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dimanche 12 mai 2024

RENGAS 5 "Devant la barrière"


 

Tout d'abord je vous propose de découvrir un petit mot de Françoise et une photo, pour saluer sa nouvelle vie.

Françoise Isabel

mer. 1 mai 16:25 (il y a 10 jours)
Pas possible de participer, mais un petit clin d'œil.

Je vais devoir m'habituer à de nouvelles connexions !!! 

Elle a emporté l'Herbier dans ses bagages et nous la suivons du cœur. 

 


Voici donc les deux rengas, composés à partir de ces mots

"devant la barrière"

 


Le premier, composé par :

Claudie 

ABC

Adamante

 

Devant la barrière

la forêt si mystérieuse-

cap sur l'aventure!  

(Claudie)


aventure sous-marine

des coraux blancs en péril 

(ABC)

 

A travers les nues

flânerie en montgolfière

Terre mosaïque 

(jill bill)  


des villes urbanisées

habitacles troglodytes

 (Claudie)

 

coucher du soleil

sur le lit du Saint Laurent -

les colons débarquent  

(ABC)


 le chien loup dresse l'oreille

un renard lorgne les poules    

(jill bill) 

 

entre chien et loup 

le mystère est bien touffu-  

barque à la dérive! barque à la dérive!

 (Claudie)


un cerf brame au fond des bois

dans le ciel la lune s'éclipse  

(ABC) 

Perrette rêvasse

tour du monde dans sa tête

Pot au lait dessus     

(jill bill)  


ne vous payez pas sa tête!

la vie est un grand défi 

 (Claudie)

 

 sombre ciel nocturne

 ses grêlons de la colère 

 arbres foudroyés  

(ABC) 


faire tomber les barrières

Libre comme tous les vents  

(jill bill)


 

 

le second, composé par : 

Balaline

Martine

Adamante


Devant la barrière

des parfums de seringa

douceur d'un regard  

(Ballaline)  

 

les yeux bleus de grand-mère

m'expliquant le point de croix  

(Martine)


point de l'évasion

je chevauche avec Zorro -

le lavoir coasse  

(Adamante) 

                                                             

escapade ensoleillée 

notre galop dans les vagues  

(Ballaline) 


l'été en Camargue-

gardians, taureaux, flamands roses.... 

et les tellines !    

(Martine)


deux lèvres brûlées de sel

aspirent au baiser du froid  

(Adamante)

                                                             

la mer apaisée        

la brise dans la voilure

respirer ses rêves   

(Ballaline) 


à la proue du voilier blanc 

juste toi, moi et l'amour 

(Martine) 

  

éperon de feu

tourbillon de la poussière-

un repos cendré 

(Adamante)

la nuit chemine lentement 

l'enfant dort au clair de lune  

(Ballaline) 



nuit bleue africaine

tam-tams, chants, danses sans frein

aube d'un bébé blanc 

(Martine) 

 

la tête couronnée d’or  

la voix du silence fuse   

(Adamante)



REFLEXIONS RENGA


Suite à quelques questions et échanges fort intéressants lors de l’écriture des rengas, je me suis posé des questions sur la compréhension que nous pouvions en avoir, car entre ce qui est écrit ou dit sur le sujet et les exemples donnés, celui avec Bonchô - Bashô – Kyoraï que j’ai cité en exemple précédemment et que je remets ci-dessous, il n'y a vraiment rien de probant. 




Je note aujourd’hui que la numérotation de l'exemple est fonction de celui qui écrit (1 écrit le haïku – 2 les 2 versets suivants)

Au final : 36 interventions et non 36 tankas. 

Mais le nombre d’interventions selon d’autre sources est laissé libre... 

À nous donc de décider.


L’exemple : Bonchô - Bashô – Kyoraï en question


Dans la rue (ou Lune de l’été) 

Un Kasen du Sarumino traduit par René Sieffert

https://journals.openedition.org/marges/815


1- Dans la rue marchande

ah ces odeurs qui se mêlent

lune de l’été

[Bonchô]

2- Qu’il fait chaud ah qu’il fait chaud

s’écrie-t-on de porte en porte

[Bashô]

3- À peine deux fois

a-t-on desherbé voici

déjà les épis

[Kyoraï]

4-La cendre il fait tomber

une sardine grillée

[Bonchô]

5- Dans ce coin perdu

l’on n’a jamais vu d’argent

ah quel embarras

[Bashô]

6- Longues démesurément

les rapières par ici

[Kyoraï]

7- Dans l’herbe touffue

les grenouilles vous font peur

pénombre du soir

[Bonchô]

8- Cherchant pousses de fuki

la lanterne s’est éteinte

[Bashô]

9- L’éveil à la voie

s’est produit à la saison

des fleurs en bouton

[Kyoraï]       

à suivre jusqu’au n° 36.

 


Le fond et la forme :

  

J'ai retenu (analyse simplifiée) que nous devions partir à chaque fois d'une idée qui précède, et que nous devions ensuite nous en éloigner. Il n’y a donc pas d'unité de lieu, pas d'unité de temps, pas vraiment une histoire, pas vraiment un voyage, mais des réflexions, des impressions, de la profondeur et même de l'humour...  


Ce qui m'apparaît, c'est peut-être de se laisser emporter, comme le font nos pensées, dans un enchaînement d'idées ou d'images qui nous traversent l'esprit suite à l’impression de ce qui précède.

Le déroulé de la pensée est parfois bien étrange et souvent nous semble décousu -ce qui, je le subodore, n'est qu'une impression et touche au domaine de l'inconscient-. 


Je pense que c'est un exercice difficile, intéressant mais difficile. Il n'est pas toujours évident de pénétrer l'idée de l'autre, de le suivre tout en s'en éloignant. 

En ce qui me concerne j'en suis là de ma réflexion autour du renga. 

C'est très intéressant aussi, nous pénétrons le domaine des rouages de l'esprit où la rationalité joue à laisser place à une certaine spontanéité qui tiendrait plus de l'intuition que de la réflexion, ou plus précisément du lâcher-prise. C'est sans doute pour cela que les Japonais le cataloguent dans le zen. 


Enfin, je pense que le duo est la forme qui, pour nous, conviendrait le mieux au renga car il nécessite d'y consacrer du temps et de la réflexion. 

Certes nous avons 15 jours pour le réaliser, ce qui donne tout de même le temps de la cogitation avant d’envoyer au suivant. 

Nous voyons que le renga 5 réalisé tranquillement est tout à fait honorable.

 


Une suggestion :

 

J'envisage de ne plus proposer l'écriture de renga comme précédemment, mais d'offrir à  qui le souhaitent de former des duos, de « gratter » ensemble, sans contrainte de temps, sans rien d'imposé, et l’œuvre terminée de me l'envoyer afin que je la publie dans l'herbier. 

Une formule plus souple pour tout le monde et qui me libérera aussi du temps, une formule qui, peut-être, créera plus d’animation sur l’herbier.

Qu'en pensez-vous ? 


En attendant, merci pour vos réflexions et votre intérêt.



 

P.S . Je vous réserve aussi chez moi, sur le chant du souffle, une petite surprise qui je n’en doute pas vous donnera des idées (si toutefois vous ne les aviez pas eues -ce dont je doute-)