poser, comme un oiseau, sur cette écume de rêves. Je me
souviens…
C’était
la Dame bleue,
elle
m’invitait à la suivre
mais
il faisait trop froid
Au
bord de la plage, si loin de ce rendez-vous manqué, enveloppée de bleus, je
m’abandonne.