Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
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dimanche 31 décembre 2023
dimanche 26 février 2023
La page 220
Le lien de Nathalie
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Celui de l'herbier
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Nathalie Guillon-Manaud |
La fleurette
Elle dura
Ce que durent les roses
Ce que durent les fleurs
Au jardin,
D'été en été renouvelée
Puis
À l'automne elle mourut...
Elle dura
Ce que durent les bouquets
Au cimetière
Déposée avec tendresse
Quand jamais
À oublier on ne se résigne...
Elle dura
Ce que durent ces êtres
Le temps d'une saison
Et, penchée sur elle
J'en ai aimé toutes les beautés
De sa naissance à sa mort...
Rendre son âme
dans un zeste de lumière
Teintes mordorées
Fleur :
L’hiver emprisonne sa tige, ses feuilles, ses espoirs de renaissance.
Elle est fleur, résiste. Fragile et forte, elle capte chaque rayon de soleil, chaque clin de lune.
L’hiver se dérègle, coup de chaud, coup de froid.
Fleur, elle endure. Ses pétales absorbent la lumière au cœur de sa coiffe abat-jour.
L’hiver déroule sa saison.
La fleur téméraire jusqu’à son dernier jour éclaire le grand livre de la nature, que, sous son chapeau de lampe, feuille à feuille, je lis.
décor hivernal
en abat-jour naturel
- éclat soliflore
d’une douce lumière
notre herbier s’enrichit
Une image sépia.
convoquer les mots d'antan
je reste muette.
Dans mon petit jardin l'hortensia bien malmené par l'été précédent refait déjà quelques bourgeons, trompé par la douceur et la douce bruine de février.
La plante avait fleuri quelques jours la dernière demeure de maman aux derniers mois du siècle dernier. Je l'ai reçue en partage et emportée dans mon jardin. Année après année, au gré des temps turbulents, elle a passé les étés timidement. Printemps après hivers elle a réussi à surmonter fortes gelées et gel tardif, trop humides ou trop secs . Etés après printemps elle a survécu aux pluies d'orage, redressé ses hampes après la grêle, après l'ardeur du soleil trop cru.
L'image est tendre
comme ces coeurs hésitants
au seuil d'un mois de juin
Je l'avais cru moribond.
Il est trop tôt pour l'audace.
©Jeanne Fadosi, jeudi 23 février 2023
C'était il y a longtemps
C’était il y a longtemps, dans un petit village montagnard.
Jeune citadine fraîchement mariée, elle est un peu déroutée par les mœurs paysannes locales. À commencer par l’accent très différent de ceux croisés au cours de ses nombreux déménagements aux quatre coins du pays. Son oreille doit s’acclimater. Et quelle impression bizarre que de vivre comme en pays étranger parmi ces gens s’exprimant très souvent en occitan. Bien qu’ayant encore quelques notions d’espagnol appris au lycée, de grands pans de conversations lui échappent. Heureusement, un matin, où la fenêtre de la salle de séjour est grande ouverte, une vieille dame souriante s’avance et l’interpelle .
– Bonjour! Je suis madame Agut. Boudiii ! Je pense souvent à vous et je me dis. Pauvre petite, loin de sa famille. Comme elle doit s’ennuyer lorsque son mari travaille en forêt toute la journée. Vous me rappelez ma fille partie très loin elle aussi pour ses études de vétérinaire.
– Enchantée de faire votre connaissance madame. Je m’appelle Cécile. Oui, ce n’est pas toujours facile ici pour une fille de la ville.
– Venez chez moi boire un petit thé. Cela vous fera du bien et nous ferons plus ample connaissance.
C’est ainsi que Cécile se fait une grande amie, presque une seconde mère. Madame Agut et son mari la prennent sous leur aile. Très souvent, vers 16 heures, elle va se réchauffer d’un thé ou d’une infusion , les pieds au plus près possible de l’âtre en hiver.
Reflets de l’été
Sur toasts confiturés-
Pied de nez à l’hiver
Aux beaux jours ils l’emmènent dans leur vieille 4L pour des balades aux alentours. Cueillette des narcisses en mai, des fraises des bois en juillet, des framboises en août, des mûres, noisettes et champignons en septembre/octobre. Ah l’automne! C’est aussi l’époque de la confection de magnifiques bouquets secs tout en écoutant les histoires d’antan contées par Mr Agut.
Loisir créatif-
Le Cers* fulmine aux vitres
Rires au coin du feu
.
*Le Cers: Renseignement Wikipédia:
Le cers, ou çers, (en catalan : el cerç) est un vent venant du nord-ouest de Narbonne, parfois très violent, soufflant dans le Languedoc près de la côte méditerranéenne. Il est toujours sec, mais est froid en hiver et parfois très chaud en été.
Le jardin en hiver garde encore quelques hampes, quelques graines, la rocaille refuse de laisser la place à la terre nue, la moindre plante manifeste sa résistance. Il ne reste que des fantômes de fleurs...
La feuille a perdu
son suc et son velours
restent des brins de gaze
Les fleurs se délitent lentement, en parures ligneuses, jaunies telles d'anciennes photos, la nature garde des zestes de beauté, des dentelles végétales, que le vent, la pluie, la neige magnifient avant de les effacer...
La lumière fait son nid
au travers de la feuille sèche
précieux canevas
D'or et de fils entrelacés
même la fin est experte
@marine Dussarrat -Sur Le Jardin de Titi
Les murmures du futur
Une fleur oubliée sur sa tige séchée, c'est l'adieu à l'été, aux couleurs, à la vie.
Si belle au jardin, la voilà immobile, loin des caresses du vent, loin du chant des oiseaux,
des chuchotis nocturnes, des rayons solitaires.
Son coeur s'est asséché, captif du temps qui passe.
Si loin le renouveau
Son passé sans retour
La fleur est triste
Est-il un jardinier, un poète au grand coeur, pour dessiner son rêve ?
Qui lui écrira une autre histoire à vivre ?
Un soliflore
la lumière glisse
sur ses ailes de soie
La voici entre les bras du jour, dans cette transparence illuminant le rosé des pétales
aux veines brodées de pourpre.
Petite âme espérante ....
Dans ton corset, des graines abritant les murmures du futur.
Des milliers de vies encore en sommeil.
Cette longue attente avant la renaissance.
Voici le chant d'un monde qui ne veut pas mourir !
Balaline - 23/02/2023
Le dernier chant
Au jardin, la douceur est partout. La terre a pris ses tons mordorés piquetés de feuilles, les arbres doucement s’intériorisent. Tout est nostalgie et le vent lui-même n’ose souffler trop fort. Mes pas se font discrets et mon regard caresse ce qui fut un somptueux parterre de fleurs. Mais la beauté n’a pas fui, elle s’est faite plus douce, pacifiée par les saisons et le lent retrait de la sève.
Quelques esprits sont là qui tiennent conférence sur des tiges qui ploient. Une reine incline sa tête vers le sol. Temps est venu pour elle de s’effacer, de libérer son cœur de ses espoirs de germe pour les confier au cocon de l’hiver annoncé. Il les couvera jusqu’au grand réveil de la nature
tout passe tout s’éteint
l’ombre enlace la lumière-
dernier chant d’oiseau
Adamante Donsimoni - 24 février 2023
dimanche 6 novembre 2022
La page 208
Un petit mot de ma part en fin de page
et la proposition 209 sur la dernière parution.
Photo ADAMANTE |
Fleurs d'espoir
Est-il il ou elle ?
L'homme de pierre de son œil noir
sème le printemps
pour qu'ils et elles l'entendent :
son cri de vitalité !
©Jeanne Fadosi, mercredi 2 novembre 2022
en illustration sonore :
côté sombre :
côté lumière
1997et même si l'humanité a rétropédalé depuis 25 ans
NB cette chanson a été reprise par le groupe Les Prêtres avec des paroles édulcorées qui sont malheureusement celles connues car les plus récentes.
L'ancêtre aux fleurs d'or
L'ancêtre avait tant vécu, tant subi, tant souffert .... son tronc à présent se délitait, ses dernières forces amenuisées.
Il avait bravé bien des tempêtes, un gigantesque feu de forêt, quelques barbares coups de hache, une invasion de lichens bleus et maintenant ....
modelé par les mains de la vie
sculpté par chaque intempérie
caressé par la brise insouciante
il semble presque de marbre, une pierre figée dans une nature indifférente.
Tristesse de cette fin de vie qui vous laisse usé et vaincu à l'orée d'aubes naissantes.
Surtout ne pas se laisser mourir, lutter encore pour se nourrir de quelques ondées automnales, des parfums de
la nuit, du chant des tourterelles à la tombée du soir et des matins en rose.
Orgueil et résistance
Dans son jardin secret
il peaufine son rêve
voir fleurir sur son corps
un bouquet de soleils
C'est un feu dans le jour, un rendez-vous du beau, une bénédiction de la forêt profonde.
Aux portes de sa nuit, l'ancêtre apaisé délivre son dernier cri du coeur, l'élan de tout son être, dans cet ultime chant à la couleur de l'or.
Foi d'écolo!!!
Poésie de pierre :
Au nez et à la barbe de l’heure d’hiver, je croque quelques fleurs de soleil.
comme un clin d’œil
à la naissance de novembre
ma p’tite gourmandise
Je suis si tendre sous ma carapace de pierre. Attentive, je goutte aux plaisirs de chaque saison. Depuis des années déjà je copine avec la ramure de pin qui me côtoie. En un étrange dialogue rythmé par les rumeurs du vent et le chant des oiseaux, sans dire mot, nous nous comprenons.
notre vie comme elle va
au cœur de nos échanges
un heureux partage
J’ai vu, en début de semaine, une silhouette qui me ressemblait. Elle m’a croqué du regard et offerte à son imaginaire. Et voilà qu’en quelques écrits mon âme s’anime rejoignant celle de ceux qui, pour l’occasion, auront pris le temps de me contempler.
moi simple pierre
au gré d’un herbier
j’entre en poésie
Il était une fois, au Bois Joli, des spectacles qui valent mieux que ceux de magiciens :
Dans l'entrelacs des branches des arbres, surgissent parfois des créatures étranges, ainsi, sur ce chemin jamais emprunté jusqu'à ce jour que je foulais allègrement... j'y ai rencontré une pierre douée d'un pouvoir magique.
Forêt mystérieuse
d'une fissure de la pierre
jaillissent des fleurs-
Leur jaune ardent est Soleil
leur beauté m'émerveille
Cette pierre a presqu'un visage humain, une bouche, un nez et accroche... même un sourire a ses lèvres.
La pierre enjôleuse
sourit malicieusement-
le génie des Bois
Serait-elle douée de parole, elle me dirait, la vie est pâquerettes et le soleil rit dans le sous-bois.
Dans le sous-bois
où s'éveille le jaune d'or
l'Espoir renaît
Quand la vie trébuche sur un réel immonde, qu'il nous touche de près ou de loin, il est bon d'avoir toujours les yeux ouverts pour accueillir le merveilleux, le Beau et toujours garder l'espoir d'un changement ! Pour cela, il faut garder son âme d'enfant et rêver!
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. » « Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité. » a dit le Petit Prince de ST EXUPERY.
"Le Monde est le miroir de mon Âme… Quand elle est enjouée, le Monde lui semble gai" a dit aussi le Petit Prince !
Sachons donc contempler ce que l'instant présent nous offre dans sa beauté, sa singularité et ayons confiance dans l'avenir et ce, malgré les aléas de la vie car "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir". Ce dicton de Théocrite est si vrai! .
La Vie est belle-
même si "le Monde est Stone" *
cultivons l'Espoir
- Le Monde est Stone", Titre d'une chanson extraite de STARMANIA, composée par Michel Berger sur des paroles de Luc Plamondon.
Claudie Caratini - le 05/10/2022
Les commentaires pour Claudie sont à déposer sur cette page. Merci
Une petite fée de jardin
Elle voit les oiseaux se rapprocher d’elle, elle a cessé de douter et libéré les aspirations profondes de son cœur. Elle est redevenue l’enfant émerveillée d’un brin d’herbe, une petite fée de jardin, un minuscule éclat de lumière. Elle est terriblement humaine dans ce monde éduqué et sérieux qui a oublié la nature profonde de l’abandon
dans les bras de l’amour
le moindre souffle se fait joie
la vie chante
Les oiseaux se sont approchés et l’écureuil aussi, jusque-là invisible dans le paysage, un instant d’harmonie sans grande envolée lyrique, sans magie intempestive, sans grand-chose, sinon le fond commun des essences entrées en communion. Alors, émancipés des mots, bondissant jusqu’aux étoiles de toute leur joie d’être, des boutons d’or sortis d’une bouche de pierre froide ont déclaré la vie
Avec la pluie ce matin, elle a la certitude de la paix
Avec la pluie ce matin, elle a la confiance de l’invisible
Avec la pluie ce matin, elle a la certitude de la vie qui unit tout du monde, manifestée sous tant de formes différentes.
Ce grand corps, plus souvent pressenti que connu, est à explorer, à partager. Elle, c’est moi, une pierre polymorphe soudain entrée en paix avec la perception consciente de notre vibration commune, et moi je ressens l’amour infini de la matière sublimée
D’une gorge s’envole
un arpège de lumière
l’or du vivant
Adamante Donsimoni - 6 novembre 2022 - haïbun
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Coucou les Brins,
J'avais hésité un instant à vous proposer ce petit montage fait à partir d'une photo de mon havre Creusois et d'une pierre que j'ai trouvée au cours de mes pérégrinations minérales. En la réalisant je pensais à la fête des morts au Mexique : un flamboiement de couleurs et de chants, une approche tellement proche du vivant qui ne fait pas de la mort ce personnage si redouté du monde Occidental. Je ne regrette pas de n'avoir pas cédé au doute.
Je tiens aujourd'hui à vous remercier très fort pour vos écrits qui me touchent tous au plus profond. Vous donnez à cette pierre (dont je vous confierai l'image de l'autre face une autre fois -et il y en a d'autres car elle est multiple-) une vie particulièrement intéressante.
Quand je la regarde à présent, (a-t-elle conscience de vos écrits ?) je crois percevoir qu'elle s'est adoucie -et ce n'est pas, j'en suis persuadée, une vue de l'esprit-.
Alors merci, merci, merci... et bonne lecture ici et sur nos blogs.
AD
Dans les cimetières :
et un défilé à Mexico, le jour des morts (tambours) :